NEW DELHI - Le comité olympique indien va officiellement demander aux organisateurs des Jeux olympiques de Londres de retirer le groupe Dow Chemical de ses commanditaires pour ses liens avec la tragédie de Bhopal, a annoncé mercredi son chef à l'AFP.

« Nous allons exprimer notre mécontentement aux organisateurs des Jeux olympiques de Londres et leur demander de retirer Dow de leurs sponsors », a déclaré Vijay Kumar Malhotra, ajoutant que la présence de la compagnie était « inacceptable ».

Il a toutefois souligné que l'Inde ne boycotterait pas l'événement.

La catastrophe de Bhopal en 1984, le pire dans l'histoire industrielle mondiale, fit des dizaines de milliers de morts dans cette ville du centre de l'Inde après qu'un nuage de gaz toxique se fut échappé de l'usine de pesticide du groupe américain Union Carbide.

Dow Chemical, qui a racheté l'usine en 1999, estime que les responsabilités ont été effacées depuis l'accord de 1989 avec le gouvernement indien pour le versement de 470 millions de dollars d'indemnisations, avec abandon de poursuites pénales.

Mais des associations de défense des victimes militent depuis des années pour obtenir davantage de compensations financières. Plusieurs manifestations ont été organisées par le chef du gouvernement de l'État du Madhya Pradesh (centre), où est situé Bhopal.

Selon M. Malhotra, le comité olympique formulera sa demande aux organisateurs des JO lors d'une réunion de deux jours à New Delhi à partir de jeudi.

Une pétition à l'appel de l'ancien joueur olympique de hockey, Aslam Sher Khan, avait reçu mercredi 11 000 signatures pour les victimes de Bhopal, a-t-il ajouté.

Dow Chemical sponsorise une structure devant être installée dans le principal stade olympique de Londres.

M. Malhotra, un membre influent du principal parti d'opposition, le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), a envoyé des courriers au ministre des Sports et au Premier ministre pour leur demander conseil sur le sujet.

« Les Jeux olympiques évoquent l'amour, la fraternité et la transparence et cette entreprise (Dow Chemical) est liée à une autre qui est responsable de la mort de milliers d'Indiens, a-t-il dénoncé. Il est inacceptable qu'une telle entreprise soit un sponsor des JO ».

Le chef des JO de Londres, Sebastian Coe, a défendu la participation de l'entreprise mais Ken Livingstone, qui fut maire de Londres lorsque la capitale britannique remporta les JO, a demandé à revoir cette question.