TORONTO – Aucune médaille et beaucoup de questions. Le post-mortem de Rugby Canada s'inscrit après une performance olympique décevante et une année controversée.

L'équipe canadienne féminine de rugby à sept, médaillée de bronze à Rio il y a cinq ans, se rendait à Tokyo après un cycle olympique houleux, marqué par des plaintes d'intimidation et de harcèlement.

Les Canadiennes n'ont pas répondu aux attentes et ont terminé au neuvième rang. Les hommes, qualifiés pour une première fois aux Jeux olympiques, ont pris la huitième place, égalant leur rang mondial.

Ces performances sur le terrain et la division qu'elles ont entraînée démontrent l'ampleur du défi auquel fait face Rugby Canada.

« Il y a absolument plus de travail à faire, a affirmé en entrevue le président-directeur général de l'organisation, Allen Vansen. Notre rapport, qui sera publié sous peu, va initier le tout, maintenant que nos tournois olympiques sont terminés. »

Selon lui, l'inclusivité et le respect sont deux éléments clés du système de valeurs du rugby.

« Nous avons clairement du travail à faire sur notre culture et pour incarner ces valeurs chaque jour », a-t-il ajouté.

Après avoir mené une longue enquête à l'endroit de l'ex-entraîneur-chef de l'équipe de sept John Tait en raison d'une plainte conjointe de 37 joueuses actives et anciennes, Rugby Canada a déterminé que son comportement n'avait pas enfreint sa politique en matière de harcèlement ou d'intimidation.

Tait, qui a maintenu qu'il n'avait rien fait de mal, a tout de même démissionné de son poste. Ancien international canadien, il a mené l'équipe de rugby à sept féminine à une médaille de bronze aux Jeux olympiques de Rio.

La controverse a divisé Rugby Canada et la majorité du personnel d'entraîneur de l'équipe a démissionné par solidarité envers Tait.

Jamie Cudmore, un ancien joueur étoile qui dirigeait le programme national de développement et occupait le poste d'entraîneur adjoint avec l'équipe des garçons de moins de 15 ans, a été congédié cette semaine après une série de gazouillis qui ridiculisaient les résultats olympiques de l'équipe féminine.

Charity Williams, membre de l'équipe de sept, a affirmé sur les réseaux sociaux que ces gazouillis étaient un exemple "de la haine constante qu'elles ont reçue de gens dans leur propre organisation".

« Comme nos athlètes ont affirmé, ils sont plus que des athlètes, a dit Vansen. Ils sont des personnes, des leaders dans leur communauté. Nous sommes très fiers de cela. »

Lorsqu'il a été annoncé en avril, le rapport a été décrit par Rugby Canada comme une « évaluation indépendante du programme national sénior féminin de rugby à sept et de nos autres programmes, pour nous aider à comprendre le parcours et les expériences de nos athlètes et de notre personnel avec nos équipes nationales. »

Le processus devrait commencer ce mois-ci et finir à la moitié de l'automne, selon Vansen. Ses recommandations seront publiées à la fin octobre ou en novembre.

Il reste à déterminer à quel point le rapport sera indépendant. Vansen a expliqué que même si « un individu indépendant » allait mener l'enquête, « cela demeurait un rapport de Rugby Canada ».

« Nous décidons présentement qui sera impliqué dans ce rapport », a ajouté Vansen.