PEKIN - Arrivée la veille d'Athènes quadrillée par la police, la flamme olympique a été rallumée lundi à Pékin au cours d'une cérémonie sous haute sécurité en présence du président Hu Jintao. Avant son retour dans la capitale chinoise pour l'ouverture des Jeux le 8 août, la flamme va partir mardi pour un relais autour du monde qui devrait susciter des manifestations contre la répression au Tibet.

"Je déclare le relais des Jeux Olympiques d'été 2008 lancé", a déclaré Hu Jintao après avoir passé la flamme au champion olympique et champion du monde chinois de saut de haie Liu Xiang. Ce dernier a effectué au pas de course un tour de la place Tiananmen, sous les confettis et les drapeaux chinois et olympiques.

Quelque 5 000 personnes dont 220 journalistes étrangers ont assisté à la cérémonie, sous haute surveillance. Policiers et soldats étaient déployés en nombre, notamment sur les ponts, tout au long du trajet de la flamme entre l'aéroport de Pékin où la place Tiananmen. Les stations de métro débouchant sur la vaste place ont été fermées et gardées par des dizaines de policiers.

La place a également été fermée à toute circulation automobile, tandis que piétons et cyclistes ont été repoussées à un kilomètre de distance. La cérémonie a été retransmise à la télévision en léger différé d'une minute, pour parer à tout incident.

Il y a une semaine, lors de l'allumage de la flamme à Olympie, en Grèce, trois représentants de Reporters sans frontières (RSF) avaient réussi à déployer une banderole représentant les anneaux olympiques sous la forme de menottes, lors du discours de Liu Qi, président du Comité organisateur des JO de Pékin. Ces images n'avaient pas été diffusées à la télévision chinoise.

Sous un grand portrait de Mao, des danseurs vêtus des costumes des diverses minorités dont les Tibétains et des spécialistes d'arts martiaux ont défilé lundi sur le tapis rouge déployé sur toute la place, au son de musiques traditionnelles et militaires. La flamme "a apporté le noble esprit olympique en Chine", a déclaré Liu Qi. Les Jeux, a-t-il assuré, "uniront tous les peuples dans un monde, un rêve", selon le slogan de ces JO.

L'avion d'Air China transportant la flamme avait été accueilli à l'aéroport de Pékin par des centaines d'écoliers agitant des drapeaux chinois et des drapeaux olympiques. Liu Qi est sorti de l'appareil tenant la flamme olympique. Il a à son tour été accueilli par Zhou Yongkang, ancien ministre de la Sécurité publique et haut dignitaire du Parti communiste chinois.

Cette étape d'une journée à Pékin constitue un court répit pour le gouvernement chinois avant que la flamme olympique n'entame un périple de 137.000 kilomètres autour du globe qui va durer plusieurs mois. La flamme va repartir dès mardi pour Almaty, au Kazakhstan, avant des étapes à Istanbul, en Turquie et à Saint-Pétersbourg, en Russie.

Plusieurs mouvements protestant contre les atteintes aux droits de l'homme en Chine et la répression au Tibet ont déjà annoncé leur intention d'organiser des manifestations le long du parcours de la flamme, notamment lors des étapes de Londres, Paris et San Francisco dans les dix prochains jours.