TOKYO – Même s'il n'avait pas vraiment d'attente en venant à Tokyo, le jeune plongeur Cédric Fofana ne croyait pas que son baptême olympique serait aussi stressant.

« Je m'attendais à du stress, mais je me disais "tu es jeune, ce sont tes premiers Jeux, personne ne te connaît vraiment, fais de ton mieux." Mais je ne pensais pas que ça allait être aussi stressant », a avoué l'athlète de 17 ans, lundi, après avoir raté sa qualification pour la demi-finale au tremplin de 3 mètres.

Et la nervosité a commencé à faire son oeuvre dès le moment où les 29 plongeurs ont été présentés avant la compétition.

« Au début de la journée à l'entraînement, tout allait bien. Je n'étais pas trop stressé. Mais je suis entré sur le bord de la piscine pour saluer, j'ai commencé à avoir des palpitations, mes jambes tremblaient. Et c'est resté tout le long, cela a paru à partir du premier plongeon. »

Et il n'était pas au bout de ses peines.

« Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Ça fait un mois que les entraînements vont vraiment bien. J'étais vraiment satisfait presque tous les jours de ce que je faisais. Je n'envisageais pas commencer mon rêve olympique de cette manière. C'est un peu décevant, mais il y en aura d'autres. »

Et c'est d'ailleurs ce que lui a soufflé Sara Jodoin Di Maria, cette Québécoise d'origine qui représente l'Italie en plongeon à ces Jeux, pour le consoler après un quatrième essai complètement raté.

« J'ai fait mon saut d'appel, mais je me sentais un peu penché en arrière, alors j'ai essayé de revenir en avant pour dégager, a-t-il expliqué pour ce plongeon qui lui a valu 0 point. J'étais un peu mou au niveau de l'abdomen, ç'a juste lâché et fait en sorte que mes genoux n'ont pas glissés. »

Même s'il sait que cela fait partie de son apprentissage, il n'empêche que c'est apprendre à la dure.

« Le bout du rouleau n'est pas loin », quand on lui a demandé s'il avait eu envie de lancer la serviette après ce faux pas.

« J'aurais aimé que ça paraisse un peu moins que je n'ai pas d'expérience. Mon objectif en venant ici, c'était de faire de mon mieux et je suis déçu que le mieux que j'ai pu faire aujourd'hui, ce soit ça. Ce n'est pas dans mes habitudes. »

« Souvent, quand je rate un plongeon, je reviens et je regarde en avant. Mais j'étais tellement nerveux aujourd'hui que je n'ai pas été capable de mettre ça de côté. Ça va venir avec l'expérience sur le circuit international. »

Du talent

Fofana, formé au club Aro de Québec, mais qui s'entraîne à Montréal depuis un peu plus de quatre ans, s'est amené au Japon avec très peu d'expérience sur la scène internationale. Depuis son passage chez les seniors en 2019, il n'a pris part qu'à quelques Grands Prix en 2019 et 2020.

Le seul fait saillant à son palmarès jusqu'ici demeure sa médaille de bronze aux Championnats du monde juniors en 2018. Mais dans les milieux du plongeon canadien, tous s'entendent pour dire qu'il a énormément de potentiel.

Jennifer Abel, qui lui a servi de modèle, est d'avis qu'il est promis à une belle carrière.

« C'est vraiment un plongeur qui va aller loin, a-t-elle dit à son sujet, dimanche, après sa finale. Il est bon, talentueux, il a tout ce qu'il faut pour avoir du succès en plongeon. Je lui souhaite vraiment de prendre cette opportunité pour apprendre et ensuite de le transposer dans sa super belle carrière qui ne fait que commencer. »

S'il dit avoir apprécié son expérience olympique, « mais un peu moins la compétition », l'étudiant en sciences de la nature au Collège de Maisonneuve veut apprendre de celle-ci.

Cette première étape de la compétition au tremplin chez les hommes a été l'affaire du jeune Chinois de 19 ans Wang Zongyuan, qui a terminé en tête avec 531,30 points, devant son coéquipier Xie Siyi (520,90).

Le Mexicain Rommel Pacheco Marrufo a terminé la journée en force, récoltant un total de 96,90 points à son dernier plongeon, pour se classer troisième.

Dix-huit des 29 concurrents ont obtenu leur billet pour la demi-finale prévue mardi matin. La finale suivra en après-midi.