Je n'ai encore vu aucun changement notable chez le Canadien depuis l'arrivée de Bob Gainey derrière le banc.

Je pense encore que Gainey a pris la bonne décision de remplacer Guy Carbonneau. L'erreur du directeur général a toutefois été de ne pas remplacer son instructeur par un entraîneur pour terminer la saison, un closer, car à mon avis, Gainey n'a pas cette qualité. Il aurait pu nommer un entraîneur d'expérience comme Bob Hartley par exemple.

Sous l'ère Carbonneau, il y avait du grenouillage et de toute évidence, il y en a encore. Il suffit d'avoir bien écouté les joueurs et Carbonneau cette semaine pour constater que tout n'était pas au beau fixe. On comprend que les cicatrices sont tellement profondes que Gainey n'aura pas le temps de refermer les plaies d'ici la fin de la campagne. Qui sait, Gainey fait peut-être parti du problème.

Je ne veux pas dire que Bob Gainey est déconnecté du hockey mais derrière le banc, il faut un homme qui peut prendre des décisions rapides pendant un match. On veut que les joueurs réagissent rapidement pendant une rencontre, on veut que ce soit la même chose pour l'entraîneur. Je sais qu'il est facile de parler quand on est à l'extérieur de l'équipe et qu'on n'a pas cette énorme pression mais Gainey n'avait à s'imposer cette pression. Hartley est un vrai entraîneur et il était l'homme tout désigné

Je pense néanmoins que le Canadien va participer aux séries. Par la peau des fesses mais il va les faire. Il y a suffisamment de talent dans cette équipe pour éviter de passer à côté de la danse printanière. Il n'y a pas que les journalistes qui prédisaient le premier rang de l'Est au Tricolore. Une forte majorité de directeurs généraux s'étaient prononcés dans le même sens avant le début de la campagne.

On y va avec le plus hot

Je pense que Carey Price est toujours l'homme de confiance de Gainey mais ce dernier doit y aller avec le gardien qui a les meilleures chances de faire gagner l'équipe. Il est évident que si Jaroslav Halak connaît un gros match contre les Maple Leafs, Gainey n'aura pas le choix de continuer avec lui.

Il faut se mettre dans la peau de Halak pour voir que le sort a joué contre lui. Après avoir connu quatre grands matchs, il a été malade et Price a repris le filet.

Ce n'est pas le moment de désigner un gardien numéro un pour terminer la saison. Le temps presse et il faut gagner alors il faut y aller avec celui qui donne le plus de chance de gagner, qu'importe son identité. C'est mon opinion et je ne sais pas si Gainey va la suivre.

Un entraîneur qui parlera le français

Le président du Canadien Pierre Boivin a répété cette semaine dans les Bois-Francs ce qu'il avait dit lors du lancement du dollar à l'effigie du centenaire de l'équipe, c'est-à-dire qu'il voulait un entraîneur qui parle le français. J'en suis bien heureux car si le Canadien ne donne pas la chance aux entraîneurs Canadiens-français, qui va le faire? Si on attend après les autres équipes, on va attendre longtemps.

Les Nordiques de Québec avaient donné sa chance à Bob Hartley dans la Ligue américaine. Quelques années plus tard, il conduisait l'Avalanche du Colorado à la conquête d'une première coupe Stanley.

Don Lever ne peut pas retourner à Hamilton. Il faut lui prouver qu'on apprécie son travail et il faut à tout le moins qu'il soit adjoint à Montréal. De toute façon, je ne vois pas Gainey dire à Lever de retourner dans la LAH.

La déclaration de monsieur Boivin réduit bien sûr la marge de manoeuvre de son directeur général. Si on veut absolument quelqu'un qui parle le français, il y a un nom et c'est Harltey. Certains ont avancé le nom de Joel Quenneville mais ce dernier n'a de français que le nom.

*propos recueillis par Robert Latendresse