KRASNAÏA POLIANA, Russie - La plus grande rivale de Dominique Maltais à l'occasion de l'épreuve de snowboard cross des Jeux de Sotchi sera Maëlle Ricker et vice-versa, dimanche. Mais les deux Canadiennes auront le même défi à relever: accéder au podium malgré une blessure subie juste avant la quinzaine olympique.

Ricker, la championne olympique et du monde en titre, s'est blessée au poignet à la fin du mois de janvier et elle a dû subir une opération. Maltais, la détentrice du Globe de cristal des trois dernières saisons de la Coupe du monde, devra quant à elle composer avec un mal au genou qu'elle s'est infligée lors des récents X Games à Aspen.

« C'était un peu la panique il y a deux semaines parce que j'avais de la difficulté à mettre du poids dessus, mais on m'a vite ramenée à la maison, j'ai pu voir mon médecin le soir même, j'ai eu des traitements deux ou même trois fois par jour et j'ai pu recommencer l'entraînement de façon progressive », a expliqué Maltais en conférence de presse, jeudi, au centre de presse Gorki en montagne, à Krasnaïa Poliana.

« J'ai eu la chance de tester le parcours hier et avant-hier, et ça m'a permis de tester mon genou en même temps. Présentement, je ne ressens aucune douleur et je dirais que c'est presque un mal pour un bien. J'ai eu une infiltration de cortisone et mon genou va beaucoup mieux qu'il allait le mois dernier », a dit la Québécoise de 33 ans en faisant allusion au fait que, un peu comme toutes les planchistes, elle a souvent des petits maux chroniques aux genoux en raison de l'usure du temps.

« Je veux réaliser mes objectifs »

« Quand c'est arrivé, j'étais prête mentalement à courir avec la douleur mais présentement, ça va super bien », a souligné l'athlète de Petite-Rivière-St-François.

Ricker, qui portait une attelle au poignet, jeudi, a quant elle dit qu'elle va « de mieux en mieux à chaque jour ».

« L'équipe médicale donne son 110 pour cent pour que je sois en pleine forme dimanche », a dit l'athlète de la Colombie-Britannique dans un excellent français.

Ricker a reconnu qu'elle ressent encore de la douleur, mais elle ne sait pas encore à quel point elle la ressentira lorsqu'elle tirera pour prendre le départ au moment de la course.

« Je n'ai pas tiré à fond encore, on va voir à l'entraînement, a-t-elle noté. Je vais devoir ajuster ma façon de prendre le départ un peu, mais j'ai quelques jours pour trouver une solution. Je pense qu'avec l'adrénaline et le fait d'être dans une atmosphère de course, j'ai toute la confiance au monde que ça va bien aller. J'ai l'intention de pousser à fond. »

Ricker devra par ailleurs composer avec la pression d'être la championne olympique en titre, mais elle estime que cela va l'aider à mieux performer.

« C'est une pression différente, mais une bonne pression. Je m'en sers comme carburant, a dit l'athlète de 35 ans. Et puis, les dernières semaines m'ont donné l'occasion de repousser mes limites. L'entraînement en janvier a été super, j'ai pu réussir des choses assez techniques que je n'étais pas capable de faire dans le passé. J'ai passé beaucoup de temps avec l'entraîneur pour peaufiner plein de petites choses. »

Maltais, elle, dit aborder les présents JO avec sérénité après avoir vécu le désastre aux Jeux de 2010 à Vancouver, alors qu'elle était si mal en point physiquement que ç'avait ruiné ses chances d'ajouter à sa médaille de bronze décrochée à Turin en 2006.
 

Émotive, sereine mais prête

« J'ai un processus que je suis depuis deux années qui m'a apporté de beaux résultats et je me concentre sur ce processus-là, sur les petits objectifs que je me donne à chaque course. C'est une approche qui m'a souvent bien réussi. Je serai heureuse si j'atteins ces petits objectifs-là. »

Maltais, qui a prolongé sa carrière afin de disputer les actuels JO dans l'espoir de terminer sa carrière olympique sur une note positive, a dit se sentir à sa place depuis qu'elle est à Sotchi.

« Quand je suis arrivée ici, j'avais les yeux dans l'eau tellement je trouvais ça beau. D'arriver ici et de vivre l'ambiance, j'ai définitivement senti que je suis à la bonne place. »

Invitée à nommer sa plus grande rivale en vue de l'épreuve olympique de dimanche, Ricker a désigné la coéquipière à sa droite, Maltais, pendant la conférence de presse.

« Dominique repousse les limites de la discipline chez les femmes, alors ça donnera assurément un bon spectacle. Il y a des planchistes plus jeunes aussi, comme la Tchèque Eva Samkova, qui bouge très bien sur sa planche. Et il y a Lindsey qui est de retour, alors ça devrait être une finale intéressante », a dit Ricker de l'Américaine Lindsey Jacobellis.