OTTAWA - Mike Commodore a remporté la coupe Stanley avec les Hurricanes de la Caroline et il a atteint la finale avec les Flames de Calgary. Ce qu'il a vu chez les Sénateurs d'Ottawa depuis son arrivée avec l'équipe à la mi-saison, il ne l'oubliera jamais.

"Je dois être honnête avec vous, à part l'année où j'ai joué dans les mineures, ceci a probablement été l'expérience la plus difficile que j'ai vécue dans les rangs professionnels", a déclaré Commodore, jeudi, alors que les joueurs des Sénateurs vidaient chacun leur casier. "Je me suis amené dans une équipe de première place, mais je ne réalisais pas à quel point elle connaissait des difficultés... Nous n'avons jamais su nous regrouper à temps."

Effectivement. Après un départ de 15-2 en début de campagne qui a créé l'illusion, chez les partisans, que leur équipe se dirigeait encore vers la finale de la coupe Stanley, la formation d'Ottawa s'est écroulée lamentablement, ne remportant que 18 de ses 48 dernières rencontres après le 1er janvier - pour finalement subir le balayage en quatre matchs contre les Penguins de Pittsburgh lors du premier tour éliminatoire.

"On dirait que tout le monde attendait de se réveiller un bon matin, et que les choses changent soudainement toutes seules, a commenté le défenseur Wade Redden. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Il faut payer le prix, que tout le monde se sacrifie. C'est évident, la façon dont nous avons approché les matchs, qu'il n'y avait pas de rigueur quant à la façon que les choses devaient être faites sur la patinoire. Ca paraissait."

Redden est l'un des nombreux joueurs qui risquent fort de ne pas revenir avec les Sénateurs la saison prochaine. Le directeur général Bryan Murray n'aura d'autre choix que de modifier une formation qui, il y a un an, faisait l'envie de toutes les équipes de l'Association Est.

"Il va y avoir des changements. Il le faut", a dit Murray, mercredi soir, après le quatrième match.

Le d.g. rencontrera les médias vendredi, en compagnie du propriétaire Eugene Melnyk et du président Roy Mlakar.

Jeudi, ce sont les joueurs qui ont fait face à la musique. Parmi eux, Ray Emery, le controversé gardien qui a peut-être disputé son dernier match avec les Sénateurs. Il lui reste deux autres années à son contrat, d'une valeur de 6,75 millions $ US. Murray pourrait choisir de racheter son contrat et éliminer ainsi ce qui était devenu une distraction importante au sein du club cette saison, après qu'Emery soit arrivé deux fois en retard à l'entraînement et fait des siennes à quelques occasions durant l'entraînement.

"Je ne crois pas avoir été parfait, mais d'aucune façon n'ai-je pas encouragé mes coéquipiers ou ai-je tenté de nuire à ce qu'ils essayaient d'accomplir, a dit Emery. A part ces quelques histoires, que j'effacerais bien volontiers si je pouvais remonter dans le temps et j'avoue que c'était peut-être une distraction, mais ce sont des professionnels et je ne pense pas que ce genre de choses va nuire à leurs performance sur la glace...

"J'ai probablement eu plus d'ennuis l'an dernier mais quand l'équipe gagne, tout le monde reste quand même dans ton coin", a-t-il ajouté.

"Je n'accepte pas la responsabilité de l'élimination de l'équipe dans les séries, ça c'est certain, a par ailleurs lancé Emery. Je me suis présenté en retard deux fois cette année, j'aurais quand même pu aller sur la glace avec les gars et ils m'ont dit de retourner chez moi. Quand d'autres gars arrivent en retard, tout est correct..."

De l'autre côté du vestiaire, Redden parlait comme un homme qui faisait ses adieux après 11 saisons avec le seul club pour lequel il ait joué dans la LNH. Il deviendra joueur autonome sans compensation le 1er juillet.

"Les temps changent, les organisations changent et les joueurs vont d'un endroit à l'autre assez facilement. C'est la nature du sport", a dit Redden.

Jason Spezza s'attendait à demeurer à Ottawa pour plusieurs années quand il a signé un contrat de sept ans de 49 millions $, l'automne dernier, qui entrera officiellement en vigueur la saison prochaine. Sur les tribunes téléphoniques, plusieurs amateurs veulent que Murray échange le mystérieux mais talentueux attaquant après qu'il eut été limité à une mention d'aide contre les Penguins. La clause de non-échange de Spezza ne sera valide qu'à partir du mois de juillet 2009.

On a toutefois révélé, jeudi, que Spezza avait joué malgré une entorse ligamentaire au genou gauche, une blessure subie pendant le deuxième match. Mais il ne s'est pas servi de cela comme excuse.

"Je sais que je serai un meilleur joueur l'an prochain", a-t-il affirmé.

Quelques casiers plus loin, son compagnon de trio Dany Heatley avait de la difficulté à expliquer le fait qu'il ait lui aussi été limité à une passe. Sa prolongation de contrat de six ans de 45 millions $ commencera la saison prochaine et sa clause de non-échange deviendra active le 1er juillet.

"Quand les choses se déroulent de cette façon, tu vas en entendre parler et il faut comprendre. Nous devons en tirer des leçons", a déclaré Heatley.