Jacqueline Simoneau et Audrey Lamothe au 9e rang en natation artistique
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Audrey Lamothe croyait avoir la force nécessaire pour tourner la page après une contre-performance lors du programme technique de natation artistique aux Jeux olympiques de Tokyo.
La Canadienne a admis avoir finalement eu besoin d'un «coup de pied dans le derrière» de la part de sa coéquipière – et son idole – Jacqueline Simoneau pour se remonter le moral.
Lamothe et Simoneau ont réussi à rebondir et elles ont pris le troisième rang pour leur programme libre, samedi, passant de la 15e à la neuvième position au classement général de la compétition de natation artistique en duo.
« Ce matin, je pensais que je pourrais tourner la page facilement, me réveiller et faire comme si rien n'était arrivé et repartir à neuf. Malheureusement, ce n'était pas le cas, a raconté Lamothe, plus souriante malgré encore quelques larmes sur les joues, samedi. J'ai été chanceuse. 'Jackie' a vu que ça ne fonctionnait pas, même en arrivant à la piscine. Comme on dit en bon Québécois, elle m'a donné un bon coup dans le derrière. »
« De la façon la plus gentille », a insisté Simoneau.
Lamothe avait commis une erreur en fin de performance technique, vendredi, ce qui avait causé la réduction du degré de difficulté du programme.
Elle avait noté avoir eu un blanc total lors du dernier élément technique.
« Un peu comme Simone Biles à Tokyo avec les 'twisties", c'était un peu ça hier, a mentionné Simoneau en protégeant sa partenaire. C'est difficile de se remettre sur la bicyclette. Nous l'avons fait ensemble, de manière intelligente. Et ça prend une énorme force mentale. »
La force de Lamothe est toutefois venue de Simoneau.
« C'était plus comme un encouragement, mais pas comme une partenaire de duo, plus comme une grande soeur, a dit la Montréalaise âgée de 19 ans. De savoir qu'elle est avec moi, et que même si le résultat n'allait pas changer, que nous n'allions pas atteindre l'objectif que nous nous étions fixé, mais que nous avions quand même une nage à faire.
« Aujourd'hui, nous avons nagé pour nous, a ajouté Lamothe. Le résultat, nous savions que nous ne pouvions pas atteindre ce que nous voulions. Mais la performance, c'était dans nos mains. C'est donc mission accomplie pour nous. Nous avons pu faire une dernière belle danse ensemble. »
Les deux Québécoises ont reçu une note de 290,9103 points pour leur performance sur le thème du Moyen-Orient. Pour déterminer le classement final, on ajoutait à ce total les 201,5167 points récoltés quand elles ont pris le 15e rang du programme technique vendredi.
Samedi, Simoneau et Lamothe effectuaient la performance avec le deuxième degré de difficulté le plus élevé, à 60,050. Il était quand même plus faible que ce qu'elles avaient originalement planifié. Elles ont toutefois préféré y aller pour un degré de difficulté avec lequel elles étaient plus à l'aise, étant donné les circonstances.
Les Chinoises Liuyi Wang et Qianyi Wang ont dominé la compétition avec un score total de 566,4783 points, devant les Britanniques Kate Shortman et Isabelle Thorpe (558,5367) et les Néerlandaises Bregje de Brouwer et Noortje de Brouwer (558,3963).
Des Jeux de 2000 à Sydney à ceux de Tokyo en 2021, les athlètes russes ont gagné chaque épreuve de natation artistique. La Russie n'est pas présente aux Jeux de Paris en natation artistique, conséquence de son invasion de l'Ukraine depuis 2022.
La Chine a mis fin à l'hégémonie de la Russie en gagnant l'épreuve par équipes plus tôt cette semaine. Elle a prouvé son nouveau titre de reine de la discipline en ajoutant la couronne en duo, samedi.
L'héritage de Simoneau
Simoneau avait mis fin à sa carrière de nageuse après les Jeux de Tokyo afin de se concentrer sur ses études en médecine podiatrique. Si elle avait décidé de reprendre le sport, c'était dans l'espoir de gagner une médaille olympique.
C'est notamment pour cette raison que Lamothe se sentait si mal après sa crampe au cerveau lors du programme technique.
Ironiquement, Lamothe a souligné que les 24 dernières heures passées avec Simoneau auront probablement un impact encore plus important sur elle que si elles étaient montées sur le podium.
« C'est sûr que de nager avec son idole, ça vient avec une certaine pression, a-t-elle dit. Elle est une triple Olympienne. Moi, c'était ma première expérience. Mais ça vient aussi avec un savoir que personne n'aurait pu me donner. Il n'y a pas un entraîneur ou une autre athlète qui aurait pu me donner le savoir, l'expérience que j'ai vécue cette année avec 'Jackie'.
« Je vois ces Jeux comme une propulsion vers le prochain niveau de ma carrière. C'est mission accomplie. (...) Je vais pouvoir prendre ce bagage avec moi pour, je l'espère, les 10 prochaines années. »
Simoneau n'avait pas la tête non plus à se demander si elle aurait enfin décroché une médaille si Lamothe n'avait pas commis d'erreur lors du programme technique.
« Pour moi aussi, c'est mission accomplie, a insisté la Montréalaise âgée de 27 ans. En revenant, c'est certain que c'est pour monter sur la plus haute marche du podium. Mais au-delà de ça, c'est le cheminement. C'est de partager les expériences, les connaissances, pour aider les gens. C'est ce que j'aime faire.
« Je suis contente d'entendre qu'elle a grandi comme personne. Dans les 24 dernières heures, nous avons grandi ensemble comme une paire. »
L'équipe canadienne, dont faisaient partie Simoneau et Lamothe, a pris le sixième rang de l'épreuve par équipes à Paris, plus tôt cette semaine. Simoneau a aussi noté une progression au sein de l'équipe pendant la dernière année.
Et si elle a admis qu'elle avait de la difficulté à réaliser que son parcours comme athlète en natation artistique prenait à nouveau fin, Simoneau sait qu'elle laisse ses coéquipières plus fortes et mieux équipées pour surmonter les défis auxquels elles seront confrontées.