Florence Brunelle sur la voie rapide vers Pékin
Jeux olympiques mardi, 1 févr. 2022. 14:57 samedi, 14 déc. 2024. 14:25Quand Florence Brunelle regardait les Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018, elle n'aurait jamais imaginé participer aux Jeux d'hiver quatre ans plus tard.
La Trifluvienne avait encore une préférence pour le soccer, et non le patinage de vitesse courte piste. Ce n'est qu'à la suite de sa participation aux Jeux olympiques de la jeunesse d'hiver et aux Championnats du monde junior de courte piste, tôt en 2020, qu'elle a réalisé son potentiel. Elle a alors gagné le bronze au 1000 mètres aux Jeux de la jeunesse et l'argent aux 500 et 1500 mètres aux Mondiaux junior.
« C'est là que j'ai réalisé que c'était possible de participer aux Olympiques dans deux ans », a raconté Brunelle lors d'un récent entretien virtuel avec La Presse Canadienne.
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« Je me disais qu'il suffisait de m'entraîner fort pour atteindre le niveau nécessaire », a ajouté la patineuse âgée de 18 ans.
Peu de temps après sa participation aux Jeux de la jeunesse et les Mondiaux junior, la pandémie de COVID-19 a frappé. Brunelle, qui deviendra la plus jeune patineuse courte de piste canadienne à participer aux Olympiques, a réussi à tirer profit de la situation, même si plusieurs compétitions ont été annulées.
« Je n'ai pas pris d'expérience en compétition, mais j'ai pu m'entraîner très fort physiquement et techniquement, a noté Brunelle, qui a commencé à faire du patinage de vitesse à l'âge de 7 ans. Ça m'a permis d'aller chercher une coche qui me manquait. »
Brunelle a finalement eu droit à son baptême dans les compétitions senior en participant aux Mondiaux en mars 2021. Elle a ensuite fait ses débuts sur le circuit de la Coupe du monde cet automne, obtenant notamment une quatrième place au 500 mètres à Debrecen, en Hongrie.
Bien qu'elle souligne qu'il est encore trop tôt pour tirer des conclusions de sa première saison sur le circuit de la Coupe du monde, Brunelle a malgré tout trouvé l'expérience très enrichissante.
« J'ai réalisé que j'avais certaines qualités comme patineuse qui font que j'ai ma place à ce niveau-là, qui font que je suis dans la `game'. J'ai réalisé aussi qu'il y a plein de petites choses que je n'avais jamais notées auparavant, des petites choses que d'autres patineuses ont », a-t-elle affirmé.
Elle a indiqué avoir notamment pris conscience du défi que représente l'enchaînement des courses au cours d'un week-end de compétition.
« Je crois que je n'avais jamais réalisé ce qu'est le patinage de vitesse courte piste de haut niveau », a-t-elle admis.
Être bien avec soi-même
En plus de travailler sur les aspects physiques et techniques ces deux dernières années, Brunelle a aussi dû apporter des ajustements à son approche psychologique.
« Je pense que depuis que je suis jeune, je fais vraiment bien, je suis talentueuse. Je réussis à gagner souvent des compétitions. Je pense que je me définissais par ça, avoue-t-elle. Ça me mettait beaucoup de pression pour gagner parce que je me définissais par la performance que je donnais. J'étais très stressée. Je ne me sentais pas bien. »
« Aujourd'hui, je réalise que je suis plus qu'une patineuse courte piste. Oui, c'est important pour moi ce qui va arriver en compétition. Mais mentalement, ça ne définit pas qui je suis. Je ne serai pas bouleversée si quelque chose se produit, parce que je sais que j'ai d'autres choses, que j'aime d'autres choses. »
Brunelle a beaucoup travaillé avec le préparateur mental de l'équipe de courte piste, Fabien Abejean, ainsi qu'avec un psychologue pour changer sa mentalité.
"Je connais mes meilleures courses quand je me dis que je suis là pour avoir du plaisir, parce que j'ai hâte de patiner, a-t-elle souligné. C'est là que j'ai envie de tout donner parce que ça vaut la peine et que c'est tellement agréable. Je vis un bon moment quand je plonge dans la course."
Brunelle a longtemps été confrontée au besoin de s'accepter. Elle est née avec seulement deux doigts à sa main gauche, mais elle ne laisse plus ce handicap la définir.
« À un moment dans ma vie, j'ai réalisé que ce qui pouvait se dire sur ma main, ça en disait plus sur les gens qui faisaient ces commentaires que sur moi, a-t-elle dit. ce moment-là, c'est devenu chose du passé d'avoir de la peine ou de me sentir plus différente des autres. Maintenant je vis bien avec ça. »
« J'espère que toutes les personnes qui ont un handicap comme ça et qui peuvent être dérangées par ça réalisent qu'elles sont plus que leur handicap, même s'il fait partie d'elles. »
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Les épreuves de patinage de vitesse courte piste commenceront le 5 février avec notamment la présentation du 500 mètres dames. Le patinage de vitesse courte piste est aussi à l'horaire les 7, 9, 11, 13 et 16 février.