Journée de relâche au hockey en ce lundi 17 février 2014 et je ne vous cacherai pas mes amis que cette pause arrive à point pour tout le monde. Toutes les équipes ont eu à traverser un calendrier très compact de trois matchs en quatre jours et huit d’entre elles s’affronteront dès demain pour obtenir le droit d’atteindre les quarts de finales.

L’occasion est donc choisie pour vous offrir mes trois coups de coeur de ce premier tour, qui touchent exclusivement des équipes qui évoluent souvent sous le radar!

3- Grabner éclipse Vanek

Après avoir décrit deux matchs de l’Autriche, on ne peut qu’admirer le jeu de Michael Grabner pour son pays. Alors que tous les yeux étaient tournés au départ vers Tomas Vanek, Grabner s’avère jusqu’ici le cœur et l’âme de son équipe. Les Autrichiens font un retour aux Jeux en hockey pour la première fois depuis 2002 et ils ont accompli un exploit en terminant au neuvième rang du tour préliminaire et Grabner en est grandement responsable. Aux côtés de Michael Raffl des Flyers, Grabner a été étincelant en marquant cinq buts et récoltant une passe. Pendant ce temps, Vanek est complètement invisible et n’a récolté qu’une passe jusqu’ici. Pire, Vanek ne cesse de manifester des gestes de frustration sur la patinoire et en retournant au banc de son équipe, ce qui est indigne de son statut de capitaine. 

Grabner a déjà connu une saison de 34 buts avec les Islanders, il y a trois ans à peine et il profite pleinement de la vitrine olympique pour rappeler à tous ce dont il est capable. Le message est peut-être lancé particulièrement à la direction des Islanders de New York, qui semble encore une fois en voie d’étouffer un joueur de talent.

En obtenant les services de Vanek, les Islanders ont fait leur lit, comme on dit. Ils lui ont donné le statut d’ailier numéro un. Or, Vanek a clairement indiqué son intention d’aller jouer ailleurs la saison prochaine tandis que Grabner, lui, a encore un contrat valide pour deux autres saisons après celle-ci. Autre erreur de base pour cette équipe?

2- La défense de la Suisse

La Suisse est en plein essor sur le plan hockey, à l’échelle mondiale. Quoi qu’en disent les classements « officiels » de la Fédération internationale de hockey, ce pays s’est nettement emparé du huitième échelon mondial qui fut jadis propriété des Allemands. Et à la lumière de ce qu’on observe à Sotchi, les Suisses se rapprochent de la Slovaquie, dont le programme de hockey semble en chute libre.

Mark Streit, leader de la défensive helvèteLes Suisses sont remarquables en défense depuis le début des Jeux. Ils n’ont accordé qu’un but à leurs adversaires, soit celui de Daniel Alfredsson, tard en troisième période lors du match contre la Suède. Raphaël Diaz et Mark Streit forment un duo extrêmement relevé, le jeune Roman Josi des Prédateurs de Nashville éblouit la galerie malgré ses 23 ans à peine et Yannick Weber semble plus mobile que jamais sur la grande patinoire internationale. Les vétérans Julien Vauclair, Severin Blindenbacher et Mathias Seger, de la Ligue nationale A de la Suisse, complètent très bien le portrait devant Jonas Hiller et Reto Berra, qui furent irréprochables tous les deux.

Ne reste maintenant qu’à développer le talent en attaque. Les Suisses patinent, créent des occasions mais sont souvent incapables de « conclure la transaction ». La plupart de leurs attaquants sont de petite taille et peinent à se faire une place dans la zone payante. Ils n’ont marqué que deux buts dans le tournoi jusqu’ici, dont un qui fut le fruit d’une déviation, contre la Lettonie. Il y a cependant quelques lueurs d’espoir, comme Nino Niederreiter du Wild du Minnesota. Le gros attaquant de 21 ans est en pleine éclosion. Il est de toutes les situations et a enregistré plus de 17 minutes de temps de jeu, en moyenne, à chaque match. Sa présence se fit surtout remarquer en échec avant. Il y a fort à parier qu’on se frottera les mains, au Minnesota, d’avoir fait son acquisition en retour de Cal Clutterbuck. Une autre « grande » décision des Islanders?

1- La victoire de la Slovénie

Ce fut le résultat le plus sympathique, le plus rafraîchissant, le plus émouvant du premier tour. À sa toute première participation aux Jeux olympiques, la Slovénie a terminé au huitième rang grâce à une victoire de 3-1 sur la Slovaquie. Cette victoire (et le classement qui en découle) a provoqué l’euphorie dans le pays et nul doute que tout cela aura un impact majeur sur l’intérêt pour le hockey là-bas.

Ce match fut une autre manifestation éloquente que le concept d’équipe forte et unie, au hockey, prime souvent sur celui de la somme des talents individuels. Les Slovènes ont été irréprochables pendant 60 minutes, donnant une véritable leçon d’intensité, de détermination et d’esprit d’équipe aux Slovaques. Ils ont appliqué à la lettre le plan de l’entraîneur Matjaz Kopitar, calqué en partie sur celui de Sean Simpson de la Suisse sur le plan défensif.

La démarche de la Slovénie en hockey, c’est surtout le « projet » d’un père et de son fils et cela représente déjà en soi une très belle histoire sur le plan sportif et sur le plan humain. Mais Anze Kopitar, le surdoué, celui qui a joué près de 27 minutes contre la Slovaquie, est le premier à se rabattre derrière la notion d’équipe.

« Chacun connaît bien l’autre. Nous avons tous joué ensemble ou l’un contre l’autre en grandissant. Nous sommes une grande famille », a dit avec sagesse et humilité le joueur étoile des Kings de Los Angeles, à propos de ses coéquipiers, après la victoire. « Il n’arrive pas souvent qu’un petit pays comme le nôtre l’emporte contre une équipe comme la Slovaquie, qui a gagné des championnats mondiaux et qui a terminé quatrième à Vancouver. D’avoir réussi cela, je crois que nous avons fait notre entrée sur le grand terrain du hockey mondial ».

Et comment! Avec en plus, la fierté d’avoir soulevé l’admiration et la sympathie tout autour du grand cercle olympique!