Marco Di Vaio a officiellement été libéré de tout soupçon dans le scandale des matchs truqués qui frappe le monde du soccer italien.

L'attaquant de l'Impact de Montréal a appris son sort vendredi alors que la Fédération italienne de football (FIGC) a annoncé les sentences dans ce qui a été baptisé le "Calcioscommesse".

"Je suis très heureux du verdict, a déclaré Marco Di Vaio. J'étais confiant que le juge allait bien faire son travail. Je suis satisfait que le comité de discipline ait confirmé mon innocence car je n'ai jamais été impliqué dans cette histoire. Maintenant que c'est terminé, j'ai hâte de poursuivre ma saison avec mes coéquipiers de l'Impact de Montréal. J'aimerais remercier mes avocats Savoi Colombis et Magnisi pour leur travail, mon ancien club Bologna FC 1909, l'Impact, mes supporters pour leur support, de même que ma famille qui a toujours été derrière moi durant cette dure épreuve."

Di Vaio était accusé d'avoir omis de signaler un tentative de match truqué impliquant son ancienne équipe à Bologne.

Le président de l'Impact, Joey Saputo, s'est dit soulagé d'apprendre l'acquittement de son joueur désigné.

"C'est une excellente nouvelle et un soupir de soulagement pour tout le monde, surtout pour lui et sa famille, a-t-il déclaré. Nous sommes très heureux que cette histoire soit terminée. Il pourra maintenant se concentrer pleinement sur son rôle avec notre club sans regarder derrière."

"J'aimerais entendre des preuves, car jusqu'à maintenant, tout ce que j'ai entendu du procureur Stefano Palazzi est basé sur des doutes et des allégations", avait déclaré Di Vaio à sa sortie de la Commission disciplinaire samedi dernier.

L'entraîneur de la Juventus de Turin, Antonio Conte, a été le plus sévèrement frappé alors qu'il a été condamné à dix mois de suspension.

Antonio Conte, contre lequel Palazzi avait requis un an et trois mois de suspension, avait omis de dénoncer aux autorités, lors de la saison 2010-2011, des matches truqués (Novare-Sienne et AlbinoLeffe-Sienne).

L'adjoint de Conte, Angelo Alessio, contre lequel le procureur fédéral avait aussi requis 15 mois de suspension, a été suspendu pour une durée de huit mois.

Leonardo Bonucci, défenseur de la Juventus Turin championne d'Italie en titre, accusé de délit sportif et contre lequel le procureur avait requis 3 ans et six mois de suspension, a en revanche été relaxé. Bonucci était soupçonné d'avoir participé au trucage du match Udinese-Bari en mai 2010.

Défenseur international de 25 ans, Leonardo Bonucci, qui a prolongé en avril son contrat à Turin jusqu'en 2017, a commencé sa carrière professionnelle à l'Inter Milan, avant d'être cédé en prêt à Trévise et Pise, et de rejoindre ensuite Bari, puis la Juventus. Il faisait partie de la sélection italienne finaliste de l'Euro-2012.

Son coéquipier Simone Pepe, soupçonné d'avoir omis de signaler ce délit aux autorités compétentes concernant ce même match et contre lequel était requis un an de suspension, a lui aussi été relaxé.

Dix-neuf membres de la Fédération condamnés

Les clubs de Lecce et Grosseto ont été exclus du championnat de deuxième division (Serie B) et relégués en division inférieure. L'exclusion de Lecce a été assortie d'une amende de 30.000 euros.

Par ailleurs, Novare a été condamné à une pénalité de deux points, Bologne à une amende de 30 000 euros et Ancône 10 000 euros.

Au total, 19 membres de la Fédération ont été condamnés, sans compter les arrangements à l'amiable entre certains joueurs et le procureur en cours de procédure.

La condamnation la plus sévère concerne le président du club de Grosseto, Piero Camillo, et l'ex-président de Lecce Pierandrea Semeraro, qui écopent tous deux de cinq ans de suspension.

En revanche, outre Bonucci, Pepe et Di Vaio, ont été relaxés Salvatore Masiello, Daniele Padelli, Giuseppe Vives et Nicola Belmonte. Le club de l'Udinese a aussi été relaxé.

Au total, 13 clubs et 45 membres de la Fédération étaient concernés par cette procédure, mais de nombreux arrangements à l'amiable ont été conclus en cours de procédure.

Le scandale du "Calcioscommesse" implique des joueurs soupçonnés d'avoir été corrompus par des parieurs clandestins voulant gagner à coup sûr. Il a entraîné plusieurs enquêtes et des arrestations de joueurs, dont certains de premier plan, comme Stefano Mauri, le capitaine de la Lazio Rome.

Les vagues d'arrestations depuis un an donnent l'image désastreuse d'un soccer italien, six ans après le "Calciopoli", scandale des matches arrangés qui avait privé la Juventus de deux titres.