La course sera éreintante.

Passionnante? Je l'ignore. Ca fait maintenant quatre semaines que le hockey a repris ses activités et tout ce qu'on entend ce sont les entraîneurs qui plaident en faveur du jeu défensif. « Nous n'avons pas le choix. Notre attaque a des carences, il faut donc s'en remettre à nos gardiens et à notre défense. Il faut déployer un système défensif étanche et surtout coriace. »

C'est à croire que le jeu offensif n'existe plus dans la Ligue nationale. Trop d'équipes? Sans doute. Trop de joueurs qui devraient évoluer à un échelon inférieur? Sûrement.

Toutefois, si on se place dans les souliers de Claude Julien, on comprend facilement pourquoi il va chercher à exploiter la force de son équipe c'est-à-dire un gardien, José Théodore, qui semble en pleine possession de ses moyens, et une défense qui s'est améliorée avec le retour de Sheldon Souray. Non pas que Souray sera un candidat au trophée Norris mais il apporte de la profondeur au flanc gauche de la défense du Tricolore. C'est un plus.

On se demande par ailleurs si l'attaque pourra franchir le plateau des 200 buts. Elle en a marqué 206 la saison dernière.

On peut donc imaginer que le Canadien qui présente sensiblement le même visage que l'an dernier alors qu'il a raté les séries éliminatoires, risque d'être en vacances au début d'avril. On a beau avoir une défense qui, au sommet de sa forme, peut limiter les dégâts à deux buts par match mais encore faut-il en marquer trois pour amasser des points.

Dans l'Association est, les Sénateurs d'Ottawa succéderont aux Devils du New Jersey. Ils n'ont aucune faille, aucune faiblesse. Les autres formations qui se présenteront au tournoi printanier sont les Flyers, les Devils, le Lightning et les Leafs.

Ensuite ce sera la lutte : dix équipes pour trois places. Des Bruins solides en attaque, des Islanders qui viennent de compléter le camp d'entraînement avec une fiche de 7-0, des Rangers menés par Glen Sather qui entend imposer une discipline sévère aux habitués du « Country Club », des Sabres nettement améliorés, des Capitals, on ne sait vraiment pas à quoi s'attendre de cette équipe et de Jaromir Jagr.

Il y a le Canadien et les Hurricanes, deux équipes qui se sont affrontés en deuxième ronde des séries éliminatoires, il y a deux ans, avant de prendre une dangereuse culbute. Ces deux équipes ont-elles les ressources pour revenir dans le décor? J'en doute. Les Penguins avec Mario, les Trashers marqués par la tragédie et les Panthers ne pourront postuler pour une admission au tournoi printanier.

1. Ottawa 2. Devils. 3. Lightning 4. Flyers. 5. Leafs. 6. Rangers. 7. Boston 8. Capitals 9. Buffalo 10. Islanders 11. Canadien 12. Trashers 13. Hurricanes 14. Panthers 15. Penguins.

Un homme de cœur

Roger Bédard était un homme de coeur.

Il aura marqué l'histoire du hockey parce son attachement à une profession qu'il adorait, une profession qu'il aurait aimée pratiquer au niveau de la Ligue nationale. On ne lui a pas fourni cette opportunité. Malheureusement parce qu'il aurait réussi. C'était un homme déterminé, un homme qui savait tirer le meilleur de ses joueurs. Il n'était pas un technicien, c'était un pilote de son époque, un pilote qui avait toujours le mot juste pour motiver ses jeunes joueurs.

Il a marqué l'histoire du hockey junior avec une équipe formidable, une formation qui fit la pluie et le beau temps dans la Ligue de hockey junior de l'Ontario. Au cours de nos longues discussions sur le train ou encore à son domicile de Granby, il répétait constamment qu'il était privilégié de pouvoir diriger une équipe aussi spectaculaire, une équipe qui fit salle comble dans le vieux Forum. Et ses joueurs vous diront qu'ils ont apprécié chaque minute passée à ses côtés. Ils étaient encore là, il y a 10 ans quand une fête fut organisée dans les Laurentides pour rappeler les souvenirs des conquêtes de la Coupe Memorial. Ils ont été là au cours des derniers jours à le seconder, à l'encourager, dans les derniers moments de sa bataille inégale avec le cancer.

Je garde un souvenir impérissable de cet homme, je réfère toujours aux conseils qu'il a prodigués à un jeune journaliste qui arrivait de Chicoutimi. Ma famille qui a toujours entretenu de magnifiques liens d'amitié avec Roger et la belle Gertrude qui nous a quitté, il y a quelques année, offre à Élise et à Pierre, ses deux enfants, mes plus sincères condoléances. Au docteur Jean-Paul Bédard et à toute la famille, également.

Salut mon bien vieux Roger!