QUEBEC - Indignée par les événements violents survenus lors du match de samedi entre les Remparts de Québec et les Saguenéens de Chicoutimi, la ministre québécoise du Sport et du Loisir, Michelle Courchesne, part en croisade contre les bagarres au hockey junior majeur.

"Cette brutalité ne doit pas être encouragée", a affirmé la ministre, lundi, après avoir visionné les incidents survenus lors du match tumultueux au cours duquel le gardien de but des Remparts, Jonathan Roy, a violemment agressé son vis-à-vis des Saguenéens, Bobby Nadeau.

Mme Courchesne a fait part lundi de son mécontentement au commissaire de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), Gilles Courteau, et a annoncé son intention d'intervenir dès cette semaine auprès de ses homologues des autres provinces, afin de trouver des solutions pour que les bagarres ne soient plus tolérées dans les circuits juniors canadiens.

Elle-même mère d'un garçon qui a évolué au sein de la Ligue de hockey junior majeur, la ministre soutient qu'elle a trouvé très difficile de regarder à la télé les scènes disgracieuses de violence qui ont marqué le match éliminatoire de samedi.

"J'ai passé 20 ans de ma vie dans les arénas et j'en ai vu des choses, mais là, c'est allé beaucoup trop loin", a-t-elle indiqué, affirmant que les événements du week-end constituent bien plus qu'un simple débordement et témoignent d'un profond malaise.

"Cela nuit au hockey et, comme parents, ce n'est certainement pas le genre de comportement qu'on veut inculquer à nos jeunes", a ajouté la ministre.

Le fils du célèbre entraîneur Patrick Roy, Jonathan, a exprimé publiquement ses regrets lundi dans une courte déclaration à la presse, pour avoir fait un doigt d'honneur aux partisans des Saguenéens de Chicoutimi. Par contre, il n'a formulé aucune excuse pour avoir attaqué sauvagement le gardien adverse.

Le jeune Roy, 18 ans, a martelé de coups Bobby Nadeau qui avait refusé d'engager le combat, et qui s'est écroulé en cherchant à se protéger.

La ministre Courchesne a refusé de commenter les excuses du gardien des Remparts, mais elle a dit avoir insisté auprès de Gilles Courteau afin que des sanctions soient prises contre les fautifs. La LHJMQ doit faire savoir mardi en fin de journée si des mesures disciplinaires seront prises relativement à cette affaire.

"Je lui ai dit que je m'attendais à ce qu'il pose les gestes qui s'imposent pour entraîner un effet dissuasif", a-t-elle expliqué, prenant soins de préciser que M. Courteau demeurait toutefois libre de sa décision.

"On ne doit tout simplement plus revivre ce genre de situation au Québec", a conclu Mme Courchesne.

Pour sa part, le président et copropriétaire des Remparts de Québec, Jacques Tanguay, s'est dit satisfait des regrets exprimés par Jonathan Roy.

Interrogé sur la pertinence des bagarres dans la Ligue de hockey junior majeur, l'homme d'affaires a fait connaître sa préférence.

"Si tu me demandes mon opinion, je pense que la bataille ne devrait pas exister dans le domaine du hockey. Maintenant, si la ligue interdit un jour les batailles, ça va faire partie d'une prise de conscience au niveau national", a commenté l'homme d'affaires.

Il a affirmé que les bagarres n'étaient jamais préméditées dans la LHJMQ, mais survenaient plutôt "dans le feu de l'action".

Le célèbre père de Jonathan, Patrick Roy, n'a pas commenté lundi les incidents. L'ex-vedette de la Ligue nationale a seulement assisté à la brève déclaration publique de son fils, en marge d'une séance d'entraînement des Remparts, au Colisée de Québec.