TOKYO - Mark de Jonge avait tout planifié pour les Jeux de Rio en 2016, alors qu'il était le champion du monde en titre à l'épreuve individuelle du 200 mètres.

Le kayakiste canadien s'était retrouvé sous les feux des projecteurs en décrochant le bronze à l'épreuve de sprint quatre ans plus tôt à Londres. Il était donc logique de croire qu'il allait monter sur la plus haute marche du podium à Rio.

Évidemment, personne n'est à l'abri des imprévus et il aurait bien pu finir deuxième, mais personne n'aurait prédit ce qui s'est finalement produit, surtout pas lui.

De Jonge a terminé septième à Rio dans cette épreuve qu'il avait dominée pendant les 36 mois précédents, à près de 0,9 seconde du temps du médaillé d'or. Cet écart représente une éternité dans cette compétition où les athlètes y vont à fond la caisse pendant environ 35 secondes.

Dès ce moment, de nombreuses questions ont été soulevées.

« Nous nous sommes rapidement penchés sur la situation, a reconnu de Jonge. Nous avons fait une longue séance d'analyse pour comprendre ce qui s'est passé et pour voir ce que nous pourrions améliorer. »

L'athlète de 37 ans n'a pas trouvé d'explication absolue, mais il a souligné qu'après trois ans à dominer cette épreuve, il ne lui restait plus assez d'énergie pour les Jeux de Rio.

Il en a donc déduit que s'il avait l'intention de tenter sa chance à nouveau aux Jeux de Tokyo, il devrait ralentir la cadence. Il a continué à s'entraîner après Rio, mais il n'a participé à aucune compétition en 2017.

« Ç'a été une pause très bénéfique, tant mentalement que physiquement, a expliqué de Jonge. Puis en 2018, j'étais prêt à revenir en force. »

Le kayakiste a aussi fait le choix de passer d'un kayak solo K-1 à un K-4 pour l'épreuve du 500 mètres en compagnie du Québécois Pierre-Luc Poulin et des Ontariens Nicholas Matveev et Simon McTavish, qui ont tous entre 23 et 25 ans.

Malgré la différence d'âge, de Jonge a soutenu que l'équipe, qui s'est qualifiée pour les Jeux de Tokyo le printemps dernier, possède une bonne chimie.

« Ça peut être étrange au début, mais nous avons une passion commune: être sur l'eau. Nous vivons des vies similaires », a-t-il mentionné.

Le quatuor canadien est confiant de pouvoir rivaliser pour une place sur le podium sur le Canal de la de la forêt de la mer, mais la meilleure chance de Canoë Kayak Canada de repartir de Tokyo avec une médaille viendra du côté féminin.

La Québécoise Laurence Vincent-Lapointe, de Trois-Rivières, est une ancienne championne du monde et elle partira favorite pour la course de C-1 200 mètres. Celle qui en sera à ses premiers Jeux olympiques participera aussi au C-2 500 mètres avec l'Ontarienne Katie Vincent.

Il n'y a pas si longtemps, de Jonge était l'un des nouveaux venus dans cette équipe menée par le quadruple médaillé olympique Adam van Koeverden.

« Je me sens certainement vieux, a souligné de Jonge. Mais j'aime bien être le gars que les jeunes viennent voir quand ils ont des questions. »

À l'approche de ce qui sera probablement ses derniers Jeux olympiques, de Jonge a assuré que la passion y était toujours.

« Je suis un athlète compétitif, c'est dans ma nature. Dans les dernières années, c'est ce résultat décevant à Rio qui m'a poussé à continuer. Je sentais que j'avais encore des choses à accomplir. »