JO-2030: la France a déposé son dossier au CIO
La France s'est lancée dans la quête d'une nouvelle aventure olympique en officialisant sa candidature pour les JO d'hiver en 2030, étalée de Nice au Grand-Bornand et marquée par la promesse de Jeux « sobres », basés sur des sites à 95% existants.
La France sera fixée dans un premier temps dans près de trois semaines, lors de la commission exécutive du CIO qui se tiendra à Paris du 28 novembre au 1er décembre et qui décidera avec quels candidats elle entrera en phase de dialogue. La France saura alors si elle continue ou non cette nouvelle quête après avoir obtenu les JO d'été qui se tiendront dans neuf mois à Paris.
Mais elle fait face à deux sérieux concurrents pour ces JO-2030, la Suisse et la Suède.
Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes (ARA) Laurent Wauquiez, présent mardi au CNOSF au côté de David Lappartient, et le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Renaud Muselier, en visio, ont détaillé les différents sites de cette candidature.
« éléphants blancs »
En PACA, quatre sites ont été retenus: Nice avec un village olympique, le centre des médias et les sports de glace (hockey sur glace, le curling, short-track, patinage artistique...) et la cérémonie de clôture. Une patinoire devra pour cela être construite à Nice. Isola 2000 accueillerait le ski-cross et le snowboard-cross, Briançon le ski et snow half-pipe, et d'autres épreuves se tiendraient à Montgenèvre.
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le secteur Méribel-Courchevel, qui a accueilli les championnats du monde de ski alpin en 2023, est prévu pour les épreuves de descente, combiné et de géant. Le tremplin des JO d'Albertville à Courchevel serait lui aussi réutilisé, avec les épreuves de bobsleigh et de skeleton à la Plagne. Val d'Isère accueillerait lui le slalom hommes et femmes. En Haute-Savoie, à la Clusaz servirait pour les épreuves de ski de fond et le Grand-Bornand pour le biathlon notamment. Le site pour la cérémonie d'ouverture n'a lui pas encore été choisi.
« On va affiner le coût de ces JO lors du dialogue ciblé », a promis David Lappartient, alors qu'un budget initial de 1,5 milliard d'euros avait été annoncé.
Pendant la présentation de cette candidature, l'ex-star du biathlon Martin Fourcade, a apporté en visio son « soutien engagé » à cette candidature. « On est dans un monde en mutation et ces JO s'inscrivent dans cette mutation. Les JO de demain ne pourront pas être identiques avec les JO d'hier. Il ne faut pas construire d'éléphants blancs, ces démons du passé qu'on ne veut pas reproduire ».
C'est d'ailleurs l'une des promesses de cette candidature qui promet d'utiliser à 95% des sites déjà existants.
Décision en 2024
« Nous pensons que les JO d'hiver 2030 peuvent être aux JO d'hiver ce que Paris-2024 est aux JO d'été (...), ceux d'une complète réforme, dans un monde qui change (...) avec des jeux durables, économes », a assuré David Lappartient
« On est parti il y a seulement cinq mois. On a fait un gigantesque travail tous ensemble, a expliqué Laurent Wauquiez. Il y a cette volonté de faire revenir 30 ans après les JO dans nos montagnes.Z La France a déjà accueilli les JO d'hiver trois fois: à Chamonix en 1924, à Grenoble en 1968 et à Albertville en 1992.
« On sait qu'il y a de gros concurrents. On sait aussi qu'on va enchaîner avec les JO de Paris. On est à la fois très humble et très modeste. Il y a un grand élan », a assuré Laurent Wauquiez.
« On est très bien placé pour gagner. Nos atouts sont nos domaines skiables. On a le soutien de nos élus, du président de la République, a rappelé Renaud Muselier, écartant le risque de faible enneigement. Nous avons réalisé des études démontrant que nous aurons de la neige jusqu'en 2050 », a-t-il dit
Le choix définitif du futur hôte de ces JO d'hiver 2030 interviendra lors d'une session du CIO en 2024, peut-être celle prévue en juillet à Paris si la France n'est plus dans le jeu, ou lors d'une session fixée hors de France si elle est toujours en lice.