TOKYO – Le premier ministre japonais, Yoshihide Suga, a promis lundi que le pays prendrait le dessus et que le Japon accueillerait de façon sécuritaire les Jeux olympiques d'été, déjà retardés d'un an en raison de la COVID-19.

Dans son discours d'ouverture de la nouvelle session parlementaire, M. Suga a déclaré que son gouvernement allait réviser les lois afin que les mesures antivirus soient renforcées par des pénalités et des compensations.

Dans les premiers mois de la pandémie, le Japon a été capable de contenir le virus avec des requêtes peu contraignantes, comme la fermeture des entreprises ou la distanciation sociale pour celles toujours en opération, tout en demandant aux Japonais de demeurer à la maison.

Mais au cours des dernières semaines, les cas ont explosé, surtout en raison du laxisme envers les mesures anti-COVID, et le doute s'est installé alors que de nouveaux variants plus contagieux font leur apparition et que les gens attendent toujours de se faire vacciner à l'approche des JO.

« Afin de restaurer le sentiment de sécurité, je compte mettre sous contrôle la pandémie de coronavirus, qui a balayé la planète et affecte maintenant sévèrement le Japon, a déclaré M. Suga. Je serai au premier plan de cette bataille pendant que j'obtiendrai la coopération de tous. »

Le premier ministre s'est engagé à tenir les JO « pour prouver la victoire de l'Humain contre le virus ».

« Nous aurons toutes les mesures antivirus en place et lancerons les préparatifs de façon déterminée afin de tenir des Jeux qui apporteront de l'Espoir et du courage au monde entier. »

Les plus récents sondages laissent entendre qu'environ 80 pour cent de la population nippone estime que les Olympiques n'auront pas ou ne devraient pas avoir lieu.

Le premier ministre a indiqué que son gouvernement vise à lancer l'opération de vaccination aussi tôt qu'à la fin février, soit quand le Japon devrait approuver le vaccin développé par Pfizer, l'un des trois fournisseurs étrangers. Mais le rythme d'inoculation pourrait être lent: les sondages ont démontré que plusieurs personnes sont inquiètes de leur sécurité.

M. Suga a plus tard dévoilé la création d'un nouveau ministère chargé de s'assurer de la livraison sans faille d'un vaccin sécuritaire et efficace. Le ministre de la Réforme administrative, Taro Kono, ajoutera ce nouveau ministère à ses fonctions.

Le Japon a confirmé plus de 330 000 infections et 4500 décès dus à la COVID-19, des chiffres qui ont crû récemment, mais qui demeurent en deçà de plusieurs autres pays de même taille.

Le premier ministre Suga a instauré l'état d'urgence pour la région de Tokyo, une mesure étendue la semaine dernière alors que les nombreuses éclosions ont min. le système médical. Il a toutefois été critiqué pour sa lenteur à déployer des mesures préventives lors de la deuxième vague de la pandémie, son gouvernement étant peu disposé à faire souffrir davantage l'économie du pays.

L'état d'urgence, qui touche plus de la moitié des 127 millions de Japonais, exige des bars et des restaurants qu'ils ferment leurs portes à 20 h, que les employeurs aient 70 pour cent de leurs employés en télétravail et des résidents qu'ils ne quittent leur domicile que pour des achats essentiels. Ces mesures doivent prendre fin le 7 février, mais pourraient être prolongées.

Parmi les mesures proposées, les propriétaires d'entreprises qui respectent ces contraintes et coopèrent avec les autorités pourraient être compensés, tandis que ceux qui les défient pourraient être mis à l'amende, voire emprisonnés.

Ces mesures prévoient également une révision de la loi sur les maladies infectieuses pour permettre aux autorités de pénaliser les patients qui refusent d'être hospitalisés ou qui ne coopèrent pas avec les autorités sanitaires.

Ces dernières croient qu'un plus grand nombre de personnes infectées ne respectent pas leurs instructions de s'isoler ou d'être hospitalisées, augmentant ainsi la propagation du virus et rendant plus difficile de retracer les contacts.

Les membres de l'opposition et les experts remettent toutefois en doute de punir les patients, citant notamment des inquiétudes au niveau des droits humains. Ils estiment également que des sanctions sont inutiles quand les hôpitaux manquent de lits et obligent des centaines de patients à attendre à leur domicile.