Le report des Jeux de Tokyo à 2021 pourrait donner un coup de fouet bienvenu à l'économie japonaise, durement éprouvée comme partout ailleurs par la pandémie du Covid-19 en cours, a estimé jeudi un responsable du Comité international olympique (CIO). »

La tenue des Jeux en 2021 pourrait être « une vraie opportunité de stimulus économique», a estimé John Coates, haut responsable du CIO, qui y voit un moyen de « relancer l'économie » de l'archipel « Je pense que beaucoup de villes et de pays souhaiteraient avoir une telle opportunité », a-t-il ajouté, précisant qu'il pensait que le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, avait cette idée en proposant le report.

« Le Premier ministre Abe est un homme intelligent, je pense qu'il avait en tête le fait que le pays serait en récession et qu'il aurait besoin d'un coup d'accélérateur », a commenté M. Coates.

Selon une note de SMBC Nikko Securities, le report des Jeux représente une perte de 5,5 milliards d'euros pour l'économie japonaise en 2020, qui pourrait être cependant récupérée l'année prochaine.

Pour les organisateurs, le report pourrait par ailleurs entraîner un coût additionnel « important » qui s'ajoutera aux 11,6 milliards d'euros que devaient coûter l'organisation de la grand-messe du sport.

Le format des Jeux pourrait être revu à la baisse afin de réduire ces coûts additionnels, en faisant le tri entre "ce qui est nécessaire et ce qu'il est bien d'avoir", a suggéré M. Coates.

Le CIO et le pays organisateur ont annoncé fin mars le report des Jeux de Tokyo à l'été 2021, sous la pression grandissante des athlètes et fédérations du monde entier, alors que la pandémie du Covid-19, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de victimes dans le monde, était en phase d'accélération, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Au-delà du bilan en vies humaines, la pandémie pourrait avoir un impact économique énorme.

Environ 9.000 milliards de dollars de perte cumulée pour l'économie mondiale en 2020 et 2021 à cause de la pandémie, avait assené mardi Gita Gopinath, l'économiste en chef du Fonds monétaire international, jugeant « très probable que cette année, l'économie mondiale connaîtra sa pire récession depuis la Grande Dépression. »