JO 2008: La révolution urbaine est en marche à Pékin
Jeux olympiques jeudi, 29 nov. 2001. 15:53 mercredi, 11 déc. 2024. 17:23
PEKIN, (AFP) - Pékin détruit des vieux quartiers par pans entiers et reloge à rythme effréné des dizaines de milliers d'habitants alors que la ville accélère ses efforts de modernisation, en partie à cause des jeux Olympiques de 2008, ont indiqué jeudi des responsables municipaux.
Cette année, quelque 30.000 familles ont dû quitter les ruelles et les cours carrées qui font encore, par endroits, le charme du vieux Pékin. Le rythme des destructions s'est considérablement accéléré par rapport aux 10.000 relogements annuels qui avaient été la norme de 1995 à 1999, a déclaré lors d'un point de presse Wang Guangtao, maire adjoint de la capitale.
M. Wang et d'autres responsables pékinois ont mis l'accent sur le fait que la ville préservait les sites historiques et culturels tout en assurant aux habitants relogés un plus grand confort.
Mais, selon certains critiques, les destructions effrénées provoquent la disparition d'une architecture unique en son genre. De plus, de nombreuses personnes déplacées se plaignent des mauvaises compensations matérielles qui leur sont offertes.
Hutongs
Malgré certains protestations, le programme de reconstruction des vieux quartiers est entré dans une phase d'accélération qui devrait atteindre son intensité maximale en mai ou juin prochains.
Pour la municipalité, qui a comptabilisé 1,17 million d'habitants vivant dans des maisons insalubres, ce programme s'inscrit dans une campagne destinée à "transformer les maisons dangereuses".
Dans les années à venir, le nombre de familles déplacées sera nettement supérieur aux années qui viennent de s'écouler, a déclaré Wang Hui, directeur adjoint du Bureau d'information de la ville, à l'occasion d'une visite guidée, pour la presse étrangère, de "hutongs", ces ruelles traditionnelles de la vieille ville avec leurs maisons à un étage organisées autour de cours carrées, dans lesquelles vivent la plupart du temps plusieurs familles.
"C'est à cause des jeux Olympiques que nous avons maintenant plus d'argent pour transformer les maisons dangereuses. Le gouvernement central a débloqué un budget pour la reconstruction de Pékin en vue des Jeux", a-t-il expliqué.
Rien que dans les quartiers situés près de l'ancien Palais d'été, dont les ruines détruites par les puissances coloniales à la fin du siècle dernier sont soigneusement préservées, quelque 103.000 familles vont être relogées, a annoncé pour sa part le vice-maire.
Plaintes
Wang Guangtao a précisé que 70% des habitants, qui avaient jusqu'ici dû quitter les petites maisons où ils vivaient de longue date, avaient pu être relogés dans des appartements construits sur le même site.
A côté des discours officiels, il n'est pas rare toutefois d'entendre la population se plaindre que les promoteurs immobiliers travaillent main dans la main avec l'administration sur le dos des habitants.
Plusieurs personnes interrogées par l'AFP ont rapporté avoir été intimidées par les promoteurs pour signer des accords de relogement, ajoutant que la municipalité et la police avaient refusé de recevoir leurs plaintes.
Certaines voix critiques ont tout de même récemment réussi à se faire entendre dans la presse officielle.
Ainsi Shu Yi, fils du célèbre écrivain Lao She, s'est exprimé sur le sujet dans Beijing Weekend, un supplément hebdomadaire du quotidien de langue anglaise China Daily. "Nous répétons les mêmes erreurs que certains pays étrangers ont faites avec leurs programmes de rénovation" urbaine, a-t-il estimé.
En 1944, Pékin comptait 3300 "hutongs" contre seulement 990 aujourd'hui, selon Beijing Weekend.
Cette année, quelque 30.000 familles ont dû quitter les ruelles et les cours carrées qui font encore, par endroits, le charme du vieux Pékin. Le rythme des destructions s'est considérablement accéléré par rapport aux 10.000 relogements annuels qui avaient été la norme de 1995 à 1999, a déclaré lors d'un point de presse Wang Guangtao, maire adjoint de la capitale.
M. Wang et d'autres responsables pékinois ont mis l'accent sur le fait que la ville préservait les sites historiques et culturels tout en assurant aux habitants relogés un plus grand confort.
Mais, selon certains critiques, les destructions effrénées provoquent la disparition d'une architecture unique en son genre. De plus, de nombreuses personnes déplacées se plaignent des mauvaises compensations matérielles qui leur sont offertes.
Hutongs
Malgré certains protestations, le programme de reconstruction des vieux quartiers est entré dans une phase d'accélération qui devrait atteindre son intensité maximale en mai ou juin prochains.
Pour la municipalité, qui a comptabilisé 1,17 million d'habitants vivant dans des maisons insalubres, ce programme s'inscrit dans une campagne destinée à "transformer les maisons dangereuses".
Dans les années à venir, le nombre de familles déplacées sera nettement supérieur aux années qui viennent de s'écouler, a déclaré Wang Hui, directeur adjoint du Bureau d'information de la ville, à l'occasion d'une visite guidée, pour la presse étrangère, de "hutongs", ces ruelles traditionnelles de la vieille ville avec leurs maisons à un étage organisées autour de cours carrées, dans lesquelles vivent la plupart du temps plusieurs familles.
"C'est à cause des jeux Olympiques que nous avons maintenant plus d'argent pour transformer les maisons dangereuses. Le gouvernement central a débloqué un budget pour la reconstruction de Pékin en vue des Jeux", a-t-il expliqué.
Rien que dans les quartiers situés près de l'ancien Palais d'été, dont les ruines détruites par les puissances coloniales à la fin du siècle dernier sont soigneusement préservées, quelque 103.000 familles vont être relogées, a annoncé pour sa part le vice-maire.
Plaintes
Wang Guangtao a précisé que 70% des habitants, qui avaient jusqu'ici dû quitter les petites maisons où ils vivaient de longue date, avaient pu être relogés dans des appartements construits sur le même site.
A côté des discours officiels, il n'est pas rare toutefois d'entendre la population se plaindre que les promoteurs immobiliers travaillent main dans la main avec l'administration sur le dos des habitants.
Plusieurs personnes interrogées par l'AFP ont rapporté avoir été intimidées par les promoteurs pour signer des accords de relogement, ajoutant que la municipalité et la police avaient refusé de recevoir leurs plaintes.
Certaines voix critiques ont tout de même récemment réussi à se faire entendre dans la presse officielle.
Ainsi Shu Yi, fils du célèbre écrivain Lao She, s'est exprimé sur le sujet dans Beijing Weekend, un supplément hebdomadaire du quotidien de langue anglaise China Daily. "Nous répétons les mêmes erreurs que certains pays étrangers ont faites avec leurs programmes de rénovation" urbaine, a-t-il estimé.
En 1944, Pékin comptait 3300 "hutongs" contre seulement 990 aujourd'hui, selon Beijing Weekend.