Gagnon fait l'impasse sur le super-G
Ski alpin jeudi, 13 févr. 2014. 04:56 vendredi, 13 déc. 2024. 16:26KRASNAÏA POLIANA, Russie - Victime d'une luxation à l'épaule gauche lors du super-combiné de lundi, Marie-Michèle Gagnon a craint pendant quelques instants que ses Jeux olympiques étaient terminés. Trois jours plus tard, elle se sent si bien qu'elle s'estime prête à reprendre le collier.
En fait, elle s'est si bien sentie sur les pentes au centre alpin Rosa Khutor, jeudi, qu'elle a prolongé sa séance de ski libre d'une trentaine de minutes. Après deux descentes en bas de parcours, elle a ajouté «trois ou quatre» descentes plus haut. Elle a alors été accompagnée d'un entraîneur et d'une physiothérapeute, et même d'un médecin à ses premiers moments de la journée en skis.
«J'ai eu une belle journée de ski libre sans douleur. Je ne pensais pas que ça allait revenir aussi vite, je suis vraiment contente», a lancé la skieuse de Lac-Etchemin, alors qu'elle commentait pour la première fois l'incident survenu lors de la manche de slalom du super-combiné — elle a alors enfourché une porte.
«La vitesse de ma progression est encourageante, a-t-elle ajouté. C'est la première fois que je me disloquais l'épaule, alors je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Les médecins m'ont dit, 'donne-toi deux ou trois jours, tu vas voir que ça s'améliore rapidement'. Et c'est ce qui s'est passé. On a fait de la réadaptation en physio, de la glace, tout ce qu'il fallait faire, et j'ai vu une amélioration incroyable. Je ne me sens normale, ou presque.»
Gagnon a reconnu qu'elle ressentira sans doute une douleur quand elle va «pousser à 100 pour cent», mais elle a noté que «ce n'est pas une douleur qui est insoutenable».
Malgré tout, il est à toutes fins utiles assuré que Gagnon ne disputera pas le super-G de samedi. Bien qu'elle ait eu de bons résultats dans cette discipline cette saison en Coupe du monde, son entraîneur Hugues Ansermoz et elle préfèrent miser sur le slalom géant et le slalom, qui suivront mardi et vendredi de la semaine prochaine, respectivement.
Gagnon se concentre surtout sur les disciplines techniques depuis ses débuts en Coupe du monde, bien qu'elle ait commencé à tâter le terrain du côté des courses de vitesse cet hiver.
«La réalité, c'est qu'il y a plus à perdre qu'à gagner, a souligné Ansermoz, l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne féminine de ski alpin. Alors en ce moment, c'est plus 'non' que 'oui'.»
Une décision officielle ne sera prise que vendredi, mais tout semble indiquer que Larisa Yurkiw et Marie-Pier Préfontaine seront les seules Canadiennes inscrites.
«Je pense que je pourrais être prête pour le super-G, mais vaut mieux être réaliste et m'entraîner en vue du slalom géant afin d'arriver en force pour les épreuves techniques. Ça me donnera plus de jours d'entraînement en géant, ce que je n'ai pas eu l'occasion de faire dernièrement parce que je faisais toutes les disciplines cette saison. Je vais pouvoir revenir à la base. On a d'ailleurs travaillé à garder les skis en parallèle aujourd'hui.»
Gagnon a indiqué qu'elle sera à quelque chose comme «95 ou 98 pour cent» de sa forme lors des deux dernières courses féminines des Jeux de Sotchi. Elle se dit confiante de pouvoir oublier son état de santé une fois dans sa bulle.
«C'est tellement facile pour nous, avec nos mots-clés, de penser seulement à ce qu'on doit faire et à laisser le reste de côté. Au portillon de départ, on pense seulement à ce qu'on doit faire et rien d'autre.
«On a fait des tests de force et il n'y aucune différence avec l'autre épaule, a-t-elle par ailleurs noté. La seule chose qui est différente, c'est quand je vais pousser sur mes bâtons au départ. Je vais peut-être le sentir un peu à ce moment-là.»
«La seule chose qui pourrait la blesser de nouveau, c'est une chute, a fait savoir Ansermoz. Frapper les piquets (des mains) n'est pas un problème.»
Gagnon est d'autant plus confiante qu'elle a vécu une situation semblable la saison dernière. Elle cherchera à s'en inspirer.
«J'avais subi une entorse à la cheville. Ça faisait vraiment mal, ma cheville était deux fois plus grosse que l'autre. Il a fallu que je fasse plein de traitements et j'ai pu faire la course deux jours plus tard. Ça s'est quand même bien passé et j'ai fini huitième.
«(L'épaule) n'est pas une excuse. J'y vais avec l'intention de bien performer et de skier comme j'en suis capable.»