Sans les meilleurs hockeyeurs du monde, qui n'ont pas été libérés par la LNH pour aller à PyeongChang, le tournoi de hockey sur glace masculin des Jeux olympiques promet d'être plus ouvert et passionnant.

Pour la première fois depuis les Jeux de Lillehamer en 1994, la LNH n'a pas laissé ses joueurs quitter les patinoires nord-américaines le temps des JO.

Les effectifs des 12 équipes qualifiées sont donc composées de joueurs moins connus, de jeunes ou de vétérans qui n'évoluent plus dans la LNH. De quoi instiller une belle dose d'incertitude dans la course au titre.

« Beaucoup d'équipes estiment avoir une chance de médaille, et rien que ça, ça rend la compétition intense », estime Sean Burke, l'ancien gardien de but devenu directeur général de l'équipe du Canada.

Doubles tenants du titre, les joueurs à la feuille d'érable vont tenter d'aller chercher une troisième médaille d'or consécutive avec un effectif expérimenté qui compte plus de 5500 matchs dans la LNH au compteur. Chris Kelly fait ici figure de leader, lui qui a disputé pas moins de 833 rencontres et a remporté la Coupe Stanley en 2011 avec Boston.

« Cette équipe illustre la profondeur du réservoir du hockey canadien », souligne Isabelle Charest, cheffe de mission de l'équipe pour les Jeux de PyeongChang. « On sera toujours une équipe sur qui il faut compter sur la glace. »

Les Russes plus expérimentés

Les États-Unis comptent également 15 joueurs passés par la LNH, dont le capitaine Brian Gionta, 39 ans, qui l'a quittée au printemps dernier.

« J'aime comme notre équipe a faim, on a des gars vraiment motivés qui vont réaliser leur rêve » en participant aux JO, souligne Gionta. « Certains diront que sans nos joueurs de LNH on a des gars moins talentueux, mais c'est une erreur, il y a beaucoup de bons joueurs », insiste-t-il.

La Russie, qui dispose du deuxième meilleur championnat avec sa KHL, rêve de tirer son épingle du jeu avec ses chefs de file, Pavel Datsyuk et Ilya Kovalchuk. Ce sont certainement les joueurs les plus talentueux qui évolueront à PyeongChang, où ils disputeront leur cinquième tournoi olympique.

Les Russes n'ont plus gagné l'or depuis 1992, quand il s'appelaient « équipe unifiée », après la dissolution de l'URSS. Sous bannière olympique en raison des sanctions infligées par les instances internationales après le scandale de dopage des JO de Sotchi en 2014, ils possèdent de solides arguments.

« Sur papier, les Russes ont une équipe incroyable, ils ont les joueurs les plus expérimentés », souligne Tony Granato, entraîneur de l'équipe américaine. « Mais d'autres équipes alignent aussi de solides effectifs. De notre côté, je pense qu'on peut lutter avec tout le monde, on peut être très confiants. »

« Miracle sur glace »

Le gardien américain Ryan Zapolski rappelle bien évidemment l'épisode du « Miracle sur glace » quand les États-Unis avaient réussi à battre la grande équipe d'URSS et à décrocher l'or aux JO de Lake Placid en 1980, avec une équipe composée majoritairement de joueurs universitaires anonymes.

« C'est une très belle occasion pour toute notre équipe de reproduire quelque chose comme ça, ça va être un sacré défi, l'équipe russe a l'air particulièrement dangereuse. »

La Suède, médaillée d'argent en 2014, n'est pas non plus sans arguments. L'attraction de la « Tre Kronor » sera le jeune défenseur Rasmus Dahlin, 17 ans et qui pourrait bien être le premier joueur choisi au prochain repêchage de la LNH en juin.

Enfin, la Finlande, souvent dans le dernier carré et qui avait éliminé la Russie chez elle il y a quatre ans à la surprise générale en quarts de finale avant de prendre la médaille de bronze, n'est pas à négliger.