L'équipe canadienne connaît une entrée en matière en demi-teintes à la gymnastique
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Un premier agrès difficile à la barre fixe aurait pu miner la journée des Canadiens en qualification de la gymnastique aux Jeux olympiques de Paris, samedi. Mais une performance en crescendo aura finalement permis de racheter la journée, alors que l'équipe s'est qualifiée pour la phase finale.
Zachary Clay, René Cournoyer, Félix Dolci, William Émard et Samuel Zakutney ont permis au Canada de récolter 247,794 points à l'Aréna Bercy, ce qui leur a conféré le huitième et dernier rang donnant accès à la finale par équipe.
Le quintette canadien livrera bataille à la Chine (263,028), au Japon (260,594), à la Grande-Bretagne (256,561), à l'Ukraine (253,893), aux États-Unis (253,229), à l'Italie (249,764) et à la Suisse (249,662).
« Je ne sais pas, une note de 247 ça peut être juste, avait analysé avec justesse Zakutney plus tôt samedi. Ça prend habituellement 250, 251 points pour passer. Mais c'est la première vague de qualifications. Selon moi, on a établi les standards. »
« Je pense que ça va être assez. On va être un peu 'flush', mais je pense qu'on va être septièmes et commencer aux sauts. Mon entraîneur avait prévu ça. Si on fait la finale, on aura le meilleur résultat de l'histoire pour le Canada », avait pour sa part dit Émard, en référence aux neuvièmes places lors de Jeux non boycottés acquises à Séoul en 1988 et en Pékin en 2008. Le Canada avait aussi terminé septième à Los Angeles, en 1984.
Au niveau individuel, Dolci (81,498) et Cournoyer (80,798) ont obtenu leur laissez-passer pour la finale du concours général individuel, avec les 22e et 26e places. Cournoyer a profité de la règle imposant un maximum de deux athlètes par comités nationaux pour se faufiler.
Les deux sont toutefois aux prises avec diverses blessures qui nuisent à leurs performances.
«Ma main m'ennuie beaucoup, comme plusieurs autres choses. Ce n'est pas une première dans ma carrière. J'ai déjà fait des compétitions avec un poignet ou une épaule fracturé, mais aux Olympiques, on souhaiterait que tout soit parfait, a fait valoir Dolci. Ça fait deux semaines que j'ai des difficultés avec ma main. C'est un problème assez fréquent pour moi. Je n'avais pas eu de problème en camp, mais dès que je suis arrivé à Paris, ç'a rouvert.
« Pour ce qui est du genou et de la cheville, ça fait deux ou trois mois que j'ai des problèmes. J'ai subi des tests. Tout ce que je peux dire c'est que ça fait mal, mais qu'on endure », a-t-il poursuivi.
« D'un point de vue individuel, j'avais des petits enjeux physiques, mais j'ai été en mesure de faire cinq bonnes performances sur six, bien supérieures à celles de Tokyo, alors je sors d'ici la tête haute », a ajouté Cournoyer, qui a dû modifier certaines routines en raison d'un claquage à un mollet.
Débuts chaotiques
La journée a bien mal débuté pour le quintette canadien, alors qu'Émard d'abord, puis Cournoyer ensuite, ont chuté à la barre fixe, coûtant de précieux points au pays.
« La barre fixe, ce n'est pas mon appareil. Ma mission, c'est de donner le ton aux gars. Alors ça n'a pas été réussi du tout!, a admis sans ambages Émard. Après avoir raté le premier mouvement, ça m'a stressé et j'ai perdu la barre dans les airs. (…) Il fallait juste que je me reprenne, car je suis sur l'équipe uniquement pour mes anneaux. Je suis très content d'avoir pu remonter la pente. »
« De se calmer avant la barre fixe, ç'a été un peu un enjeu. William était très nerveux et il était le premier à s'élancer. C'est toujours un enjeu d'être le premier, peu importe ce que les gens disent, a ajouté Cournoyer. Mais on est en équipe, ce n'est pas qu'une performance qui compte. On a fait preuve d'une belle cohésion par la suite. »
Si l'équipe a été en mesure de se ressaisir au sol, deux autres performances plus difficiles de Dolci et Zakutney au cheval d'arçons ont de nouveau donné des sueurs froides aux représentants de l'unifolié.
« Les arçons ont toujours été une de mes très grandes difficultés, a admis Dolci. Je pense que la raison pour laquelle ça ne m'a pas trop affecté, c'est que les trois autres gars ont réussi des pointages qui n'allaient pas faire trop mal à l'équipe, juste mon classement individuel. »
Le Canada a toutefois su se reprendre aux anneaux, notamment grâce à la solide performance d'Émard, qui lui a valu 14,400 points et la meilleure performance individuelle à un agrès du pays avec le 13e rang, ex aequo avec Dolci à la barre fixe (14,133).
L'Unifolié n'aura donc aucun représentant en finale individuelle sur un appareil.
« Ç'a été un franc succès, je suis très content, a dit Émard. Je fais habituellement des éléments de planche et j'ai ajouté une croix (samedi), qui est beaucoup plus difficile pour le biceps. Je pense d'ailleurs que c'est comme ça que je me suis blessé en février. On a osé le pari. On sait que lorsque j'augmente ma difficulté, ça paie. J'ai réussi à stabiliser ma sortie; 14,400 (points), c'est ma meilleure note cette année. C'est pour ça qu'une fois sur le tapis, j'ai pris le temps de sourire et d'apprécier le moment avant de saluer les juges. »
Le pays a conclu sa journée de travail avec de bonnes performances aux sauts et aux barres parallèles, qui lui auront finalement permis de se qualifier par 235 millièmes de points seulement devant la Turquie.