MONTRÉAL - L'Impact de Montréal a signé un important gain de 2-0 contre l'Union de Philadelphie, samedi, dans un match âprement disputé devant 18 535 spectateurs au stade Saputo.

La tête d'Andrew Wenger, à la 44e, et le superbe tir à la volée de Felipe à la 78e ont procuré cette quatrième victoire consécutive à l'Impact (9-13-3) devant ses partisans.

Les esprits se sont échauffés en fin de rencontre et on a dû terminer à 10 contre 10 à la suite des expulsions de Nelson Rivas et de Jack McInerney. Après une bagarre pour un haut ballon, Rivas, qui n'a pas semblé apprécier la pugnacité d'Antoine Hoppenot sur la séquence, lui a servi un coup de boule à la tête à la 69e minute.

L'Impact s'en est bien sorti, puisque dans la mêlée qui a suivi, l'arbitre Ismail Elfath a trouvé que Jack McInerney en a trop fait et il lui a également servi un carton rouge.

Après que l'Impact ait raté quelques chances, Wenger a inscrit l'Impact à la marque après que Davy Arnaud ait obtenu le corner, pris par Justin Mapp. Joué court, Mapp a repéré Patrice Bernier, qui a habilement centré vers Wenger, qui a tout aussi habilement fait dévier de la tête derrière Zac MacMath pour son quatrième de la saison.

« Le centre s'est retrouvé au-dessus de ma tête, je n'ai eu qu'à mettre le ballon dans le filet », a dit Wenger, louangeant au passage le jeu de Bernier.

« Ce but en fin de demie a été fort important, puisqu'il nous a changé le cours du match, a pour sa part analysé Marsch. à compter de ce moment, ils ont dû venir à nous un peu plus. »

Hassoun Camara est à l'origine du superbe but de Felipe. Le défenseur français a bien lu le jeu de MacMath, qui tentait de rejoindre un coéquipier au centre. Camara s'est interposé et a monté le ballon jusqu'en zone adverse, d'où il a repéré Felipe à l'entrée de la surface. Le jeune Brésilien de 21 ans a effectué une belle manoeuvre pour décocher un puissant tir à la volée et inscrire aussi son quatrième.

L'Union (7-11-2), qui avait remporté cinq de ses sept derniers matchs avant celui de samedi, a bien tenté de forcer le jeu après ce deuxième but, mais n'a pas été en mesure de percer la défensive de l'Impact, qui a bénéficié de l'entrée en scène de Jeb Brovsky (pour Wenger) à la suite de l'expulsion de Rivas.

Lent départ

Le match a mis du temps à prendre son rythme. L'Union a joué de façon serrée en défensive et de leur côté, les joueurs de l'Impact ont semblé lents à réagir. Marsch a plutôt mis le blâme sur la tactique employée par l'Union.

« Ils sont venus ici pour s'asseoir dans leur territoire et tenter de nous surprendre en contre-attaque, a expliqué l'entraîneur. Ils ont quand même fait du bon travail, puisqu'ils ont obtenu quelques chances. »

Marsch faisait particulièrement allusion au poteau touché de plein fouet par l'attaquant Lionard Pajoy, à la 21e minute.

Quand les deux clubs se sont retrouvés en positions menaçantes sur le terrain, ils ont manqué d'opportunisme ou de chance — comme dans le cas de Pajoy. Donovan Ricketts a notamment préservé le pointage vierge à la 28e minute, quand il a stoppé la tête de McInerney sur un corner.

Freddy Adu a également raté une belle chance quelques instants avant que Wenger n'ouvre la marque. Après avoir subtilisé le ballon à Collen Warner, il s'est offert un bel angle de tir, mais a envoyé le ballon loin au-dessus du filet. Ce fut la seule occasion menaçante de l'Américain au cours du match: muté sur le flanc gauche pour le contenir, Matteo Ferrari a accompli son travail à merveille.

« Nous nous sommes bien défendus, a indiqué Marsch. Nous avons été en mesure de les contenir, surtout en deuxième demie. C'est toujours bien d'inscrire un jeu blanc. »


Le coup de tête de Rivas fait jaser

Le coup de tête qu'a asséné Nelson Rivas à Antoine Hoppenot à la 69e minute de jeu et qui a mené à son expulsion était sur toutes les lèvres dans le vestiaire de l'Impact à la suite de sa victoire de 2-0 contre l'Union de Phildelphie. Mais la formation montréalaise est solidaire: personne ne lui a jeté le blâme.

«Pour être honnête, je ne l'ai pas vu très clairement, a d'abord déclaré l'entraîneur-chef Jesse Marsch. On m'a dit que c'était un coup de tête, mais je ne sais pas à quel point le contact était sévère. Alors je ne suis pas certain de ce qui s'est vraiment passé. Je devrai revoir la séquence.»

Alors pas question de commenter sur une éventuelle suspension additionnelle à celle — automatique — d'une rencontre que Rivas écopera pour son carton rouge.

«C'est difficile de spéculer, car honnêtement, je ne l'ai pas assez bien vu pour pouvoir commenter. C'est malheureux, puisque Nelson est maintenant en santé et qu'il était sur une bonne lancée.»

Souhaite-t-il voir ses joueurs prendre les choses en mains quand ils sont défiés de la sorte sur le terrain?

«Je crois qu'en général, Nelson est un défenseur intimidant. Alors je ne crois pas qu'il a besoin de montrer à quel point il peut être intimidant physiquement. Chaque compétiteur a un moment où il 'l'échappe', où il sent qu'il ne reculera pas devant l'adversaire.

«Et on ne veut pas que nos gars reculent, mais ce doit être fait de façon intelligente. Mais de nouveau, je répète que je ne sais pas si geste dépassait les limites. Souhaitons seulement que ce soit une suspension d'un match, car Nelson est un gars important pour nous.»

Même son de cloche du côté du milieu de terrain québécois Patrice Bernier.

«C'est certain que ce genre de choses arrivent. Les émotions chauffent un peu, car il s'est fait taclé.»

Bernier, qui a récolté une sixième mention d'assistance dans le match, a surtout aimé la façon dont l'équipe a réagi à 10 contre 10, Jack McInerney ayant été expulsé pour s'en être pris à Rivas après son geste.

«Il y avait plus d'espace et il faut contrôler le jeu, car je sais que dans la mentalité nord-américaine, à 10 contre 10, la tendance est d'y aller 'nord-sud' tout le temps et de se fatiguer. Mais on a fermé les espaces et on sort de là avec une belle victoire.»

Bernier a ajouté que Rivas n'a pas eu à s'excuser auprès de ses coéqupiers.

«Je ne vois pas pourquoi, a-t-il dit. Ce n'est pas comme si on s'était retrouvé à 10 contre 11. Comme j'ai dit, à chaud, il y a des choses qui se passent sur le terrain et on fait avec. Les deux équipes sont sorties de là à 10 contre 10 et nous, on sort avec la victoire.»

Reste maintenant à voir si la MLS sera aussi clémente envers le défenseur montréalais que l'ont été ses coéquipiers et son entraîneur.