Tandis que le Comité international olympique s'apprête à choisir la ville qui accueillera les Jeux olympiques d'hiver de 2026 la semaine prochaine, Calgary dresse le bilan d'un échec retentissant.

Le CIO a biffé le nom de Calgary de la courte liste des villes candidates pour l'obtention des Jeux olympiques et paralympiques de 2026, sur laquelle ne figurent plus que Stockholm, en Suède, et Milan-Cortina, en Italie.

Les habitants de Calgary ont dit 'non' à une candidature lors d'un référendum le 13 novembre 2018. En fait, 56,4 pour cent d'entre eux ont voté contre le projet.

Ça signifie qu'il ne reste plus que deux villes candidates pour le vote qui aura lieu le 24 juin à Lausanne, en Suisse.

Le maire de Calgary Naheed Nenshi a confié que ses électeurs doivent tourner la page sur un enjeu très émotif, et il a admis être préoccupé par les conséquences du rejet de la candidature sur la réputation de sa ville comme centre névralgique des sports d'hiver au Canada.

«Oui, c'est certain, a-t-il dit lundi. Pas seulement à cause des Jeux olympiques, mais surtout parce que nous devions avoir un plan B en place.»

Les installations des Jeux olympiques d'hiver de Calgary en 1988 devaient être réutilisées dans une éventuelle candidature.

La revitalisation de ces installations vieilles de 30 ans aurait coûté environ 500 millions $. Mais tout ça ne s'est jamais concrétisé.

La piste de luge, de skeleton et de bobsleigh de Calgary a même été fermée indéfiniment en mars, en attendant que le financement soit trouvé pour des rénovations totalisant 25 millions $ - les travaux initiaux étaient estimés à 20 millions $ par WinSport.

Les gouvernements provincial et fédéral devaient débourser 17 millions $ pour les rénovations.

En conséquence, les Championnats du monde de luge de 2021, qui devait avoir lieu à Calgary, a été déplacé à Whistler, en Colombie-Britannique.

«J'étais vraiment déçu de la tournure des événements», a reconnu le maire.

Le conseil municipal de Calgary a reçu des informations supplémentaires lundi quant au financement du projet de candidature, à savoir quels montants ont été dépensés et où ils l'ont été avant que celle-ci ne soit rejetée par les électeurs.

Le gouvernement canadien a contribué à hauteur maximale de 10,5 millions $, la province a versé 10 millions $ et la Ville, 9,5 millions $ pour le projet de candidature pour les JO de 2026.

De ces 30 millions $, 16,3 millions $ ont été avancés par les divers paliers gouvernementaux avant que la candidature ne soit torpillée.

La Ville a dépensé un peu moins de 7 millions $ sur trois ans afin de réaliser une analyse, d'organiser les préparatifs pour le dépôt d'une candidature, sa promotion et la mise sur pied d'un référendum consultatif.

L'organisation qui pilotait le projet 'Calgary 2026' avait estimé les coûts d'organisation des JO à 5,1 milliards $.

Le gouvernement de l'Alberta avait déjà promis 700 millions $ et celui du Canada 1,45 milliard $, si Calgary obtenait l'organisation des JO. La Ville était prête à verser 390 millions $.

Le maire avait d'ailleurs exprimé son appui au projet lorsque les coûts auxquels s'exposait la Ville étaient devenus clairs.

«Écoutez, nous allions verser 390 millions $ et obtenir en retour 5 milliards $, a dit Nenshi. Ce n'est pas un impact économique. C'est carrément un chèque en blanc versé à la Ville pour bâtir des choses.»

«Je crois que les plus grands perdants, ce seront les logements abordables.»

Le référendum de Calgary a coûté 2,2 millions $. La province, dont le financement était conditionnel à un référendum, a remboursé 2 millions $.