Revoyez la finale A du 500 m chez les dames

GANGNEUNG, Corée, République de - La patineuse de vitesse courte piste Kim Boutin a pleinement profité de ses deuxième et troisième chances, tandis que Marianne St-Gelais n'a même pas eu l'occasion de compléter un seul virage, mardi, aux Jeux olympiques de Pyeongchang.

Boutin a été avancée en finale par les juges en vertu d'une pénalité contre la Chinoise Chunyu Qu, puis a atteint la troisième marche du podium de l'épreuve de 500 mètres quand la Sud-Coréenne Minjeong Choi a été disqualifiée.

« J'étais vraiment émue avant la course. J'ai vu la foule, j'avais les yeux pleins d'eau, a raconté Boutin, qui avait pris une pause de six mois au cours de la saison 2015-2016 pour soigner une blessure au dos et travailler sur sa préparation mentale. Je me suis dit que ce n'était pas le temps. Ça m'a donné le 'go', de me dire d'aller m'amuser.

« Je suis vraiment contente. J'ai fait un super départ, ce qui est ma marque de commerce. Après, je ne me souviens plus vraiment de la course, mais il s'est produit plein de choses. Je suis vraiment contente de ce que j'ai fait. Il y a eu beaucoup de travail et je suis très fière. »

L'Italienne Arianna Fontana, médaillée de bronze à Vancouver en 2010 et d'argent à Sotchi en 2014 sur la distance, est montée cette fois sur la plus haute marche du podium en 42,569 secondes. Elle a devancé la Néerlandaise Yara van Kerkhof (43,246).

Boutin a complété l'épreuve en 43,881 secondes. Elle a ainsi remporté la première médaille canadienne des Jeux en courte piste.

Âgée de 23 ans, Boutin a d'abord presque vu son parcours prendre fin en demi-finale.

« On ne m'a pas lâchée! Mais rendue là, en demi-finale, ma job était faite, a raconté la patineuse originaire de Sherbrooke. Ce sont mes premiers Jeux et j'apprends énormément en courant contre ces filles-là. C'est beaucoup d'expérience en peu de temps. C'était une ronde de plus et une ronde de plus. C'est juste du bonus. »

Postée en cinquième position lors du départ en finale, Boutin a été en mesure de grimper au deuxième rang dès le premier virage. Elle a ensuite repoussé deux fois les attaques de Choi, avant de glisser en queue de peloton à la suite d'une manoeuvre agressive de la favorite locale et de la Britannique Elise Christie. Cette dernière a toutefois chuté, permettant à Boutin de franchir l'arrivée en quatrième position.

l'avant, Fontana a devancé Choi au photo-finish. Après de longues minutes, les juges ont ensuite disqualifié Choi, probablement pour sa deuxième attaque par l'extérieur contre Boutin, selon l'entraîneur de l'équipe canadienne féminine de patinage courte piste, Frédéric Blackburn.

« J'attendais la décision. Je voyais que les arbitres discutaient, a raconté Blackburn, lui-même double médaillé olympique des Jeux d'Albertville, en 1992. Quand j'ai vu ça, j'ai éclaté!

« Au départ, Kim m'a impressionné. Passer de cinquième à deuxième, on a rarement vu ça. Je m'amuse à l'appeler "Kimi Gonzales" comme la souris Speedy Gonzales! »

Décision inexplicable contre St-Gelais

Cette médaille se veut un baume pour l'équipe canadienne. Marianne St-Gelais, qui en est à ses derniers Jeux olympiques, a été disqualifiée lors des quarts de finale pour avoir gêné van Kerkhof. La patineuse de Saint-Félicien, avait mérité la médaille d'argent sur cette distance à Vancouver.

St-Gelais, médaillée d'argent sur la distance aux Jeux de Vancouver en 2010, a entraîné la chute d'une autre concurrente en abordant un virage et les juges ont pris la décision de la disqualifier.

De grandes émotions pour la famille de Kim Boutin

La Québécoise a été disqualifiée lors d'un deuxième départ qui a été nécessaire après un faux départ.

C'est une déception pour la patineuse de 27 ans qui était considérée comme un espoir de médaille sur cette distance après avoir enlevé la médaille d'argent aux championnats du monde l'an dernier.

« C'est normal d'être agressive au départ, de prendre sa place sur le 500 mètres, a raconté St-Gelais, qui avait encore les yeux humides quelques instants après la course. Ce n'est pas la première fois que quelqu'un chute ou que ça brasse un peu au départ, mais c'est la première fois que la faute est appelée. J'ai parlé à Fred (Frédéric Blackburn, l'entraîneur de l'équipe féminine canadienne de courte piste) avant de venir ici et c'est incompréhensible. On ne comprend pas. »

« C'est comme ça, c'est la vie. Même si on regarde les images ou si on essaie de tourner la scène 14 000 fois, le résultat ne va pas changer. On passe à autre chose et il y aura autre chose. »

C'est une déception pour la patineuse de 27 ans qui était considérée comme un espoir de médaille sur cette distance après avoir enlevé la médaille d'argent aux championnats du monde l'an dernier.

« La décision est pour 'impeding', ça veut dire que je l'ai fait tomber, a expliqué St-Gelais. Mais j'étais carrément devant elle (Van Kerkhof) quand elle a chuté. C'est pour ça que c'est incompréhensible. C'est cruel, oui. Parce que c'est justement comme ça au départ d'un 500 mètres. »

« Je me dis que j'aurais fait la même chose si la course avait été reprise. Je n'aurais jamais changé d'attitude. Un 500 mètres au départ, c'est beaucoup trop rapide, le départ est beaucoup trop important pour que je me dise que je vais rester troisième. Je ne changerais pas le plan ou l'exécution de ma course. »