Quand l'équipe canadienne de soccer féminin a amorcé son camp d'entraînement, la semaine dernière, John Herdman s'est d'abord et avant tout attaqué aux dangers potentiels qui viennent avec le fait de jouer à domicile.

L'entraîneur sait que lorsque les Canadiennes mettront le pied sur le terrain, la semaine prochaine à Vancouver en vue du tournoi de qualification olympique, il sera tout aussi important d'avoir une bonne attitude sur le plan mental que d'être en bonne forme physique.

« On peut regarder cela de deux façons : le verre est à moitié vide et il va y avoir de la pression et des distractions, ou bien il faut vraiment foncer et y voir une belle opportunité de jouer devant les partisans de ton pays », a déclaré Herdman, jeudi, en conférence téléphonique.

Le Canada affrontera Haïti, jeudi prochain au stade BC Place, à son premier match du championnat de la CONCACAF. Ce tournoi permettra à deux équipes d'obtenir leur billet pour les Jeux olympiques de Londres. La sélection canadienne en sera à son premier match à domicile depuis une rencontre amicale disputée en septembre 2010 à Toronto contre la Chine.

Herdman s'est beaucoup attardé à reconstruire le moral de l'équipe depuis le désastre de la dernière Coupe du monde, sous l'égide de Carolina Morace. Il a notamment embauché le psychologue Ceri Evans afin de « faire disparaître le traumatisme » engendré par les trois défaites encaissées l'été dernier en Allemagne.

Evans a joué comme défenseur avec la sélection masculine de Nouvelle-Zélande, et il a travaillé avec les All Blacks à l'approche de la Coupe du monde 2011 de rugby.

Il a travaillé avec les joueuses canadiennes en groupes et sur le plan individuel.

« Il essaie d'instaurer un environnement qui favorise le positivisme et la clarté, a expliqué Herdman. Ce n'est rien de compliqué, et c'est centré autour des stratégies qu'il faut avoir pour remporter un match de soccer. »

À son premier tournoi à la barre de l'équipe féminine, Herdman a aidé le Canada à remporter le tournoi de soccer féminin des Jeux panaméricains, en octobre dernier au Mexique. Mais ça, c'était à l'étranger.

L'entraîneur anglais, qui a mené la sélection féminin néo-zélandaise à deux présences en Coupe du monde, sait que jouer devant ses propres partisans représente un défi particulier.

Herdman a demandé à ses joueuses d'y voir là une occasion à saisir. C'est là un thème qui est revenu souvent dans les discussions depuis que l'équipe est arrivée à Fullerton, en Californie, au début du mois.

« L'équipe a vraiment étudié à fond certains des défis et des pièges qui découlent du fait de disputer une compétition à la maison, a noté Herdman. Nous avons adopté certaines stratégies afin de minimiser les distractions et de rester concentrés sur la tâche à accomplir, tout en cherchant à avoir de l'enthousiasme pour cette opportunité unique. C'est là une occasion de jouer chez soi, d'avoir les partisans derrière soi et de profiter de l'énergie de la foule. »

Les Canadiennes se rendront à Vancouver samedi. Après le match de jeudi prochain, elles affronteront Cuba le 21 janvier et le Costa Rica le 23 janvier.

Les deux premières équipes dans chacun des deux groupes accéderont aux demi-finales. Le groupe B est composé des États-Unis, du Mexique, de la République dominicaine et du Guatemala.

Bien que Herdman ait annoncé la composition de sa formation le mois dernier - Rhian Wilkinson est la seule joueuse québécoise qu'il ait invitée - le statut du milieu de terrain Diana Matheson demeure incertain. Celle-ci se remet toujours d'une opération au genou et on ne sait pas encore si elle s'en remettra à temps pour pouvoir participer au tournoi.