Tokyo, Madrid et Istanbul se disputeront durant 15 mois le droit d'accueillir les Jeux olympiques 2020, tandis que Doha, créditée pourtant de très bonnes notes sur le plan technique, a été écartée de la course par le Comité international olympique (CIO), mercredi à Québec.

Avec l'élimination de Bakou, beaucoup plus attendue, ce sont les deux villes possédant les plus gros moyens financiers qui se retrouvent exclues de la campagne qui s'achèvera le 7 septembre 2013 à Buenos Aires.

Les membres de la commission exécutive du CIO avaient entre les mains, pour s'aider à trancher, le rapport du groupe de travail 2020 composé d'experts en tous domaines.

Sans ambigüité sur Tokyo, Madrid et Istanbul, dont il recommandait au CIO de les "retenir comme ville candidate", relativement catégoriques également sur l'incapacité de Bakou à accueillir un événement de la taille des JO, les conclusions du rapport concernant Doha étaient plus alambiquées.

Sur le plan technique, la capitale qatari obtient, au vu du rapport, des notes comparables à celles de Madrid et Tokyo, les meilleures élèves, mais les experts ont refusé de se prononcer sur des "domaines au delà de (leurs) compétences".
En clair, si le Qatar, organisateur de la Coupe du monde de soccer 2022, ne peut pas être candidat aux JO, ce n'est pas parce qu'il ne le peut pas, mais parce que le CIO ne le veut pas.

Certes, ce dernier avait autorisé Doha à prévoir des JO en octobre, hors de la traditionnelle période estivale où la chaleur est insoutenable. "Mais cette autorisation n'était pas un chèque en blanc", a commenté Gilbert Felli, directeur des Jeux olympiques au CIO.

Le Qatar, le président du CIO Jacques Rogge ne s'en est jamais caché, est un pays trop petit pour accueillir les JO. A fortiori pour organiser à deux années les deux plus gros événements sportifs de la planète.

Doha hors Jeux, la finale se jouera à trois, en septembre 2013, à Buenos Aires. Une situation que le CIO n'apprécie pourtant guère car elle réduit le suspense et n'autorise aucun accident de parcours.

La principale interrogation en la matière concernait Madrid, capitale d'un pays parmi les plus touchés par la crise économique et auteur d'une pré-campagne minimaliste que l'on crut longtemps vouée à finir comme celle de Rome, enterrée par le gouvernement au nom des sacrifices budgétaires.

Le CIO, a indiqué M. Felli a pourtant estimé que Madrid, candidate pour la troisième fois consécutive, "possédait déjà la quasi totalité des infrastructures et ne présentait pas à ce titre de risque majeur."

Idem pour Tokyo, déjà favori il y a quatre ans et arrivé finalement essouflé à l'élection remportée par Rio. Aujourd'hui, Tokyo possède toujours un excellent dossier technique, avec un supplément d'âme apporté par sa promesse d'utiliser les JO comme une manière de soulager le traumatisme de la catastrophe de mars 2011.

"Nous avons gardé le meilleur et encore amélioré notre candidature", a déclaré le président de Tokyo-2020, Tsunekazu Takeda.

Reste Istanbul, l'autre candidat moins bien léché sur le plan technique, mais qui pourrait s'offrir un destin à la Rio. "Cette fois, Istanbul est prêt", jure le patron du dossier, Hassan Arat, en référence aux quatre candidatures vaines.

Mégapole tout aussi fascinante que la Brésilienne, la ville turque propose un concept unique: organiser les JO sur deux continents. Une idée qui fait déjà rêver les Olympiens.