(RDS) - L'incident Patrick Roy/Mario Tremblay fut l'une des pires crises à gérer pour le personnel des communications du Canadien. Quand l'ex-gardien s'est adressé directement à Ronald Corey, la lumière rouge venait de s'allumer.

"Il y a personne qui savait ce qu'il avait dit à Ronald Corey, a dit Bernard Brisset responsable des communications à l'époque, mais à voir la face de Ronald ce soir là, ceux qui le connaissent bien se sont aperçus de quelque chose. Roy ne lui a pas dit, je vais envoyer des fleurs à ta femme pour Noël."

Après la deuxième période, Brisset s'est rendu au salon du président. "Ronald était seul et il regardait la télévision sans la voir. J'ai dit "écoute Ronald, les gens veulent savoir ce que Patrick Roy t'a dit" , et là il m'avait à peine répondu. Il m'avait marmonné, je ne peux pas t'en parler tout de suite, il faut que j'en parle à Réjean."

La crise était bel et bien commencée. "Quand le téléjournal débarque, les grands journaux télévisés en plein dimanche après-midi, tu sais que l'affaire est grosse."

L'équipe des Communications du Canadien a tenté de limiter les dégâts mais la mission était périlleuse. "Il ne faut jamais oublier que c'était le meilleur joueur et que le gars était aimé. C'était plus fort que José Théodore aujourd'hui. Le Canadien ne pouvait pas sortir gagnant de la situation. Il est allé gagner la Coupe Stanley au Colorado cette même année. Ça avait jeté un peu d'huile sur le feu. Ça avait été dur."

On a reproché à Ronald Corey d'avoir embauché deux hommes sans expérience. Dans l'esprit de Brisset, il faut se replacer dans le contexte. "Il y avait quatre matchs de jouer dans la saison, on était au milieu d'octobre et il y avait pas un directeur gérant ou d'entraîneur de qualité disponible. Il a dû fouiller dans un bassin de candidats sans expérience. Si son appel a été bon pour Serge Savard qui était un joueur de hockey et sans expérience en gestion, pourquoi il n'a pas été bon pour Réjean Houle. Est ce que son choix a été bon?. Non parce qu'à Montréal, si tu ne gagnes pas la Coupe Stanley, tu es un mauvais choix."

Depuis le départ de Patrick Roy, le Canadien n'a pas ajouté de Coupe Stanley à sa fiche.