TOKYO, Japon - Les organisateurs des Jeux de Tokyo ont ouvert dimanche les portes du Village olympique aux médias, dévoilant les particularités liées à la menace de la COVID-19, y compris une « clinique de la fièvre » et un kit antivirus pour chaque hôte.

Construit sur une langue de terre rectangulaire gagnée sur la mer dans la Baie de Tokyo, le site est immense: 44 hectares, 21 tours d'immeubles résidentiels de 14 à 18 étages, une cantine de 3000 places sur deux niveaux, un parc, des salles de gym et de loisirs, avec quelques consoles de jeu par exemple.

Les arbres y sont cependant rares, ou peu élevés. Malgré la vue plongeante sur la mer et le célèbre « Rainbow Bridge » de la capitale depuis les balcons de nombreux appartements, une impression très minérale s'en dégage.

Le site donne pour le moment l'impression d'une ville quasi déserte: des employés y travaillent, des gardiens y font des rondes à vélo, des pompiers s'exercent...

Mais les préparatifs sont dans la dernière ligne droite, car le Village ouvrira le 13 juillet. Il a été conçu pour pouvoir accueillir 18 000 personnes lors des Jeux olympiques (23 juillet-8 août) et 8000 durant les Paralympiques (24 août-5 septembre).

L'endroit sera particulièrement important pour les sportifs, car ils ne pourront se rendre ailleurs à l'exception des lieux d'entraînement et de compétition.

Pour tenter d'instaurer la confiance quant à la sécurité des Jeux et rassurer la population japonaise, les organisateurs ont multiplié les restrictions pour tous les participants aux JO, et le Village ne fait pas exception à la règle.

Fêtes bannies

Tous les sportifs seront soumis à des tests de dépistage quotidiens et devront porter des masques, sauf pendant les compétitions, les repas et le sommeil. 

Des affichettes invitant les résidents à adopter les gestes barrières sont partout. Il n'y aura pas de fêtes, ont prévenu des responsables de Tokyo 2020, et la consommation d'alcool en groupe et dans les espaces publics du site sera proscrite.

« Lorsque vous buvez de l'alcool, vous êtes priés de boire seul » dans votre chambre, a expliqué dimanche Takashi Kitajima, directeur général du Village.

Selon les responsables olympiques, la plupart des personnes séjournant dans le village seront vaccinées mais les participants risqueront jusqu'à l'exclusion s'ils enfreignent les règles.

Une petite « clinique de la fièvre » en préfabriqué a été montée au centre du Village, capable d'accueillir 25-30 personnes en même temps pour des prélèvements dans les fosses nasales, si deux tests salivaires préalables s'avèrent positifs.

« Le principal défi sera de traiter tous les tests quotidiens réalisés dans le Village, selon Tetsuya Miyamoto, un responsable des services médicaux de Tokyo 2020. Quelque 20 000 tests seront réalisés chaque jour sur place », a-t-il estimé.

Un cas positif ce week-end

Signe des défis à venir, un membre de la délégation ougandaise a été testé positif à la COVID-19 à son arrivée samedi au Japon, ont annoncé dimanche les autorités locales.

Parmi les autres mesures anti-COVID au Village, figurent la réduction du nombre de places pour les repas, des vitres en plexiglas sur les tables et entre les équipements de gym, ou encore la distribution d'un kit incluant du gel hydroalcoolique et du savon médicinal pour les mains.

Par ailleurs, les sportifs ne pourront entrer dans le Village olympique que peu de temps avant leurs épreuves et devront le quitter dans les 48 heures suivant leur élimination ou la fin de leur compétition.

Et leurs conditions d'hébergement seront spartiates, avec des chambres simples de 9 m2 et des doubles de 12 m2. Les lits seront en carton renforcé, afin d'être recyclés en papier, comme les cloisons entre les chambres.

M. Kitajima a toutefois promis d'excellentes conditions sanitaires et « de l'eau chaude », une allusion au Village olympique des Jeux de Rio 2016 dont la propreté et la qualité des installations avaient été décriées par certains.

Après les JO, le Village olympique sera transformé en milliers d'appartements de luxe. Environ 900 de ces logements, dont certains coûtent 170 millions de yens (1,3 million d'euros), ont été vendus avant le report des Jeux l'an dernier.

Fait sans précédent dans l'histoire olympique, les spectateurs étrangers ont été interdits à ces Jeux et une décision concernant les spectateurs locaux est attendue lundi.