ATHENES (AP) - Le Comité international olympique (CIO) s'impatiente: la construction des installations olympiques pour les Jeux de 2004 doit commencer au plus tôt, sous peine de voir Athènes ne pas être à la hauteur de l'événement, ont averti vendredi les dirigeants de l'olympisme.

Au terme d'une visite de deux jours, l'envoyé spécial du CIO Jacques Rogge a fixé au comité d'organisation athénien un délai très court: les fondations des principales installations olympiques devront être posées d'ici son retour en mai pour une nouvelle inspection.

Et il a fixé un autre ultimatum: le gouvernement grec devrait laisser tomber au plus vite son imposante bureaucratie pour terminer à temps la mise au point définitive du programme. Sinon, a-t-il prévenu, ces Jeux de 2004 vont vers un fiasco: "Ne pas disposer de bonnes installations risque de ternir le sentiment favorable qui est celui du retour aux origines (des Jeux)".

Tout n'est pas perdu, a cependant ajouté le dignitaire belge du CIO: "Il n'est pas question de retirer les Jeux à Athènes. Mais la qualité de ces Jeux va se décider dans les six prochains mois".

Pour l'heure, les problèmes de délais dans la construction et les travaux publics, certaines oppositions locales (une pétition de 11 000 signatures contre le projet de bassins pour l'aviron) et la bureaucratie gouvernementale ont considérablement retardé la préparation de ces Jeux.

Aucun projet clair - pas même le Village olympique - n'est encore décidé et les installations de certains sports ont déjà six mois de retard, a souligné M. Rogge. Et de ce fait les problèmes annexes (sécurité, transports, etc.) ont eux aussi pris beaucoup de retard.

C'est en 1997 que le CIO avait désigné Athènes pour ces premiers Jeux en Grèce depuis ceux de l'Antiquité. Mais le gouvernement a rapidement pris en main le projet, laissant peu de manoeuvre au comité d'organisation. L'an dernier, le patron du CIO en personne, Juan Antonio Samaranch, avait estimé que ces retards mettaient en danger les Jeux 2004, avant que l'instance olympique ne reconnaisse les efforts faits ces derniers mois.

La présidente du comité d'organisation, Gianna Angelopoulos-Daskalaki, est venue abonder dans le sens de M. Rogge en estimant que le gouvernement grec avait du mal à évaluer l'urgence et à s'adapter. "Il y a tout un système qui fonctionne avec des règles différentes et assez lentement", a-t-elle dit en exhortant l'Etat à agir comme une "entreprise du secteur privé". Et d'ajouter: "C'est la paralysie du système qui m'inquiète".