Budapest, Los Angeles, Paris et sans doute Rome, malgré la mort annoncée de ses ambitions olympiques, remettent vendredi au CIO le deuxième volet de leur dossier de candidature aux JO 2024, consacré à la gouvernance, à la structure juridique et au financement de leur dossier.

Moins spectaculaire que la première partie dédiée aux sites sportifs et au projet global, ce second opus est sans doute le plus important aux yeux du CIO. Il doit lui apporter l'assurance que les Jeux seront financés quoi qu'il arrive: changements politiques ou revers de fortune économique.

C'est un document beaucoup plus mince que le précédent que vont remettre les impétrants: 23 questions et autant de réponses.

Outre le budget d'organisation, quasi stable d'édition en édition, autour de 3,5 milliards de dollars (3,2 MdE) financés à 100% par le programme marketing des Jeux: la billetterie, l'apport de 1,4 milliard de dollars (1,25 MdE) du CIO et le programme national de sponsoring, les candidates doivent présenter des garanties pour le montant dédié aux infrastructures pérennes.

Paris, qui se targue de posséder 95% des équipements nécessaires, présentera un budget de 3 milliards d'euros équitablement abondé par des fonds publics et privés, comprennant notamment la construction d'un village olympique, d'un centre aquatique et d'une Arena.

Les investissements des collectivités locales sont votés à hauteur de 357 milliards d'euros. L'apport d'un autre milliard par l'Etat sera officialisé vendredi par le Premier ministre Manuel Valls.

Le dossier sera aussi accompagné de lettres d'engagement ou de soutien de tous les partis politiques représentés au Parlement et des possibles candidats à la présidentielle de mai 2017.

Rome en mort clinique

Les rivales de Paris présenteront des documents similaires. Pour Budapest, une lettre de garantie signée du Premier ministre Viktor Orban, ardent défenseur de la candidature, qui assure le CIO du financement par l'Etat des infrastructures sportives, du Village olympique et des médias, du centre de presse et des transports.

Nécessaires, le soutien de la ville et du Parlement sont également acquis pour Budapest.

Los Angeles, qui a considérablement modifié son projet en incluant des sites plus éloignés mais déjà existants, n'a pas encore annoncé son budget mais on sait que le projet compte uniquement sur des fonds privés. De généreux mécènes ont annoncé leur contribution en cas de victoire du dossier californien.

La garantie publique étant indispensable, la municipalité de Los Angeles et l'État de Californie se sont chacun engagés à mettre à disposition un fonds de garantie de 250 millions de dollars, pour financer d'éventuels surcoûts.

L'État fédéral se contentera lui d'assurer la sécurité de l'événement. Peu impliqué dans la défense de la candidature, le président Obama a même mis les pieds dans le plat en estimant, dans une interview publiée récemment dans le New York Magazine, que les décisions du CIO étaient un peu « truquées ».

Les deux candidats à sa succession ne se sont pas exprimé publiquement sur ce sujet qui n'est en aucun cas un enjeu électoral au niveau national.

Si Rome remet le deuxième volet de son dossier vendredi à Lausanne, ce sera pour la capitale italienne un baroud d'honneur, un geste symbolique. Lâchée par la nouvelle maire de Rome, Virginia Raggi, la candidature est en mort clinique malgré le soutien du Premier ministre Matteo Renzi.

Dès vendredi, les villes rescapées des premières étapes se concentreront sur le dossier N°3 intitulé « Livraison des Jeux, expérience et héritage des sites olympiques » à livrer d'ici au 3 février 2017.

Ce sera le dernier avant la visite de la commission d'évaluation, en mai, puis l'élection, le 13 septembre prochain à Lima.

Un référendum à Budapest

Le comité électoral de Budapest a par ailleurs approuvé l'initiative d'une journaliste de tenir un référendum sur la candidature de la capitale hongroise à l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2024.

La décision, annoncée jeudi, peut être portée en appel dans les 15 prochains jours auprès de la Cour suprême hongroise, qui avait plus tôt cette année bloqué pareille initiative.

Mercredi, un autre initiative présentée par la journaliste d'enquête Katalin Erdelyi, de tenir un référendum national sur la candidature de Budapest, avait été rejetée par le comité électoral.

La question que souhaite cette fois soumettre Erdelyi dans un référendum municipal demanderait aux électeurs s'ils souhaitent que Budapest se retire de la course.

Paris et Los Angeles sont aussi candidates à l'organisation des JO 2024. La mairesse de Rome, Virginia Raggi, et le conseil municipal de la capitale italienne ont par contre rejeté la candidature romaine il y a quelques semaines.

Hambourg, en Allemagne, avait retiré sa candidature après que les électeurs se soient prononcés par référendum.