MOSCOU - Le chef du comité olympique russe, Leonid Tiagatchev, a donné mercredi sa démission après les résultats jugés médiocres des sportifs russes à Vancouver, se pliant ainsi à une demande en ce sens du président Dmitri Medvedev.

"Leonid Tiagatchev a écrit une lettre de démission", a déclaré son porte-parole Guennadi Chvets cité par les agences russes.

"Je ne connais pas tous les motifs de sa décision mais il semble que cela soit lié à la performance des sportifs russes aux Jeux olympiques à Vancouver", a-t-il poursuivi, cité par l'agence Interfax.

M. Tiagatchev, 63 ans, connu pour être l'entraîneur en ski alpin de l'homme fort de Russie Vladimir Poutine dirigeait le comité olympique depuis 2001. Il a été ministre des Sports et du tourisme entre 1995 et 1999.

La Russie est 11e au classement final des médailles lors des jeux Olympiques d'hiver qui viennent de s'achever à Vancouver, ce qui constitue sa plus mauvaise performance de tous les temps. Habituée à dominer les sports de glace depuis l'époque de l'URSS, elle n'a recueilli cette fois que trois médailles d'or et 15 au total.

Ce résultat a été d'autant plus mal vécu dans le pays que la Russie doit accueillir les prochains Jeux d'hiver en 2014 à Sotchi (sud).

Le président Medvedev avait critiqué lundi les responsables de la préparation des sportifs à Vancouver et réclamé leur démission.

"Ceux qui étaient responsables de la préparation aux jeux Olympiques doivent assumer aujourd'hui leurs responsabilités. Ils devront prendre une décision courageuse et présenter leur démission", a-t-il déclaré. "S'ils n'y arrivent pas, nous les aiderons", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre et homme fort du régime, Vladimir Poutine, avait aussi exprimé il y a quelques jours sa déception face aux résultats olympiques russes, soulignant que le pays "attendait plus" de son équipe.

Le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, s'est également dit prêt à démissionner, mais a émis des doutes sur l'utilité d'une telle mesure: "Je partirai sans problème si cela me concerne personnellement, mais je ne sais pas si le sport y gagnera", a-t-il déclaré mardi.

"Ce n'est pas un échec mais une réalité objective", a estimé M. Moutko, estimant que la Russie aurait besoin de six à huit ans pour préparer une nouvelle génération de sportifs.

Les spécialistes mettent l'échec russe sur le compte de la dégradation des infrastructures sportives depuis la chute de l'URSS et du départ à l'étranger de nombre de ses meilleurs entraîneurs.

Le public russe a notamment été très déçu par la performance de ses patineurs artistiques, privés de médaille d'or alors qu'ils avaient dominé cette spécialité pendant des décennies, et par celle de son équipe de hockey.