TOKYO – Le relais de la flamme des Jeux olympiques de Tokyo a traversé, mardi, un parc de la ville d'Osaka presque vide, une démonstration des risques de tenter d'organiser un tel événement pendant une pandémie.

Cette étape du relais de la flamme survient le jour même où le gouvernement a annoncé que les nouveaux cas de coronavirus à Osaka s'élèvent à 1099, un record en une journée pour la deuxième plus grande région métropolitaine du Japon.

Le relais a commencé il y a trois semaines dans le nord-est du Japon, tentant de contourner la pandémie avec un total de 10 000 coureurs sillonnant le pays et en route pour la cérémonie d'ouverture, le 23 juillet, à Tokyo.

Osaka, qui a annoncé la semaine dernière son intention de détourner le parcours du relais des rues de la ville et d'interdire le public, est devenu le premier changement depuis le début du relais. Les organisateurs ont prévenu qu'il pourrait y en avoir d'autres.

La deuxième journée du relais, mercredi, à Osaka – le jour où le compte à rebours de Tokyo atteindra 100 jours avant l'ouverture – se déroulera dans le même parc et dans les mêmes conditions à huis clos.

Les nouveaux cas de COVID-19 augmentent à travers le Japon, où moins de 1 % des citoyens ont été vaccinés avec un déploiement très lent.

Le Japon a déploré environ 9500 décès attribués à la COVID-19, bien moins que de nombreux pays, mais plus élevé que la plupart des voisins d'Asie.

Osaka, Tokyo et d'autres régions du Japon ont décrété des conditions de « quasi-urgence » jusqu'au début du mois de mai, les bars et les restaurants devant fermer à 20 h.

De nombreux coureurs sont arrivés dans le parc commémoratif Expo '70 d'Osaka en bus et ont franchi de courtes distances avec la flamme le long de barrières métalliques ou dans un espace vide du parc.

Ils étaient accompagnés de responsables de la sécurité qui couraient ou marchaient à côté, suivis d'un véhicule « d'escorte » ou « promotionnel » décoré des logos des principaux commanditaires olympiques.

Après le report il y a un an, les organisateurs ont envisagé de supprimer le relais pour économiser de l'argent. Cette idée a été abandonnée, en grande partie parce que le relais est appuyé par certains des plus grands commanditaires du CIO.

Les principaux commanditaires ont versé un milliard $ US au Comité international olympique au cours du dernier cycle olympique complet (2013-2016). Ce nombre pourrait doubler lorsque le prochain cycle sera terminé avec les Jeux de Tokyo.

Un sondage réalisé samedi et lundi par l'agence de presse japonaise Kyodo a montré que 13,2 % souhaitent que le relais se poursuive jusqu'à la cérémonie d'ouverture. Un autre 49,3 % a dit que le relais devrait être annulé dans les zones avec de graves épidémies, et 35,9 % ont déclaré qu'il devrait être entièrement annulé.

L'opposition à la tenue des Jeux olympiques en période de pandémie est également forte au Japon, 80 % d'entre eux affirmant que les jeux devraient être annulés ou reportés.

On s'attend à ce que les Jeux olympiques et paralympiques attirent 15 400 athlètes et des dizaines de milliers d'officiels, de juges, de membres des médias et de diffuseurs. Les spectateurs de l'étranger ont été interdits.