À mon avis, la nouvelle controverse entourant Patrick Roy est une autre tempête dans un verre d'eau, une histoire montée en épingle en raison de la réputation de l'entraîneur et co-propriétaire des Remparts de Québec.

Roy, avec sa notoriété et son caractère bouillant, est destiné à se retrouver sous les feux de la rampe. Il est comme une bombe à retardement. On sait qu'il va exploser à un moment donné et on n'attend que ça pour braquer les caméras et les micros dans sa direction.

Peut-être fatigué de toute cette attention qui lui est portée, Roy dit réfléchir à son avenir dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec et son partenaire en affaire, Jacques Tanguay, a dit qu'il quitterait le navire aussi si son ami en faisait autant. Personnellement, je trouverais malheureux pour les gens de Québec et pour la LHJMQ si ces deux hommes devaient quitter leurs fonctions. Ça fait des années que le circuit québécois veut être nez à nez avec ceux de l'Ontario et de l'Ouest et le départ de Roy serait sans aucun doute un pas en arrière pour le commissaire Gilles Courteau.

Si Roy est sérieux, et je crois qu'il l'est, je trouverais déplorable qu'il décide de tout quitter. Les événements qui se sont passés en fin de semaine ne sont pas une bonne raison pour tout abandonner.

Pour moi, il n'y a pas de doute que toutes les bonnes choses que Patrick Roy a amenées avec lui quand il s'est joint à la famille des Remparts de Québec compensent amplement pour toutes les petites controverses qui l'ont entouré depuis. Les assistances au Colisée Pepsi ont grimpé en flèche et il a mis la main sur la Coupe Memorial l'an dernier, prouvant qu'il dirigeait une organisation de première classe. C'est probablement grâce à lui si Angelo Esposito a décidé de poursuivre son cheminement au Québec plutôt que d'aller dans une université américaine.

Il faut comprendre que quand un gars prend autant de place que Roy, c'est évident que ça va en déranger plusieurs. C'est frustrant pour d'autres organisations de voir que Roy et ses partenaires peuvent se permettre certains luxes ou privilèges parce qu'ils en ont les moyens et qu'ils récoltent du succès peu après leur arrivée dans la Ligue.

Accrochage chez les bleuets

Il m'en est arrivé des vertes et des pas mûres pendant mon séjour derrière le banc dans la LHJMQ, mais je me souviens particulièrement d'une mésaventure qui était survenue à Chicoutimi alors que je dirigeais les Lynx de St-Jean.

Nous avions pris les devants en première période et nos joueurs avaient remporté quelques combats. Pour retraiter au vestiaire lors des entractes, les joueurs sortaient au même endroit que la zamboni, dans le coin de la patinoire, tandis que les entraîneurs devaient se faire un chemin parmi les spectateurs. J'ai alors fait connaissance avec un chaud partisan qui s'est fait un plaisir de me tirer la pipe. J'ai fait la sourde oreille, je n'ai pas dit un mot et j'ai fini par me frayer un chemin jusqu'au vestiaire des visiteurs.

Au deuxième entracte, le chaud partisan était devenu un partisan chaud. Visiblement, il n'avait plus vraiment soif et avait décidé de m'offrir sa bière… en la lançant sur mon veston. Le pauvre homme était à ma portée et j'avais décidé de l'empoigner. Les coups fusaient de toutes parts, mais le problème, c'est que je suis vite retrouvé seul contre des dizaines de spectateurs et les gardiens de sécurité ne savaient plus ou donner de la tête. J'ai dû recevoir 150 coups dans le dos et derrière la tête.

Je suis finalement sorti du tas après 15 ou 20 minutes, la chemise déchirée et la cravate de travers. Quand je suis revenu dans la chambre, mes joueurs se demandaient évidemment où j'étais passé. Ils n'avaient rien vu de tout ça.

Le problème avec Chicoutimi, c'est que les spectateurs étaient trop près des joueurs. C'était presque bâti pour provoquer les confrontations. C'est ce que la LHJMQ doit éviter et je sais que Gilles Courteau et ses hommes font leur possible chaque année pour améliorer la situation dans les amphithéâtres du circuit.

Dans le temps où j'étais entraîneur, l'aréna Robert-Guertin de Hull a également été le théâtre de quelques échauffourées entre joueurs et partisans. Le pire endroit toutefois, c'était le vieux Colisée de Laval, qu'on avait surnommé le House of Pain. Les hommes en charge de la sécurité étaient évidemment engagés par les frères Morissette et parfois on se demandait s'ils étaient là pour nous protéger ou s'ils étaient contre nous !

*Propos recueillis par RDS.ca