Sifan Hassan entre dans la légende, Malindi Elmore 35e
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PARIS – Un monument au milieu du patrimoine parisien : la Néerlandaise Sifan Hassan a réussi l'exploit colossal de remporter le marathon olympique dimanche après avoir déjà été médaillée de bronze sur 5000 m et 10 000 m aux Jeux de Paris.
À Paris, de la piste violette du Stade de France au bitume francilien, Hassan (31 ans) se mesurait au triplé légendaire du Tchèque Emil Zatopek, signé aux JO 1952 à Helsinki : elle termine cet enchaînement fou avec trois médailles.
Depuis Zatopek, qui avait remporté l'or sur les trois distances, personne n'avait réalisé une telle performance.
Au bout du marathon, la polyvalente Néerlandaise est sortie victorieuse en 2 h 22 min 55 sec d'un final à couper le souffle face à l'Éthiopienne Tigst Assefa, finalement devancée de trois secondes. La Kényane Hellen Obiri, troisième à 15 secondes, complète le podium.
Au total, Hassan a couru 62,195 kilomètres à haute intensité en dix jours et elle a pris le départ du marathon – son quatrième seulement – moins de 35 heures après l'arrivée du 10 000 m.
La Canadienne Malindi Elmore a terminé au 35e rang en vertue d'un temps de 2 h 31 min 08 sec, son meilleur chrono de la saison, à 8 min 13 sec de la tête.
Brièvement distancée
Même le parcours atypique et vallonné du marathon olympique, un aller-retour Paris-Versailles avec un enchaînement de montées et descentes en plein cœur de la course, n'a pas eu raison d'elle.
On a pourtant cru l'espace de quelques minutes que ça allait être le cas, quand la demi-fondeuse devenue marathonienne a été distancée dans la principale difficulté, la redoutable côte du Pavé des gardes, autour du 28e kilomètre. Mais elle a trouvé les ressources pour recoller au groupe de tête.
Un scénario qui rappelle celui de son premier marathon, à Londres en avril 2023, quand elle s'était brièvement arrêté, gênée à une hanche, avant de repartir et de finalement s'imposer.
Dans les rues de Paris dimanche matin, elles étaient encore cinq à prétendre à la victoire à deux kilomètres de la ligne d'arrivée dans le décor prestigieux de l'Esplanade des Invalides. Mais personne, même pas Assefa, n'a résisté à Hassan quand elle a pris ses jambes à son cou dans un ébouriffant sprint final.
Triptyque de Tokyo
Hassan est une habituée des défis hors norme. Il y a trois ans aux Jeux de Tokyo, elle avait couru 1500 m, 5000 m et 10 000 m et récolté deux médailles d'or sur les deux plus longues distances, plus une en bronze. Inédit en une seule édition des JO.
« C'est la curiosité qui me pousse à faire toutes ces courses, expliquait Hassan en début de semaine. Quand je suis à la maison, j'ai toujours envie de faire quatre ou cinq épreuves. Et une fois dans le stade, je me dis : "Bon sang, pourquoi est-ce que je fais ça? Pourquoi j'ai décidé de faire ça? Je n'aurais pas dû!" ».
« Je ne sais pas si tous les gens qui courent le marathon en ont peur ou si je suis la seule, mais je suis morte de peur avant cette course », avouait Hassan il y a quelques jours.
Ça ne l'a pas empêchée d'écrire une page dorée de l'histoire du sport.