L'Australien Logan Martin et la Britannique Charlotte Worthington sont devenus les premiers champions olympiques de l'histoire du BMX freestyle, une discipline jeune pour laquelle l'entrée aux JO est aussi une révolution culturelle.

Un Australien champion devant un Vénézuélien de 36 ans, Daniel Dhers, et un Britannique, Declan Brooks, pour un podium sans représentant des États-Unis, le pays-phare du BMX.

Chez les dames, Hannah Roberts, déjà triple championne du monde à 19 ans, a sauvé l'honneur des Etats-Unis en décrochant l'argent derrière Worthington et devant la Suissesse Nikita Ducarroz.

Logan Martin, le champion du monde en titre de 27 ans, a pris la mesure d'une journée qui restera dans les annales du sport.

« Être ici pour participer à la première épreuve de BMX freestyle aux Jeux olympiques, c'est historique! Remporter la première médaille d'or, c'est historique! », a-t-il martelé en conférence de presse.

Interrogé sur l'entrée de sa discipline aux Jeux (le BMX course était déjà au programme olympique depuis Londres 2012), l'Australien a estimé que c'était « une bonne chose », tandis que Daniel Dhers a commenté avec humour l'évolution du freestyle depuis ses origines, lorsqu'il s'agissait avant tout d'un loisir échappant autant que possible aux règles rigides du sport.

« On sortait toutes les nuits... »

« L'entrée de la planche à roulette, du surf, du BMX, ça donne un vent de fraîcheur sur les Jeux », a résumé Logan Martin.

Médaillé d'argent à 36 ans, Daniel Dhers en a profité pour regarder dans le rétroviseur, et se remémorer une époque pas si lointaine mais fort différente.

« Lorsque j'ai commencé, a raconté le vétéran avec le sourire, on sortait toutes les nuits jusqu'à 6 h du matin, et le lendemain on essayait de faire la compétition...»

« Et puis une nouvelle génération est arrivée », a-t-il dit en se tournant vers Martin et Brooks, les deux autres médaillés du jour, « ils étaient un peu plus sérieux, ils s'efforçaient de ménager leur corps, pour être capables de rester au plus haut niveau ».

« Alors moi j'ai arrêté de faire ça, de sortir le soir, parce que je voulais être capable de rester au niveau de ces gars, et c'était difficile, quand un gars comme Logan avait dormi dix heures comme un bébé! », a-t-il témoigné.

Au final, le vétéran aux cinq médailles d'or aux X-Games, la référence absolue des sports extrêmes, estime que « c'est bon pour nous d'être aux JO, parce que les gens voient maintenant que nous sommes un vrai sport, et ça va ouvrir beaucoup de portes ».

Le BMX est déjà assuré de continuer son aventure olympique, à Paris en 2024.