MONTRÉAL - «On veut être en créativité de mouvement comme personne d'autre ne va l'être aux Jeux olympiques. Il faut que lorsque le Canada sera dans l'eau, la réaction sera, 'wow'!»

Ces paroles sont celles de Julie Sauvé, entraîneure de l'équipe canadienne de nage synchronisée. Fidèle à son habitude, elle s'enflamme quand elle parle de son sport. Elle s'emporte encore plus quand elle songe aux Jeux de 2012 à Londres.

Sauvé et ses nageuses ont beau être en pleine préparation pour la saison 2011 en ce moment, les Jeux de 2012 sont déjà dans leurs pensées. Et à partir du mois d'avril prochain, elles seront en «mode JO» au quotidien.

Car c'est dans un mois, déjà, que les Marie-Pier Boudreau-Gagnon, Élise Marcotte, Chloé Isaac et compagnie participeront à un camp de chorégraphie. Elles commenceront à travailler sur les nouveaux programmes qu'elles dévoileront en grande première lors des Jeux de Londres.

«Il faut qu'on arrive aux Jeux avec la surprise», a lancé Julie Sauvé au cours d'un entretien avec La Presse Canadienne au Centre sportif du Stade olympique.

D'une certaine façon, le travail est déjà commencé puisque c'est en prévision des JO que B2dix a été mise à contribution pour travailler avec les nageuses de l'équipe canadienne. Trampoline, ballet, Pilates ne sont que quelques-unes des approches qui ont été mises en pratique dans le but de concevoir des mouvements inédits, voire révolutionnaires. Les spécialistes de B2dix ont aussi commencé à veiller à l'entraînement physique nécessaire à la réalisation de tels gestes.

Déjà, Julie Sauvé et les nageuses peuvent voir de nouvelles et grandes possibilités se profiler à l'horizon.

«On sort plus haut et les filles commencent à faire des torsions dans les airs, a expliqué Sauvé. Des choses qu'on se limitait à faire de manière pas trop compliquée avant, on les fait plus compliquées maintenant. Tout ça pour qu'une fois aux Jeux olympiques, ce soit exceptionnel.»

«Maintenant on a le Centre national multi-sports et B2dix, alors je pense qu'on ne peut pas avoir plus de spécialistes que ça autour de notre équipe, à un an d'une année olympique», a noté Boudreau-Gagnon.

«Ça permet d'aller chercher la coche qui nous manquait. Juste au niveau des portées, quand on propulse les filles en dehors de l'eau... Maintenant on a quelqu'un qui nous donne des cours de trampoline. On peaufine donc nos sauts et on les rend de plus en plus acrobatiques», a expliqué Boudreau-Gagnon, enthousiaste à l'idée d'utiliser une technique d'entraînement déjà adoptée par les skieurs acrobatiques.

«En même temps, on fait du ballet, du Pilates... Ça va nous permettre de prendre des forces jusque dans nos plus petits muscles, ce qui est excellent pour la prévention des blessures. Et ça va aussi nous permettre d'aller chercher un peu plus de souplesse.»

«Ce sont tous des 'plus' qui pourraient faire la différence au bout du compte», a résumé l'athlète de 28 ans de Rivière-du-Loup.

C'est parce qu'elles sont conscientes de tout cela que les nageuses, y compris la tête d'affiche Boudreau-Gagnon, n'ont pas rechigné quand elles ont appris que certaines d'entre elles devraient faire double emploi dans les prochains mois. Elles devront non seulement peaufiner les programmes déjà en place en vue des épreuves de la saison 2011, mais aussi commencer à apprivoiser les nouveaux mouvements qu'elles mettront en pratique en 2012.

«On a vu dans le passé que ça fonctionnait avec certains pays. L'Espagne a souvent tendance à faire ça, avoir deux programmes à la fois», a souligné Boudreau-Gagnon.

«Pour préparer un nouveau programme et le rendre parfait, ça prend plus que quatre ou cinq mois, a-t-elle ajouté. Donc, si on ne le compose pas tout de suite, on va avoir des difficultés à l'amener à la perfection à temps pour les Jeux. On a donc avantage à trouver la musique tout de suite, à essayer de trouver au moins des banques de mouvement.

«Pas nécessairement pour s'y entraîner sans arrêt, mais au moins pour qu'il y ait quelque chose de solide en place au moment d'amorcer la saison 2012.»