RIO DE JANEIRO – L’équipe canadienne féminine de basketball en fauteuil roulant a signé une autre victoire aux Jeux paralympiques de Rio. Samedi matin, à leur deuxième match du tour préliminaire, les représentantes du pays n’ont fait qu’une bouchée des Argentines en l’emportant 73-28.

Les Canadiennes, premières au monde, savaient qu’elles ne seraient probablement pas trop inquiétées par leurs adversaires, qui ne s’étaient pas qualifiées pour le dernier Championnat du monde. Elles ont tout de même répondu présentes, comptant sur leur vitesse pour multiplier les revirements. « Nous avons fait jouer tout le monde afin de pratiquer nos jeux en vue des prochains matchs », a indiqué la Québécoise Cindy Ouellet, co-capitaine de l’unifolié aux côtés de la Britanno-Colombienne Janet McLachlan.

Jeudi, à leur première rencontre du tournoi paralympique, les Canadiennes l’avaient emporté  43-36 face aux Britanniques, cinquièmes au monde. Déjà samedi, elles ont élevé leur niveau de jeu selon Ouellet. « Notre offensive a mieux fonctionné qu’au premier match, mais nous avons encore beaucoup de choses à travailler. Ça avance, nous sommes dans la bonne direction », a mentionné celle qui a totalisé 8 points dans la rencontre.

Déçue au terme des Jeux paralympiques de Londres, où elle avait terminé sixième, la formation nationale  n’a pas cessé d’impressionner ces dernières années. L’année 2015 a été particulièrement riche en raflant l’or au Championnat du monde et l’argent aux Jeux parapanaméricains. « Londres, c’est maintenant du passé. Nous avons laissé ce bagage derrière nous », a affirmé Ouellet, qui préfère toutefois ne pas penser aux médailles si tôt dans le tournoi paralympique. « Nous y allons un match à la fois pour le moment », a précisé l’athlète de 27 ans, qui participe à ses troisièmes Jeux après Pékin et Londres.

Un baptême électrisant

Plus jeune joueuse de son équipe,  la Québécoise Rosalie Lalonde a savouré pleinement ses premiers matchs des Jeux paralympiques. « L’expérience est vraiment formidable. Ça donne la piqûre. Dès la fin du premier match, j’avais déjà hâte au prochain », a raconté l’athlète de 19 ans.

La joueuse de Saint-Clet, en Montérégie, a notamment été impressionnée par la foule réunie lors des matchs. « Il y a beaucoup de monde, c’est vraiment le fun. »

Lalonde espérait bien réagir à la pression. « J’avais peur de mal gérer mon stress, mais au contraire, l’énergie est tellement positive! »

Dimanche, les Canadiennes tenteront de conserver leur fiche parfaite en affrontant les Allemandes, vice-championnes du monde en titre. « C’est une équipe très forte et très rapide. Ça risque d’être pas mal physique, mais nous avons hâte », a conclu Cindy Ouellet.

Plus compliqué pour les hommes

Sur le coup à l’attaque et active en défense, l’équipe canadienne masculine de basketball en fauteuil roulant était méconnaissable sur le terrain à son troisième match des Jeux paralympiques. Ce ne fut toutefois pas suffisant pour battre l’Australie, qui l’a emporté 78-53, samedi après-midi.

Les deux formations se connaissent bien. Elles se sont affrontées lors des trois dernières finales paralympiques. Si le Canada l’a emporté à Londres en 2012 et à Athènes en 2004, les Australiens sont médaillés d’or des Jeux de 2008 à Pékin. « Nous avons une belle rivalité contre cette équipe », a affirmé le meneur de l’équipe nationale David Eng.

Tout de même, il s’agit d’un troisième revers consécutif pour la formation canadienne, qui voit ses chances d’accéder aux rondes éliminatoires s’affaiblir. « La défaite aux deux premiers matchs a été plus difficile à digérer, mais pas cette fois. Nous avons beaucoup mieux joué »,  a expliqué le Montréalais.

Les Canadiens n’ont jamais cessé d’être dans le coup contre les champions du monde en titre. Tirant de l’arrière 28-36 après la première demie, l’écart s’est davantage creusé en deuxième, mais les joueurs ont poursuivi le travail entamé.

« Ça cliquait bien à l’attaque et nous avions une bonne communication en défense. Si nous avions joué comme ça dans les deux autres matchs, ce n’est pas trois défaites que nous aurions, mais deux victoires et une seule défaite », a affirmé Eng, qui a totalisé 17 points dans la rencontre.

Plus disciplinés, les Canadiens ont pu mieux capitaliser sur leurs occasions de marquer, même contre cette puissance mondiale. « Dans l’ensemble, nous avons sorti un bon match et nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait. Nous avons joué notre meilleur basket de tout le tournoi et de loin, autant en défense qu’à l’attaque », a mentionné le Sherbrookois Jonathan Vermette.

Pas la panique à bord

Malgré une fiche vierge de victoire depuis le début du tournoi paralympique, les Canadiens ne sont pas en mode panique. Rappelons que des 12 membres de la formation nationale, 6 athlètes en sont à leurs premiers Jeux paralympiques. « Nous restons calmes. C’est sûr que c’est beaucoup de pression. Nous sommes seulement un groupe jeune qui manque d’expérience », a mentionné David Eng.

 « Notre plus gros défi présentement, ce n'est pas nos adversaires, c’est nous-mêmes, a poursuivi le co-capitaine de l'équipe. Il faut être capable de gérer nos émotions, de rester disciplinés et de suivre notre plan de match. »

Il reste aux Canadiens deux matchs pour se reprendre dans le tour préliminaire. Ils affronteront les Japonais dimanche, puis les Turcs lundi. « Ce sont deux très bonnes équipes. Nous avons le potentiel pour les battre si nous faisons une partie parfaite. Nous y sommes parvenus pendant quelques minutes, puis pendant des quarts complets, maintenant il faut le faire pendant 40 minutes », a expliqué Jonathan Vermette.

« Continuons de jouer comme nous avons joué aujourd’hui et nous verrons ce qui va se passer. Je sais que nous saurons montrer au monde ce dont nous sommes capables. Si nous sommes capables d’accomplir ça d’ici la fin, je crois que je serai satisfait de mes quatrièmes Jeux paralympiques », a conclu Eng.