Le Canada a remporté une deuxième médaille d'or de suite au championnat mondial de hockey junior il y a quelques jours à Vancouver. Les Canadiens ont encore une fois réussi un parcours parfait. Au-delà de la performance de l'équipe, on a retenu au Québec la situation de Guillaume Latendresse, qui n'a pas vu autant d'action qu'il l'aurait souhaité.

Sincèrement, je ne sais pas vraiment ce que Brett Sutter avait à lui reprocher. Il n'aurait pas aimé qu'il se présente au camp avec un excès de poids. Je ne crois pas que c'était parce que Sutter ne l'aimait pas. Si le jeu de Guillaume n'a pas plu à son entraîneur en début de tournoi, il ne lui a pas donné la chance de se reprendre et c'est dommage d'autant plus que le Canada avait à se mesurer à des pays de deuxième ordre comme la Norvège et la Suisse.

J'aurais cru que lors des ces parties contre la Norvège et la Suisse, Sutter aurait utilisé tout son monde pour voir ce que chacun pouvait apporter à l'équipe, y compris le gardien auxiliaire Devan Dubnyk. Il est toutefois difficile de critiquer un entraîneur qui a remporté 12 parties de suite au championnat mondial junior et deux médailles d'or en deux ans.

Il est vrai que Sutter a son style qui ne fait pas l'unanimité mais il gagne, c'est alors plus difficile de le critiquer.

Comme bien d'autres, je me suis demandé où Guillaume avait bien pu perdre la confiance de son entraîneur. Dans un court tournoi, un joueur a souvent peu de chance de refaire une deuxième bonne impression.

La seule chose que personnellement je pourrais reprocher à Guillaume, c'est sa vitesse, un élément à améliorer à mon avis. Pour le reste, j'ai bien peu à lui reprocher. Il était souvent le premier à appliquer des solides mises en échec et lors des avantages numériques, il faisait du très bon travail devant le filet adverse.

Le moral de Guillaume a sans aucun doute été affecté par les décisions de Sutter. Il devait avoir mal à l'intérieur, lui qui est un des meilleurs de son sport et un jeune homme fier. Il a toutefois gardé une très bonne attitude en encourageant ses coéquipiers. La seule façon de répondre à ses détracteurs est de terminer la saison junior en force avec les Voltigeurs à Drummondville et de se présenter au prochain camp du Canadien en excellente condition physique avec la ferme intention de ne pas manquer sa deuxième chance.

En terminant la saison en force, Guillaume mettra toutes les chances de son côté pour le camp du Tricolore. Il ne faut pas que cette histoire vienne le hanter à nouveau. C'est un kid avec une bonne tête sur les épaules qui est bien entouré. Il ne doit pas rater sa chance parce qu'il n'est pas bien préparé. S'il rate sa chance il faut que ce soit parce que d'autres joueurs sont plus fort que lui.

Il n'est jamais facile de survivre et de garder la tête froide quand on est emporté par le cirque médiatique comme ça été le cas pour Guillaume. À Montréal, les gens placent rapidement des joueurs sur un piédestal. C'est vrai pour lui à 18 ans mais c'est vrai aussi pour un entraîneur dans la quarantaine par exemple. Le jeune homme poursuit donc son apprentissage et ce sont des étapes qu'il doit traverser. En bout de ligne, ce sera profitable pour lui. Il doit prendre le tout comme un du renforcement.

Le Canadien a entrepris un léger virage jeunesse et je pense que Guillaume aura sa chance. Actuellement, il vit une épreuve et il va devenir plus fort.

Guillaume ne doit pas chercher à devenir celui que les autres espèrent qu'il devienne mais simplement être celui qu'il est capable d'être. Par la suite, il n'y a pas de limite pour développer son talent et il pourrait aussi bien faire que n'importe quel ailier gauche de la Ligue nationale. À mes yeux, il a un bel avenir devant lui s'il continue de mettre les efforts et de faire les sacrifices.

*propos recueillis par RDS.ca