TOKYO – Les courses olympiques de cyclisme sur route qui lancent le programme de ce sport aux Jeux de Tokyo sont similaires par leur départ, au milieu des forêts du parc Musashinonomori, et leur arrivée, au Fuji International Speedway.

Après des tronçons identiques à travers les banlieues de Tokyo, le parcours masculin diffère de celui chez les dames. Les hommes s'attaqueront à deux reprises à l'emblématique ascension du mont Fuji tandis que les femmes l'évitent complètement.

Les hommes devront aussi composer avec la percutante montée du col de Mikuni, que les femmes évitent, et finiront par parcourir plus de 230 kilomètres contre les 135 kilomètres du parcours féminin.

La plus grande différence entre les courses féminine et masculine est que plus d'une douzaine d'hommes ont des espoirs de médaille d'or, samedi, alors que le lendemain, quatre Néerlandaises semblent se distancer des autres.

« Tout le monde sur cette planète tente de trouver une façon de battre les Néerlandaises, a reconnu Jim Miller, le directeur de la haute performance chez USA Cycling. C'est leur course à perdre et tous les autres pays vont s'ajuster à leur façon de dicter le rythme. »

Qui fait donc partie de cette équipe de rêve des Pays-Bas?

Ça commence par Anna van der Breggen, la championne olympique en titre, qui revient d'une victoire convaincante au Tour d'Italie féminin. Se joignent à elle Marianne Vos, la championne du monde qui a gagné l'or aux Jeux de Londres, Demi Vollering, qui a gagné quelques épreuves de renom comme le Liège-Bastogne-Liège, et finalement Annemiek van Vleuten, qui menait la course aux Jeux de Rio avant de chuter.

Ensemble, les quatre cyclistes des Pays-Bas ont remporté neuf Championnats du monde, trois médailles olympiques et essentiellement toutes les courses importantes du circuit professionnel féminin.

« Nous disposons d'un très fort groupe de cyclistes parmi lequel nous pourrions concocter trois équipes olympiques à part entière. C'est vraiment du luxe, a déclaré l'entraîneuse de l'équipe néerlandaise Loes Gunnewijk. Nous sommes une des équipes favorites, mais nous y sommes habituées. C'est quand même du sport, il n'y a aucune garantie à l'avance. Toutes les pièces du casse-tête doivent être réunies ce jour-là. Nous partons avec un seul objectif, c'est-à-dire l'or et un troisième titre consécutif. »

Avant que les femmes roulent sur le parcours, les hommes feront la course pour l'obtention d'une des premières médailles décernées aux Jeux de Tokyo.

Parmi ceux-ci, il y a Tadej Pogacar, qui vient de remporter le Tour de France pour une deuxième fois de suite. Il pédalera en compagnie de Primoz Roglic, son rival du Tour, au sein de l'équipe slovène.

Les parcours olympiques conviennent généralement aux spécialistes d'une journée plutôt qu'aux coureurs du Grand Tour, mais la combinaison d'ascensions et de vitesse jusqu'à l'arrivée signifie que Pogacar et Roglic pourraient bien être des menaces jusqu'à la toute fin. L'Équatorien Richard Carapaz, troisième au Tour de France, et le Français Guillaume Martin, qui a terminé la Grande Boucle dans le top-10, pourraient aussi se battre pour une médaille.

Mais il ne s'agit là que d'une poignée de cyclistes qui ont l'occasion de décrocher la médaille d'or.

Le Belge Greg van Avermaet, champion en titre, sera appuyé de ses jeunes compatriotes Remco Evenepoel et Wout van Aert. Les Colombiens Nairo Quintana et Sergio Higuita, spécialistes des ascensions, ont l'occasion de briller. La Grande-Bretagne mise sur l'expérience de Geraint Thomas et des frères Simon et Adam Yates. L'Australien Richie Porte, le Danois Jakob Fuglsang, le Kazakh Alexey Lutsenko et le Canadien Michael Woods sont aussi dans le portrait.

« Il y a plusieurs gars qui ont participé au Tour de France pour se préparer en vue des Jeux. Peut-être qu'ils ont encore cet avantage, a expliqué Evenepoel. Un gars comme Pogacar récupère rapidement. Il sait comment gagner alors je ne vois pas pourquoi il ne serait pas un des favoris. Quand on regarde comment Wout a couru dans les dernières semaines, on peut dire qu'il est dans la forme de sa vie. »