Aurélie Rivard remporte l'or au 50 m style libre
Jeux paralympiques vendredi, 9 sept. 2016. 18:29 vendredi, 13 déc. 2024. 06:59Aurélie Rivard avait donné le ton en fracassant le record paralympique en matinée lors des préliminaires du 50 m libre S10. Penser qu’elle s’arrêterait là serait mal la connaître. Vendredi soir, la paranageuse a non seulement dominé la finale de l’épreuve, mais a inscrit son nom dans le livre des records du monde tout en donnant au pays sa première médaille d’or des Jeux paralympiques.
« Après ma course, j’avais envie de vomir. Pendant que je dénageais, j’étais crampée, je n’arrêtais pas de rire. Sur le podium, je pleurais. Tout est arrivé ! » a raconté Aurélie Rivard.
« Je ne suis pas sûre que je le réalise complètement. J’étais très, très stressée, car c’était ma première course des Jeux alors je ne savais pas à quoi m’attendre de moi-même et de mes rivales. Un 50 mètres, c’est court, une erreur et c’est fini. »
L’athlète de Saint-Jean-sur-Richelieu a été magistrale, arrêtant le chronomètre à 27,37 s pour devancer la Néo-Zélandaise Sophie Pascoe (27,72 s) et la Chinoise Chen Yi (28,21 s), qui ont complété le podium.
« Je savais que j’allais avoir le meilleur départ et les meilleures jambes. Je voulais vraiment être en avant après 15 mètres. Je n’ai pas respiré jusqu’à la fin. Ce sont des détails que j’ai travaillés toute l’année et ça donne ça ! »
La pression était forte et les attentes étaient grandes envers Rivard après ses exploits de l’an dernier aux Championnats du monde et aux Championnats parapanaméricains. Si bien qu’elle s’est coupée du monde ces derniers jours. « J’ai enlevé tous les réseaux sociaux de mon téléphone. J’adore l’attention et le soutien que j’ai, mais il fallait que je reste dans ma bulle. Je suis contente d’avoir pu utiliser cette énergie pour bien performer. »
En touchant le mur, Rivard s’est tournée vers sa famille dans les gradins. « Ça m’a fait pleurer. Avoir mon entourage est ici pour partager ça, c’est vraiment spécial. »
Un deuxième record du monde à son nom
En nageant la distance en 27,37 s, Rivard a mis aux rencards l’ancienne marque mondiale de 27,60 s, réalisée par la Russe Nina Ryabova en mai dernier. Elle a également amélioré de quatre dixièmes de seconde son meilleur temps personnel, qui était de 27,77 s.
« C’est énorme pour un 50 mètres. Je suis très satisfaite, je ne m’attendais pas à ça. Mon but était de battre le record du monde, par un centième de seconde s’il le fallait. C’est encore mieux que je pensais », s’est réjouie l’athlète de 20 ans qui est également détentrice du record du monde au 100 m libre (59,17 s) chez les S10.
Sa médaille d’or devient la première obtenue par le Canada aux Jeux paralympiques de Rio. Elle a devancé de peu l’athlète en fauteuil roulant Brent Lakatos, qui a ravi quelques minutes plus tard le titre paralympique au 100 m T53 au stade d’athlétisme.
« C’est spécial, je ne pensais pas vivre ça une fois dans ma vie. C’est un peu un hasard, car ma course aurait pu être demain. Mais c’est très satisfaisant de gagner la première médaille du pays à la piscine et la première médaille d’or », a conclu la Québécoise qui sera de retour dans la piscine samedi pour le 100 m dos.
Meilleur temps pour Sarah Mehain
Également finaliste vendredi soir, Sarah Mehain a pris le septième rang du 50 m libre de la classe S7.
« C’est mission accomplie pour moi. Je me suis qualifiée pour la finale et j’ai amélioré mon meilleur temps », a raconté la résidente de Montréal qui a signé un temps de 34,57 s.
Toujours au 50 m chez les S7, mais du côté des hommes, Jean-Michel Lavallière a pris le 10e rang des préliminaires. Son chrono de 32,04 s n’a pas été suffisant pour obtenir l’un des huit billets pour la finale.
Isaac Bouckley a connu le même sort dans la catégorie S10. Il a terminé 13e en 25,80 s.