PÉKIN, Chine - Pendant que les hockeyeuses canadiennes s'échauffaient sur la glace du Palais omnisports de Wukesong, jeudi, une vidéo les montrant dansant sur une chanson pop a fait surface sur Twitter.

Sur la glace, les joueuses criaient quand une coéquipière effectuait une belle manoeuvre et ça n'a pas arrêté une fois que le match a commencé. C'était la même chose lors de chaque dégagement en infériorité numérique ou après chaque tir bloqué.

« Nous jouons les unes pour les autres et non pour soi-même et c'est ce qui fait que nous avons gagné », a martelé la gardienne Ann-Renée Desbiens.

Selon les joueuses interrogées, cette attitude est liée au changement de leadership au sein de l'équipe canadienne de hockey féminin après la défaite contre les États-Unis en finale des Jeux de PyeongChang en 2018.

Melody Davidson a alors été remplacée par l'ancienne joueuse Gina Kingsbury. Perry Pearn est devenu entraîneur-chef, puis Troy Ryan à compter de 2020.

« Nous avons acheté le plan dès le premier jour et nous avons mis beaucoup d'efforts depuis 2018. Ç'a été payant aujourd'hui », a déclaré Marie-Philip Poulin après avoir amassé deux buts et une aide dans la victoire de 3-2 du Canada face aux États-Unis en finale des Jeux de Pékin.

« Ça vient de nos meneuses, notre capitaine Marie-Philip et ses adjointes, a ajouté Desbiens. Même les filles qui en sont à leur première année avec l'équipe sont pétillantes. C'est la culture que nous avons instaurée dans le vestiaire et j'espère qu'elle va durer pendant longtemps. »

Desbiens était réserviste lors des Jeux de Pyeongchang. Elle a ensuite décidé de prendre une pause du hockey, se disant écoeurée du hockey. Elle est finalement revenue dans l'entourage de l'équipe canadienne un an et demi plus tard.

C'est notamment le changement de culture au sein de Hockey Canada qui lui a permis de raviver sa passion pour son sport. Avec une médaille d'or au cou, après une performance de 38 arrêts contre les États-Unis, la gardienne de La Malbaie ne regrettait rien de son parcours.

« Je souhaite à tout le monde d'avoir une équipe comme la nôtre, qui a autant de plaisir que nous », a dit Desbiens, qui est âgée de 27 ans.

Selon Poulin, la victoire du Canada était également le résultat des sacrifices effectués par la direction de Hockey Canada, les entraîneurs et les joueuses.

« Nous avons fait preuve de résilience. Pendant tout le processus de quatre ans, nous avons travaillé très fort, participé à de nombreuses visioconférences, a-t-elle raconté. Des camps ont été annulés, des Mondiaux ont été annulés, mais nous avons travaillé fort dans nos sous-sols pour nous entraîner.

« Nous avons mis de côté nos amis et nos familles pour prendre les bouchées doubles. Nous voulions générer plus d'offensive et ça devait commencer par notre travail dans notre zone. Nous avons travaillé très fort loin des regards et cette médaille d'or est notre récompense. »

Revivez la finale avec la famille Poulin

Le Canada a établi un record olympique en marquant 57 buts en sept matchs au cours du tournoi de Pékin. Il en a concédé 10.

« Chaque équipe dont j'ai fait partie est spéciale, mais celle-ci, des recrues aux joueuses d'expérience, tout le monde était sur la même longueur d'onde, a dit Poulin.

« Nous sommes sincèrement heureuses des succès les unes des autres et ça joue un rôle important dans nos succès. »

Les Canadiennes sont redevenues les reines du hockey féminin et elles l'ont fait avec le sourire. Elles auront encore de nombreuses raisons de danser, et pas seulement avant les matchs pour s'échauffer.

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