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ZHANGJIAKOU, Chine - Olivia Asselin a parlé lundi d'une grande fatigue mentale. Elle aura finalement eu raison de la jeune skieuse, qui a été contrainte de faire l'impasse sur sa première descente de la finale du slopestyle en ski acrobatique aux Jeux olympiques de Pékin, mardi.

La skieuse de 17 ans de Lac-Beauport n'a pas rencontré les médias après la compétition, qu'elle a conclue au 11e rang.

« Je suis tellement épuisée mentalement, avait-elle affirmé après les qualifications. Nous n'avons pas eu de jour de congé depuis le grand saut. En fait, le seul que nous avons eu, c'est notre jour de déplacement vers les montagnes. J'étais plus en mode "faire ce que je peux et on verra".

« Absolument que la fatigue mentale a joué un rôle, a admis le président et chef de la direction de Freestyle Canada, Peter Judge, après avoir d'abord parlé d'une blessure mineure au genou pour expliquer son abandon. Le stress aux Olympiques est difficile à concevoir pour des gens qui ne sont pas des athlètes. Nous l'avons vu à Tokyo avec (la gymnaste américaine) Simone Biles. Il y a un poids énorme, particulièrement pour une athlète de 17 ans, qui n'a pas beaucoup d'expérience à un tel niveau. Avec le grand saut, ça fait une très longue période demandant de rester au plus haut niveau de compétition et de concentration. »

Asselin a obtenu son laissez-passer à la dernière minute, grâce à ses excellents derniers résultats en Coupe du monde. Judge ne croit toutefois pas que sa première participation olympique soit arrivée trop rapidement.

« Je ne crois pas que c'était trop pour elle. Je crois seulement qu'elle n'avait pas l'expérience nécessaire pour savoir à quoi s'attendre. C'est une jeune fille solide, très solide. Mais c'est le genre de situation où il y a tellement à gérer dans une courte période. Je crois simplement qu'elle n'avait pas l'expérience et les outils nécessaires pour y faire face.

« Elle est dévastée, comme on le serait tous. Vous voulez faire de votre mieux, vous savez que vos amis et votre famille regardent. Vous savez que vous avez l'appui de tout un pays et vous voulez faire du mieux que vous pouvez. Elle est forte, elle va rebondir. »

Asselin bénéficiera maintenant de tout l'appui dont elle a besoin de la part de la fédération nationale.

« Nous allons tout mettre en oeuvre pour qu'elle reçoive tous les soins dont elle a besoin, pas seulement au niveau de la psychologie sportive, mais sur tous les aspects de sa santé mentale, a assuré Judge. C'est l'une des choses les plus importantes pour nous. Nous chapeautons des sports qui peuvent être dangereux pour nos athlètes. De les aider à négocier tous ces aspects est primordial. »

Gremaud en or

C'est la Suissesse Mathide Gremaud qui a mis la main sur la médaille d'or après avoir terminé deuxième il y a quatre ans. Sa spectaculaire deuxième descente lui a valu 86,56 points de la part des juges. Personne n'a pu lui ravir cette première place.

« Ç'a été une journée folle (lundi), alors que j'ai presque raté la finale, a expliqué la gagnante. Mais (mardi), c'était un nouveau jour. J'ai maintenant un trio complet de médailles », a ajouté celle qui a mis la main sur le bronze au grand saut.

La grande vedette chinoise et championne du monde en titre Eileen Gu est celle qui s'en est le plus approchée. Sa troisième et dernière descente lui a permis de récolter 86,23 points et la médaille d'argent.

« Je ne sais pas pourquoi je m'inflige cela chaque fois, a dit Gu. Ça ne me rend pas la vie facile, pas plus qu'à mes entraîneurs, et je fais souffrir ma mère chaque fois! Je suis heureuse d'avoir pu m'alimenter de cette pression. C'est une super sensation. »

L'Estonienne Kelly Sildaru, première des qualifications, a donné le ton avec un pointage de 82,06 au premier tour. Elle n'a pas été en mesure d'améliorer cette marque, mais cela a été suffisant pour lui procurer une médaille de bronze.

L'Américaine Marin Hamill, gravement blessée à la jambe droite dans sa deuxième descente des qualifications la veille, n'a pas pris le départ de la finale et a terminé en 12e place.

Moffatt seul Canadien en finale

Chez les hommes, Max Moffatt est le seul skieur canadien à passer en finale.

Le Suisse Andri Ragettli a dominé les qualifications de l'épreuve, il a obtenu 76,98 points lors de la première descente, ce qui l'a placé au cinquième rang, mais il a récolté 85,08 points lors de la deuxième pour se hisser en tête.

Aucun autre skieur n'a mieux fait que lui, pas même le Norvégien Birk Ruud, médaillé d'or au grand saut lors de la première semaine des Jeux de Pékin.

Ruud a pointé au deuxième échelon des qualifications en vertu d'un total de 83,96 points. L'Américain Nicholas Goepper a complété le top-3 grâce à 82,51 points.

Quatre Canadiens participaient aux qualifications de cette discipline, mais un seul est parvenu à passer en finale. Max Moffatt a amassé 74,06 points et il a terminé en 11e position. Les 12 premiers skieurs étaient retenus pour la ronde suivante.

Le Québécois Édouard Therriault a tout juste raté sa qualification pour la finale, enregistrant une 13e place grâce à un pointage de 70,40. Evan McEachran a pris le 24e rang (40,90) alors que Teal Harle a conclu les qualifications au 26e échelon (36,05).