(RDS) - N'enlevons rien au mérite des Oilers d'Edmonton et de Fernando Pisani qui a marqué le but gagnant en prolongation, lors du 5e match de la finale de coupe Stanley. Pisani a marqué rien de moins que les deux gros buts de la rencontre, le premier et le dernier. Les Oilers ont démontré beaucoup de caractère au cours de ce match et pour la première fois, ils ont été en mesure de créer un peu de confusion en territoire des Hurricanes. Ils avaient beaucoup d'énergie sur la patinoire et ils ont fatigué, usé et même blessé l'adversaire avec des mises en échec répétées.

Cela dit, rien au monde ne saurait excuser le jeu pathétique des Hurricanes qui a littéralement donné le but de la victoire aux Oilers. Profitant d'une supériorité numérique en prolongation, les Hurricanes auraient dû sortir comme des enragés afin de profiter de ce cadeau des officiels. Ils avaient les Oilers dans les câbles et l'espace qui les séparait de la coupe Stanley venait soudainement de rétrécir dramatiquement. Mais au lieu de cela, Cory Stillman, un vétéran qui en a pourtant vu d'autres, a fait une passe molle, sans conviction et hautement prévisible en direction d'Eric Staal près de sa propre ligne bleue et les premiers jalons de la scène d'horreur venaient d'être apposés.

Ne restait que le jeu de « finesse » irréfléchi de Staal (lui qui pourtant venait de disputer son meilleur match depuis fort longtemps) pour compléter le tableau et la rencontre allait pouvoir se jouer sur l'échappée de Pisani.

Au diable, donc, les statistiques et les Maple Leafs de 1942, il reste que cette série vient de prendre un tournant majeur. Les Oilers seront extrêmement coriaces sur leur patinoire, samedi, devant leurs partisans enflammés. La pression est maintenant presque exclusivement sur les épaules des Hurricanes, qui sont sortis du RBC Center très ébranlés après l'affrontement de mercredi.

Les rouges fatigués?

L'une des principales sources d'inquiétude pour Peter Laviolette est le fait que pour la première fois en séries 2006, ses joueurs ont semblé démontrer des signes évidents de fatigue et de vulnérabilité. La blessure d'Aaron Ward en première période et, dans une moindre mesure, celle de Doug Weight en troisième, toutes deux causées par de bons coups d'épaule, ont fortement embêté Laviolette au cours du match. Ward a eu beau revenir au jeu tard dans le match, il reste que plusieurs doutes peuvent maintenant être soulevés quant à son état de santé pour le 6e match.

Au-delà des blessures, plusieurs vétérans ont semblé être à bout de souffle au cours de la rencontre. Rod Brind'Amour a connu l'un de ses matchs les plus difficiles des séries, tandis que Mark Recchi semblait avoir perdu ses jambes. Glen Wesley a cafouillé toute la soirée à son poste de défenseur, particulièrement lors de l'absence prolongée de Ward. On a vu Ray Whitney souvent en retard lors de l'entrée en territoire adverse.

Et c'est sans compter les nombreuses « erreurs mentales » (comme lors du but de la victoire) qui sont souvent le résultat de fatigue, comme vous le diront souvent les joueurs et les entraîneurs.

Craig MacTavish disait d'ailleurs que si la série se prolongeait au-delà d'un 5e match, son équipe serait nettement avantagée par rapport aux Hurricanes, les Oilers pouvant compter sur de plus jeunes jambes. On verra bien. La seule bonne nouvelle pour les Hurricanes, c'est que le prochain match ne sera disputé que samedi. Ces deux jours de congé ne pouvaient sans doute mieux tomber!

Quelques échos

Quelle expérience à vivre, mes amis, que ces pluies diluviennes et ces inondations qui ont frappé la grande région de Raleigh-Durham mercredi. Surtout que la principale accumulation d'eau s'est faite au pied de notre hôtel, dans la vallée de Crabtree.

En essayant de revenir au Fairfield Inn, nous avons été confrontés à un spectacle désolant. À l'intersection majeure de l'arrondissement, deux voitures étaient presque entièrement submergées! Heureusement, les occupants avaient eu le temps d'en sortir, mais quand même, on reste toujours figé devant le danger potentiel d'une telle situation. Un peu plus loin, le cours d'eau qui traverse la localité était sur le point d'envahir les rues et même les ponts qui l'enjambent.

Le premier étage du stationnement de l'immense centre commercial adjacent s'est retrouvé complètement inondé et la plupart des véhicules qui y étaient garés ont été littéralement engloutis. Certains magasins ont subi des dommages importants, sans compter la détérioration pure et simple de leur marchandise.

Plusieurs se rappelleront des pluies torrentielles du 14 juillet 1987 dans la grande région de Montréal. Celles d'hier en Caroline se comparaient avantageusement, avec peut-être encore un peu plus de force. Cela vous donne une petite idée de ce qui nous est tombé sur la tête pendant la journée.

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Notre équipe technique a fait un travail colossal, mercredi, pour vous permettre de voir sans encombre la diffusion du 5e match de la finale, notre car de reportage n'ayant pu se garer de façon définitive qu'à 14:00, trois ou quatre heures plus tard que d'habitude! La raison? L'espace qui lui était assigné était occupé par les voitures des joueurs des Hurricanes!

Plusieurs solutions de rechange ont été proposées par notre équipe, mais aucune ne semblait convenir aux autorités du RBC Center ou de la LNH. Cette dernière a passablement amélioré sa façon de faire au cours de la dernière décennie et ce, à plusieurs niveaux. Il arrive cependant que le bon vieux naturel revienne à la surface, de temps en temps…

A dimanche, mes amis.