PÉKIN - Avec sa combinaison intégrale, la Bahreïnienne Rakia Al-Gassra n'attire l'attention pas uniquement pour ses qualités athlétiques mais elle-même n'a qu'une chose en tête: devenir, mercredi à Pékin, la première sprinteuse arabe de l'histoire à disputer une finale olympique.

Pour l'instant, c'est bien parti.

Capuche blanche en guise de voile, manches et jambes recouvertes, elle a remporté mardi en 22.76 son quart de finale du 200 m devant la Française Muriel Hurtis et la Sri-Lankaise Susanthika Jayasinghe, deux finalistes potentielles.

"Avec Hurtis et Jayasinghe, cela a été une course très rapide, j'ai été surprise de terminer première", a réagi Al-Gassra, 25 ans, première athlète à représenter son pays aux JO, en 2004 à Athènes, où elle avait été éliminée en séries du 100 m.

Aujourd'hui spécialiste du 200 m, Al-Gassra est installée à Manama, la capitale du petit royaume du Golfe, mais a multiplié les stages en Afrique du Sud.

L'an passé, elle a même été aperçue à Paris pour un stage de trois semaines, à l'Insep, avec un groupe d'athlètes bahreïniens.

Championne d'Asie en salle sur 60 m cet hiver, elle a terminé quatrième du 200 m de Rome avec un chrono de 22.65, record personnel. "Un très bon temps, donc je savais que qu'elle allait être présente sur ces Jeux", a commenté Hurtis.

"Elle est en forme, souligne l'entraîneur de Al-Gassra, l'Algérien Nourreddine Tajin. Si elle va en finale ce serait un grand exploit. Mais en même temps, elle vient de battre deux fois le record d'Arabie en une semaine."

"J'y crois, souligne la sprinteuse, même si ce n'est pas facile de courir aux côtés de si grandes vedettes. Aller en finale serait déjà fantastique. Et une fois en finale, tout peut arriver."

"Je la connais depuis deux ans, commente Hurtis, c'est une bonne athlète. Ca fait plaisir de voir des sportives comme elle. C'est que les choses commencent à avancer et à changer. C'est une très bonne chose."

Après sa médaille d'or sur 200 m aux Jeux asiatiques de 2006, Al-Gassra avait dédié sa victoire à "toutes les femmes musulmanes".