Les basketteurs américains ont rapidement éteint le feu argentin pour se qualifier facilement pour les demi-finales du tournoi olympique, 105 à 78, mercredi à Rio.

Les Argentins ont commencé la rencontre sur les chapeaux de roue et menaient de dix points (19-9) après quatre minutes de jeu. Mais il était hors de question pour cette équipe dont l'ossature est un quatuor de vétérans champions olympiques à Athènes en 2004 de continuer sur un tel rythme.

La « Team USA » a réagi brutalement et fait taire les nombreux supporteurs en bleu ciel et blanc qui peuplaient la Carioca Arena lors d'un terrible 27 à 2 en douze minutes. On était alors au début du deuxième quart-temps, les Américains menaient 36 à 21 et le match était virtuellement terminé.

Le reste n'a été qu'une promenade, qui a dû faire du bien aux stars de la NBA, chahutées lors de leurs trois précédents matches par les Australiens (+10), les Serbes (+3) et les Français (+3).

Les coéquipiers de Kevin Durant doivent d'ailleurs s'attendre de nouveau à de la résistance en demi-finale contre l'Espagne, impressionnante dans sa victoire sur la France 92 à 67.

Les Espagnols devront essayer de maîtriser la star, auteur d'un match de grande classe : 27 points (avec 7 paniers à 3 points sur 9 tentatives), sept rebonds et six passes décisives. L'ailier Paul George (17 points, 8 rebonds) et le pivot DeMarcus Cousins (15 points) ont été les autres Américains les plus en vue.

Ce quart de finale était le dernier match avec l'Argentine de Manu Ginobili (14 points, 7 passes), l'arrière des San Antonio Spurs, qui a fait ses adieux au basket international le même jour que son partenaire de club, le Français Tony Parker.

Ginobili, 39 ans, médaillé d'or à Athènes, était aussi le leader de l'équipe d'Argentine qui avait été la première à battre une formation de joueurs de NBA, en poule au Championnat du monde 2002 à Indianapolis.

L'Espagne met fin à l'ère Parker

L'Espagne a mis fin à l'ère Tony Parker, la plus fructueuse du basket français, en infligeant une déroute aux Bleus en quarts de finale des Jeux olympiques, 92 à 67.

Cette fin est cruelle pour le meilleur joueur français de l'histoire. En seize ans de carrière internationale, c'est bien la « Roja » qui lui a fait le plus de misères.

« Il y avait beaucoup d'émotion. Perdre comme ça..., a lâché Parker dès la fin du match sur France télévisions. On est tombé sur une équipe d'Espagne qui était très, très forte, il faut leur donner du crédit. J'ai joué contre eux toute ma carrière mais ça ne change rien. Je suis très très fier de notre génération, de tout ce qu'on a accompli avec cette équipe. Malheureusement on perd mais on eu quand même de très beaux souvenirs ».

Sur six matches-couperet disputés contre les Espagnols depuis 2009, TP en a perdu cinq. Il n'était pas là en 2014 lorsque la France l'avait emporté en quart de finale du Mondial-2014, devant le public madrilène, avant de ramener le bronze.

Cette fin ratée n'effacera pas les accomplissements de la génération Parker, celle qui a installé la France parmi les nations qui compte dans son sport. Son chef d’œuvre restera la médaille d'or à l'Euro-2013, la première du basket français, deux ans après l'argent de l'Euro-2011. Parker y avait été étincelant, surtout en demi-finale contre... l'Espagne.

La défaite de Rio a été l'une des plus cinglantes. Les hommes de Vincent Collet ont été vite débordés par les variations des Espagnols en attaque, les champions d'Europe jouant tantôt à l'intérieur, tantôt derrière la ligne à trois points où leurs shooteurs ont été d'une adresse remarquable.

Quatorze points pour finir

Pourtant Pau Gasol, le très redouté pivot qui avait éliminé la France presque à lui seul l'an passé en demi-finale de l'Euro à Lille (40 points), était dans un jour sans en attaque (5 points). Mais l'effectif espagnol est tellement riche qu'il y a toujours quelqu'un pour prendre le relais. Mercredi, c'était le Monténégrin naturalisé Nikola Mirotic (23 points).

Parker, pour sa 181e sélection, qui était aussi le dernier match en bleu de deux de ses vieux compagnons, Florent Piétrus et Mickaël Gelabale, a fait un match honorable, loin toutefois de ses plus grandes performances (4/9 au tir). Avec ses 14 points, il porte son total en bleu à 2741.

Le sélectionneur a tout essayé, y compris mettre en même temps sur le terrain trois arrières, Parker, Thomas Heurtel et Nando De Colo. Mais rien n'y a fait. Les Français se sont heurtés à une défense très mobile autour de sa tour Pau Gasol, excellent dans ce domaine. Leur adresse au tir n'y a pas résisté. Boris Diaw (8 points) et aussi Nicolas Batum (0 point) et Thomas Heurtel (5 points), ont régulièrement manqué la mire. Même Nando De Colo a été moins en vue qu'auparavant (13 points).

Quand TP a quitté définitivement le parquet, à 2 min 48 sec de la fin, les jeux étaient faits depuis longtemps. « Pour l'instant, je vais prendre du recul », a concédé Parker, dont la carrière en Bleu, riche notamment d'un titre européen en 2013, s'achève en queue de poisson.

L'Australie dans le carré d'as

L'Australie s'est qualifiée pour les demi-finales du tournoi olympique de basketball masculin en écrasant la Lituanie 90 à 64.

Les Australiens ont rendez-vous avec les Serbes en demi-finales. Le meneur Patty Mills a été le meilleur marqueur de la rencontre avec 24 points.

L'Australie n'a jamais eu de médaille olympique en basketball masculin. Elle a terminé deux fois quatrième à Séoul en 1988 et à Sydney en 2000.

Cette lacune pourrait être comblée si les « Boomers » continuent à faire aussi forte impression que depuis le début du tournoi.

Le pivot Aron Baynes, autre joueur de la NBA (Detroit Pistons), comme Mills, Matt Dellavedova ou Joe Ingles, a dominé Jonas Valanciunas dans la raquette (16 points).

La Serbie en demi-finales

La Serbie s'est qualifiée pour les demi-finales du tournoi olympique de basketball en battant sa voisine la Croatie, 86 à 83, dans un match très serré.

Les Serbes affronteront l'Australie vendredi pour une place en finale.

Dans le duel des deux Bogdanovic, c'est Bojan le Croate qui a marqué le plus de points (28), mais c'est Bogdan le Serbe qui a été le plus décisif.

Discret en première période, l'arrière a pris feu dans le troisième quart-temps (14 de ses 18 points), permettant à son équipe de s'envoler. Ayant pris ensuite sa quatrième faute, il a dû passer du temps sur le banc.

Menés de 14 points au début du dernier quart-temps, les Croates ont effectué un rapproché à un point à 3 min 30 de la fin, mais sans pouvoir repasser devant. Le match s'est terminé par un long concours de lancers francs qui n'a rien changé à l'issue.

L'autre shooteur serbe, Milos Teodosic, a manqué la mire (9 points à 2/11), mais a fait jouer les autres (10 passes décisives). Côté croate, Bojan Bogdanovic était un peu isolé.

En demi-finale, la Serbie ne sera pas favori face à l'Australie, qui l'avait nettement dominée en poule (95-80).