RIO DE JANEIRO - Pour Tony Parker, le basketball international, c'est terminé, mais pour son futur partenaire avec les Spurs de San Antonio, Pau Gasol, la chasse à la médaille continue : le géant Espagnol fera une nouvelle tentative pour battre les Américains aux Jeux olympiques, vendredi à Rio, en demi-finale.

Cette occasion que le Français n'a jamais eue de défier les États-Unis dans un match décisif aux Jeux a déjà été offerte trois fois à Gasol, en finale à Londres et à Pékin et en quart à Athènes. Trois fois, il a échoué, mais la montée en puissance de la « Roja » à Rio et les hésitations des États-Unis pendant la première phase ont fait renaître l'espoir.

Malheureusement pour lui, et pour l'Espagne, le pivot ne sera peut-être pas dans sa meilleure forme à cause d'une contracture au mollet qui le gêne depuis deux matches. « J'ai quelque chose, on verra si c'est grave ou pas », a-t-il dit.

À 36 ans, il a un peu hésité avant de s'engager pour une quatrième campagne olympique, notamment à cause du virus Zika. Mais comme il partage avec Parker l'amour du maillot, il a rempilé, avec l'espoir de décrocher enfin l'or, l'un des rares titres qui lui manquent. « Mon engagement avec la sélection est plus fort que la peur de ce qui pourrait se passer », a dit l'intérieur, qui tourne à 17 points et 8,7 rebonds de moyenne au Brésil.

Comme TP, qu'il va rejoindre l'automne prochain au Texas, Gasol a fait franchir plusieurs marches à l'Espagne dans la hiérarchie mondiale. Avec la génération des « Niños de oro » (les enfants en or), il a gagné, après les Euros et Mondiaux juniors, les plus belles médailles chez les grands: l'Euro à trois reprises en 2009, 2011 et 2015, l'argent olympique en 2008 et 2012 après deux finales d'anthologie contre les Américains, et aussi l'or au Mondial-2006, où il n'avait pas pu jouer la finale à cause d'une blessure en demie (ce qui ne l'avait pas empêché d'être élu MVP du tournoi).

Le meilleur Européen depuis dix ans

Immense (2,13 m), mais aussi vif, adroit, extrêmement intelligent et intimidant en défense, le Catalan est « le joueur européen le plus dominant depuis dix ans », selon Vincent Collet. Le sélectionneur français en sait quelque chose, car Gasol et les Espagnols ont souvent douché les espoirs des Bleus de Parker : aux Euros de 2009, 2011 et 2015, en France, ou encore aux Jeux de 2012. Quand la France a, enfin, gagné à l'Euro 2013, Gasol n'était pas là, puis quand elle a confirmé au Mondial 2014, c'est Parker qui était absent.

Les Jeux de Rio seront probablement les derniers du Barcelonais, même s'il ne l'a pas officiellement annoncé. « Chaque tournoi est un peu plus spécial que le précédent parce qu'on ne sait pas s'il y en aura d'autres », a-t-il dit.

Quand Gasol s'arrêtera, il laissera un vide aussi grand dans le basket espagnol que Parker dans son sport en France. Comme TP, il a été le premier joueur de son pays à s'imposer en NBA, dès 2001, ouvrant la voie à de nombreux autres. Il a été le premier à gagner le titre (deux fois avec les Lakers en 2009 et 2010) et il a disputé le match des Étoiles à six reprises (une fois avec son frère Marc en 2015). Il est tout simplement le meilleur.