Tokyo et le CIO ne s'entendent pas sur qui assumera les coûts du report des JO
Jeux olympiques mardi, 21 avr. 2020. 11:29 mardi, 21 avr. 2020. 13:39TOKYO - Un conflit ouvert a éclaté entre les organisateurs des Jeux olympiques de Tokyo et le CIO quant à savoir qui paiera la note pour le report sans précédent d'un an.
Le porte-parole de Tokyo, Masa Takaya, a déclaré que le comité d'organisation avait demandé au Comité international olympique de retirer un commentaire de son site Internet suggérant que le premier ministre Shinzo Abe avait convenu que le Japon prendrait en charge la plupart des coûts du report.
Selon les médias japonais, le retard d'un an causé par la pandémie de coronavirus coûtera entre 2 et 6 milliards $ US. Aucune des deux parties n'a donné d'estimation officielle, mais le patron de Tokyo, Toshiro Muto, a qualifié ces coûts d'importants.
« Il n'est pas approprié que le nom du premier ministre soit cité de cette manière », a révélé Takaya lors d'une téléconférence de 90 minutes.
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Presque toutes les questions, principalement des journalistes japonais, portaient sur la déclaration du CIO et des coûts pour le Japon.
La déclaration du CIO, sur la page intitulée Foire aux questions sur les Jeux olympiques de Tokyo 2020, a affirmé que Abe a convenu que le Japon « continuera à couvrir les coûts qu'il aurait dû faire en vertu des termes de l'accord existant pour 2020, et le CIO continuera assumer sa part des frais ».
Après la plainte de Tokyo, le CIO a retiré le nom d'Abe et toute référence à l'obligation financière du Japon. La version éditée se lit désormais comme suit : « Le gouvernement japonais a réitéré qu'il est prêt à assumer sa responsabilité d'héberger des jeux réussis ».
Sans utiliser le nom d'Abe, le président du CIO, Thomas Bach, a dit presque exactement la même chose il y a 10 jours lors d'une entrevue au journal allemand Die Welt. Il a déclaré que le Japon « continuerait à couvrir les coûts qu'il aurait contractés » en vertu de l'accord signé en 2013.
Débat futile
Le porte-parole d'Abe, Yoshihide Suga, a également contesté l'affirmation du CIO et a déclaré « qu'il n'y a pas un tel accord lié aux coûts supplémentaires résultant du report ».
Malgré cet apparent conflit, il n'y a pas beaucoup de débats sur qui paiera la note; c'est le camp japonais, mais c'est aussi un sujet sensible, notamment pour Abe en raison du présent ralentissement économique provoqué par la propagation du virus.
Le Japon dépense officiellement 12,6 milliards $ US pour organiser les Jeux olympiques, mais un rapport d'audit du gouvernement indique que c'est au moins le double.
Tout est de l'argent public, à l'exception de 5,6 milliards $ US provenant du budget d'un comité d'organisation financé par des fonds privés.
Selon les termes du contrat de la ville hôte signé en 2013 lors de l'attribution des Jeux à Tokyo, la ville de Tokyo, le Comité olympique japonais et les organisateurs locaux sont tenus de payer la plupart des coûts des Jeux de Tokyo.
L'article 68 du contrat se lit comme suit : « Sauf stipulation contraire expresse dans le présent contrat, toutes les obligations de la ville, du CNO et/ou du COJO en vertu de ce contrat seront à leurs frais ».
L'Australien John Coates, membre du CIO qui supervise les préparatifs de Tokyo, a déclaré la semaine dernière lors d'une conférence téléphonique avec les organisateurs de Tokyo que le report coûterait au CIO plusieurs centaines de millions de dollars. Bach a dit la même chose au journal allemand.
Coates a clairement indiqué que les paiements du CIO iraient aux comités olympiques nationaux et aux fédérations internationales en difficulté, et non à Tokyo.
L'une des solutions de Coates pour aider Tokyo a été de réduire les superflus du programme.
Selon les documents du comité d'organisation, le CIO a déjà dépensé environ 1,3 milliard $ US pour organiser les Jeux olympiques de Tokyo. Cela provient de son revenu de 5,7 milliards $ au cours du dernier cycle olympique de quatre ans.
Le Japon, avec un PIB de 5 billions $ US, a évidemment plus de ressources.
Takaya a également répété qu'il n'y avait pas de plan B malgré les inquiétudes de certains scientifiques selon lesquelles la pandémie ne permettrait pas la tenue des Jeux olympiques dans 15 mois, le 23 juillet 2021.
« Nous ne commentons pas les spéculations, a déclaré Takaya. Les nouvelles dates sont déjà fixées. Le comité d'organisation de Tokyo 2020 et toutes les parties prenantes se consacrent désormais à cette nouvelle date. »