COPENHAGUE - Dick Pound, ex-président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), a critiqué la politique en la matière du Comité international olympique (CIO), institution dont il est également membre, en marge du congrès olympique qui se déroule jusqu'à lundi à Copenhague.

"Le CIO est un tigre qui se mord la queue", écrit-il dans une contribution publique destinée à enrichir les débats du Congrès. "Il prône la tolérance zéro mais ne fait rien pour imposer cette position durant les trois années et onze mois qui séparent deux éditions des jeux Olympiques".

Pound, qui présida l'Agence mondiale antidopage (AMA) de sa création en 1999 jusqu'en 2007 et fut également vice-président du CIO dont il est désormais simple membre, est particulièrement critique envers la mollesse de l'institution olympique vis-à-vis de ses partenaires récalcitrants.

"Le CIO a amendé sa charte afin que les sports qui ne respectent pas le code mondial antidopage (dont Pound fut l'artisan, ndr) soient exclus du programme des jeux, note-t-il. Jusqu'à présent cependant, il n'a jamais utilisé ce moyen d'action. Au contraire, il a contribué aux mesures qui ont retardé l'entrée en vigueur" de cette disposition.

Particulièrement critiquée par l'avocat canadien, qui reste membre de l'AMA depuis son remplacement par l'Australien John Fahey en 2007, le manque d'empressement du CIO à mettre sur un pied d'égalité, en ce qui concerne les exigences de localisation faites aux athlètes, les sports individuels et collectifs. Sous la pression de fédérations de sports d'équipe telles que la Fifa, les règles imposés aux seconds sont beaucoup moins drastiques.

"Le CIO est conscient de l'inéquité entre les sports d'équipe et les sports individuels mais n'encourage pas les sports collectifs à mettre à jour leurs règles", dénonce Pound qui remarque que le CIO a en plus tout fait pour éviter "la publication des rapports de conformité (au code)".

Si une fédération internationale était jugée non conforme par l'AMA en effet, le CIO aurait l'obligation de réétudier le principe de sa présence aux JO. En novembre 2008, après de rudes débats internes, l'AMA avait accordé un délai supplémentaire à cinq fédérations olympiques épinglées pour leurs règlements laxistes dont le volley-ball et le handball.

"Je pense qu'il ne faudra pas longtemps pour que le public remarque la dichotomie entre ce que dit le CIO à propos de la tolérance zéro et ce qu'il fait pour cela", conclut Pound.