Les dirigeants de l'Impact de Montréal ont procédé au bilan de leur première saison en MLS et ils ont confirmé le retour du noyau de l'équipe afin d'accéder aux éliminatoires dès l'an prochain, ce qui s'avère la condition pour atteindre le niveau de satisfaction.

«Je suis content parce que nous avons atteint notre objectif d'être compétitifs dès la première année, mais je ne suis pas entièrement satisfait, car on n'est pas une équipe de septième place, a précisé Joey Saputo. En 2013, on veut faire les éliminatoires. »

L'état-major a profité de l'occasion pour mettre fin au secret qui persistait sur les joueurs qui seront de retour pour la deuxième saison. Ainsi, les partisans pourront continuer de suivre le travail de plusieurs têtes d'affiche comme les Italiens Marco Di Vaio, Alessandro Nesta, Matteo Ferrari, le joueur le plus utile de l'équipe, le Québécois Patrice Bernier. Le capitaine Davy Arnaud fait aussi partie du lot, tout comme l'attaquant Andrew Wenger, le milieu de terrain Felipe, le défenseur Nelson Rivas et le gardien Troy Perkins.

Ceci dit, Saputo et le directeur sportif Nick De Santis ont insisté sur le fait qu'ils allaient poursuivre leurs démarches pour dénicher les pièces manquantes ce qui pourrait impliquer la venue d'un deuxième joueur désigné.

«Nous sommes toujours à la recherche de joueurs pouvant faire la différence peu importe où, sans viser un endroit particulier, et peut-être que ça veut dire un autre joueur désigné. Si un joueur désigné est bon à long terme pour l'organisation, nous le ferons», a déclaré Saputo.

L'ajout des Di Vaio, Nesta et Ferrari a confirmé la proximité de l'organisation avec le soccer italien, mais les hommes de décision ont voulu préciser qu'ils s'intéressent au reste de la planète foot.

«Si on embauche un Italien, ce sera correct, mais ce sera la même chose s'il s'agit d'un Brésilien ou d'un Français par exemple. Ça doit être avant tout un bon joueur pour notre communauté à Montréal. C'est vrai que nous sommes plus près du soccer italien, mais nous regardons ailleurs également», a soutenu De Santis.

En ce qui concerne les joueurs qui devront se trouver une nouvelle équipe, Saputo, De Santis et l'entraîneur Jesse Marsch ont été davantage cachotiers. Ils ont tout de même confirmé que les joueurs qui ne seront pas de retour dans le maillot bleu et blanc n'accompagneront pas l'équipe en Italie dans quelques jours.

À ce sujet, le mystère demeure en ce qui concerne le vétéran Justin Mapp. Cependant, De Santis a mentionné que l'Impact avait établi les bases d'un contrat avec le défenseur français Hassoun Camara pour contredire certaines rumeurs qui l'envoyaient en Europe.

D'autre part, M. Saputo a indiqué que l'objectif de la vente de billets a été atteint. L'Impact a maintenu une moyenne de près de 23 000 spectateurs (22 772) lors de ses rencontres à domicile, ce qui place l'équipe au troisième rang dans la MLS.

Les aspects à améliorer selon la direction

Qui dit bilan, dit aspects à corriger pour la suite des choses. La direction de l'Impact n'a pas contourné cette réalité, car elle est pleinement consciente de quelques défauts coûteux en cette saison inaugurale.

«C'est difficile de bien saisir les attentes du public, car on baigne dans le soccer, mais mes attentes étaient de faire les séries et ce n'est pas arrivé. Toutefois, les fondations de notre équipe sont bonnes et nous devrons pousser encore plus fort en 2013», a avoué Marsch.

«On a un petit manque dans notre niveau de compétition et de leadership pour pousser en groupe tous les jours. On doit aussi créer de meilleures chances en attaque et les concrétiser», a enchaîné le pilote du onze montréalais qui n'a pas oublié les fins de rencontres parfois pénibles.

Du même coup, l'entraîneur a procédé à son bilan personnel, lui qui en était à sa première expérience comme entraîneur-chef dans la MLS.

«Nous pouvons être fiers de notre énergie, nos efforts et notre dévouement en cette première saison, mais les résultats n'ont pas été assez bons pour mes attentes. Celles-ci seront encore plus élevées en 2013 et ça commence par moi. J'ai appris énormément au niveau de la communication, du leadership, des tactiques sur le terrain, la façon de gérer ce groupe, les pousser à l'entraînement tous les jours», a confié celui qui poursuivra l'apprentissage du français dans les prochains mois à la suite d'impressionnants progrès.

Comme il fallait s'y attendre avec une équipe d'expansion, l'Impact n'a pas toujours visé juste en ce qui concerne la sélection des joueurs. Sans aller dans les détails avec sur les erreurs de parcours, De Santis a confirmé que l'expérience du gardien Donovan Ricketts a été néfaste.

«Quand on parle de déception, il en a été une grande. On fait toujours des erreurs dans le sport professionnel et c'est important de corriger le tir le plus rapidement possible. Nous avons peut-être attendu un peu trop longtemps, mais nous avons vu une grande différence avec l'arrivée de Troy Perkins au niveau de la confiance et du professionnalisme», a-t-il noté.

À l'opposé de Ricketts, les dirigeants et les amateurs ont grandement apprécié la contribution de Bernier qui a également été élu le joueur le plus impliqué dans la communauté. Le principal intéressé a souvent abordé la question de ses moments difficiles quand il a relégué au banc des siens, mais les dirigeants ont voulu saluer son apport.

«Je suis 100% content de Patrice et pas surpris de son rendement. Il a une grande expérience pour les tactiques, l'attitude et la confiance. La chose plus positive dans son cas s'avère sa force mentale. Ce n'était pas facile pour lui de ne pas jouer pendant près de sept matchs et il est ensuite devenu l'un des meilleurs à sa position dans la MLS», a félicité De Santis.

«Il est aussi l'exemple que nous demeurons accessibles pour la communauté malgré notre ascension en MLS», a ajouté Saputo.

Les bénéfices de l'expérience italienne et des pertes au bilan économique

Le premier chapitre de l'Impact aura été marqué par plusieurs sujets sauf que l'orientation italienne a joué un rôle prépondérant. La présence des Di Vaio, Nesta, Ferrari et même Bernardo Corradi a aidé la cause de la formation montréalaise.

Par contre, quelques doutes ont été soulevés sur la cohabitation entre la vision italienne du soccer et celle de la MLS. L'entraîneur de l'Impact a tenu à donner sa version des faits à ce sujet.

«Les différences idéologiques sont assez petites, mais le défi est d'amener les joueurs de toutes les origines en une identité. Ça exige beaucoup d'efforts en arrière-scène dont avec la communication et cette tâche se poursuivra à l'avenir.»

Mais la contribution ne se constate pas seulement sur le terrain.

«Les joueurs italiens ont été importants au niveau international. Ils ont ouvert des portes pour nous dont pour rencontrer d'autres joueurs. Nesta a dit dans une entrevue que le dernier maillot qu'il allait porter dans sa carrière est celui de l'Impact et ça m'a donné la chair de poule», a confié Saputo à propos du légendaire défenseur.

Leur présence a aussi pavé la voie aux deux matchs prévus en Italie contre Bologne (l'ancienne formation de Di Vaio) et Fiorentina, des équipes de Série A.

Ce premier bilan a également permis d'apprendre que l'Impact n'a pas réussi à couvrir ses frais en 2012, mais que l'organisation devrait s'approcher de ce point important en 2013. Dans la même veine, la direction vise 10 000 abonnements de saison avec un taux de renouvellement de 85%.

«Pour le moment, nous avons moins de cinq pour cent d'annulation des abonnements et les amateurs voulaient savoir quels joueurs seraient de retour», a détaillé le vice-président exécutif Richard Legendre. «En 2013, on prévoit deux matchs au Stade olympique au lieu de six ce qui aura bien sûr un gros effet sur nos revenus.»

Saputo, De Santis, Legendre et Marsch semblaient optimistes pour la prochaine campagne et ils ont émis le souhait que le développement de l'Académie se poursuive de belle façon pour le bien de l'organisation.