La Suède est la favorite pour l'obtention des JO d'hiver de 2030
La Suède semble maintenant être la favorite pour l'obtention des Jeux olympiques d'hiver de 2030, et ça semble étonner tout le monde, tant à Stockholm qu'ailleurs sur la planète.
L'année avait commencé sans le moindre intérêt pour la Suède dans l'obtention des JO d'hiver, après que Sapporo, pourtant la favorite depuis un certain temps déjà, se soit retirée du processus en raison d'une enquête criminelle portant sur des allégations de corruption en lien avec l'organisation des Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Salt Lake City, en Utah, serait la ville favorite pour l'obtention des JO de 2034.
En Suède, la mémoire collective est encore meurtrie par la défaite crève-coeur de la candidature conjointe de Stockholm-Are au profit de celle de Milan-Cortina d'Ampezzo pour l'obtention des JO de 2026 — c'était alors la huitième fois que le pays scandinave échouait dans l'obtention des JO d'hiver.
Tout s'est précipité lorsque les dirigeants du mouvement olympique suédois se sont réunis le mois dernier en Suisse avec les dirigeants du Comité international olympique (CIO). Ceux-ci étaient alors confrontés à beaucoup d'incertitude, et semblaient en voie de manquer de temps pour identifier le pays hôte des JO de 2030.
« J'ai participé à une rencontre à Lausanne à la mi-janvier, après les Fêtes, a admis le dirigeant du mouvement olympique suédois Hans von Uthmann à l'Associated Press mercredi. Pendant le voyage du retour, nous avons réalisé: 'Hey, il y a une véritable opportunité'. »
Von Uthmann, prêchant la prudence à peine une semaine après que le Comité olympique suédois eut formellement exprimé son intérêt d'entrer dans la course à l'obtention des JO, a souligné qu'une étude de faisabilité qu'il pilotera devra être complétée d'ici juin.
Ainsi, la Suède pourrait décrocher la palme en adaptant le plan qu'elle avait développé pour l'obtention des JO de 2026, à condition de rallier plus de politiciens et une plus grande partie de la population à sa cause.
Ça retirerait de toute évidence une épine du pied du CIO, qui a déjà repoussé la date limite, établie à cette année, pour prendre une décision.
« Il y a de toute évidence une fenêtre d'opportunité», a convenu von Uthmann, en ajoutant cependant que «les circonstances, dans le monde, ne sont pas évidentes. »
L'invasion russe de l'Ukraine a entraîné des enjeux locaux et internationaux en lien avec le dépôt d'une candidature suédoise, tant dans la sphère politique que dans celle olympique.
« Nous sommes conscients que nous nous trouvons au coeur d'une situation financière difficile en Suède, sans parler de notre demande d'adhésion à l'OTAN », a rappelé von Uthmann, en référence aux démarches du gouvernement suédois afin d'obtenir une meilleure protection contre une éventuelle agression russe.
Von Uthmann a aussi confirmé qu'il allait approcher la Lettonie afin d'utiliser ses pistes de bobsleigh à Sigulda — une autre condition essentielle pour le dépôt d'une candidature suédoise.
Le CIO a mentionné aux dirigeants suédois qu'il a établi la date limite à juillet 2024 — lors d'une rencontre de ses membres à la veille de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris — pour le dépôt d'une candidature pour l'obtention des JO d'hiver de 2030. Ça ne donnera que cinq ans et demi au comité organisateur pour tout mettre en place avant la cérémonie d'ouverture — soit le délai le plus court de l'histoire olympique moderne.
Mais von Uthmann n'est pas inquiet, loin de là.
« Nous avions élaboré un concept très solide et une très belle offre pour les Jeux olympiques de 2026, a-t-il rappelé. Et nous entendons nous en servir pour développer celle-ci. »